La surveillance des eaux usées : un levier stratégique pour la santé publique

La surveillance des eaux usées : un levier stratégique pour la santé publique

Nombre de pays européens recourent à la surveillance des eaux usées pour suivre l’apparition et l’évolution de divers contaminants tels que les virus ou les drogues illicites dans la population.

Pour répondre aux besoins des professionnels de santé, des opérateurs de traitement des eaux usées et des scientifiques, le LIST a conçu une formation en ligne publiée sur le site du CNFPC.

Quel rôle joue la surveillance des eaux usées pour la santé publique ?

Les eaux usées sont une source précieuse d’informations qui permettent de refléter l’état de santé des populations. Pendant la pandémie COVID-19, par exemple, les experts du LIST ont contrôlé la charge virale dans les eaux usées, offrant ainsi une capacité de réponse rapide et complémentaire aux tests cliniques. Grâce à cette surveillance, les autorités ont pu détecter des tendances et anticiper des pics de transmission pour une prise de décisions éclairée. Aujourd’hui encore, le LIST continue d’assurer cette surveillance à travers le pays, fournissant aux autorités des informations précoces sur l’évolution de la situation.

Au-delà de la surveillance de la COVID-19, de nombreux autres contaminants sont aujourd’hui détectés au Luxembourg et plus largement en Europe. En effet, tout ce que nous consommons - que ce soit les aliments, les boissons ou les médicaments - ainsi que ce à quoi nous sommes exposés - comme la pollution environnementale ou les pathogènes - peut se retrouver dans les eaux usées. En l’analysant, il est donc possible de recueillir des informations sur les habitudes de consommation et l’exposition de la population. Ces données fournissent de ce fait des indications sur la santé mentale, la gestion des maladies chroniques, la surveillance des maladies infectieuses ou encore l’exposition à des polluants à risque, le tout permettant un reflet de l’état de santé global de la population.

Quelles sont les limites de cette pratique ?

La surveillance des eaux usées offre de nombreux avantages grâce à une collecte de données non invasives, anonymes et rapides. De telles données se sont montrées d’une très grande utilité pour évaluer l’évolution de la pandémie COVID-19 et l’effet des mesures de gestion de la crise sanitaire. Cependant, l’intensification du recours à cette méthode a mis en évidence certaines de ses limites, comme les défis liés à la détection d’éléments nanoscopiques, tels que les virus, dans une matrice très chargée en résidus. De plus, bien que les eaux usées reflètent un état de santé collectif et non individuel, des considérations éthiques sur la communication de ces données restent nécessaires. Enfin, il est essentiel d’harmoniser l’échantillonnage et l’analyse des eaux usées entre les pays pour favoriser des prises de décision communes et efficaces.

Comment le transfert de connaissances peut-il contribuer à surmonter ces limites ?

Bien que la surveillance des eaux usées soit de plus en plus commune, la connaissance de cette pratique, ainsi que son implémentation à l’échelle d’un pays reste encore perfectible (standardisation des méthodes, de l’analyse et de l’interprétation des données, cadre éthique, etc.). L’objectif du projet ERASMUS+ OneHealthWatch, pour lequel le LIST travaille en étroite collaboration avec ses partenaires internationaux, est d’aider à combler ces lacunes en promouvant de meilleures pratiques et en sensibilisant sur le rôle majeur que la surveillance des eaux usées jouera à l’avenir.

La formation en ligne, disponible gratuitement au Luxembourg en phase de bêta-test, fait partie des livrables. En proposant à la fois des modules d’initiation et des cours avancés, elle s’adresse à un large public : des professionnels des eaux usées et professionnels de santé jusqu’à un public non spécialisé.

À travers cette formation disponible en plusieurs langues, les participants sont sensibilisés aux bonnes pratiques en matière de surveillance des eaux usées, favorisant l’harmonisation des méthodes et facilitant également la collaboration entre entités locales mais aussi européennes.

Pour plus d’informations : https://cnfpc.public.lu/fr.html

Contribution partenaire in4green
Publié le vendredi 25 octobre 2024
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