La santé des plantes pour la sécurité alimentaire
Les plantes confrontées aux risques croissants de parasites et de maladies, selon la FAO
4 avril 2016 – Les fourmis envahissantes dévoreuses de cultures, ou encore l’insidieux syndrome de la mort rapide de l’olivier qui brûle les feuilles et assèche les branches, font partie de la multitude de menaces pesant sur la santé des plantes et qui se répandent plus facilement en cette époque de mondialisation, a souligné lundi l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Des experts internationaux sont réunis au siège de la FAO à Rome pour réfléchir aux meilleurs moyens d’empêcher les insectes, bactéries, virus et mauvaises herbes d’infester les fruits, légumes, ainsi que d’autres plantes et produits alimentaires vendus chaque jour à travers le monde.
La Conférence annuelle de la Commission des mesures phytosanitaires (CMP), l’instance gouvernante de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), rassemble des spécialistes de la santé issus de 182 pays membres ainsi que d’autres organisations internationales et du secteur privé.
Le thème choisi cette année, La santé des plantes pour la sécurité alimentaire, insiste sur le lien entre l’engagement de la communauté internationale pour éradiquer la faim d’ici 2030 et le rôle essentiel des plantes dans l’alimentation humaine.
Nous avons vu récemment qu’une plus grande attention était portée aux maladies et aux parasites des plantes mais davantage doit être fait sur la manière de sensibiliser, de maintenir ou encore d’améliorer la santé des plantes , a déclaré Directeur général adjoint (Opérations) de la FAO, Daniel Gustafson, lors de son discours d’ouverture à la Conférence.
Il a souligné le travail de la CIPV, dont le but est de protéger la santé des plantes, de préserver leur biodiversité et d’en faciliter le commerce, et qui reflète bon nombre des Objectifs de développement durable adoptés par la communauté internationale l’année dernière.
La FAO estime qu’entre 20 et 40 % des rendements agricoles mondiaux sont en baisse chaque année à cause des dommages causés par les parasites et maladies des plantes.
Nombreux sont ceux à s’étendre au-delà des frontières avec la circulation des marchandises, à trouver de nouveaux habitats dans lesquels évoluer ou des environnements dans lesquels ils resteront couver en raison des effets du changement climatique.
La mission de la CMP est, entre autres, de réviser et d’établir des Normes internationales pour les mesures phytosanitaires qui règlementeront la manière dont les plantes et les produits végétaux devront être manipulés lors des déplacements et transports.
Cela inclut également les différents moyens d’aider les pays en développement à améliorer l’efficacité de leurs Organisations nationales de protection des végétaux.
Une fois que les parasites infestent une zone géographique et s’y établissent, il est presque impossible de les éradiquer et les gérer est très coûteux.
Dans le cas des fourmis envahissantes, une menace qui pèse surtout sur les communautés insulaires et les pays en développement, cela peut aussi avoir pour conséquence une augmentation de l’utilisation des pesticides qui sont dangereux à la fois pour la santé humaine et pour l’environnement.
L’objectif de ces normes est de réduire les risques de parasites sur les plantes qui circulent à travers les frontières et régions dans ce contexte de commerce mondial. Par exemple, des mouches de fruits qui déposent leurs œufs sur la peau des oranges destinées à l’exportation, des scarabées qui creusent dans les palettes d’expédition en bois ou encore la bactérie Xylella fastidiosa à l’origine du syndrome de la mort rapide de l’olivier, et apparemment arrivée dans la région méditerranéenne par des plantes ornementales importées.
Cette année, la Conférence de la CMP, prévue jusqu’au vendredi 8 avril, a également pour objectif de trouver des solutions au problème croissant de parasites dans les conteneurs maritimes et de voir si une Norme internationale pour les mesures phytosanitaires devrait être développée afin de réduire ces risques.
Source : Nation unies