![Le Charme, arbre de l'année 2025 : un allié précieux pour la biodiversité](local/cache-gd2/f3/fa1abec430e25e1758b285ecaa6a8a.jpg)
Le Charme, arbre de l’année 2025 : un allié précieux pour la biodiversité
Le carpinus betulus, plus communément appelé charme ou charme commun, est un arbre indigène du Luxembourg appartenant à la famille des bétulacées. Souvent confondu avec l’hêtre en raison de la similarité de leurs feuilles, il joue un rôle fondamental dans l’écosystème forestier et contribue activement à la préservation de la biodiversité.
Description et caractéristiques
Le charme commun est un arbre de taille moyenne pouvant atteindre 20 m de hauteur et vivant de 50 à 150 ans. Son tronc cannelé, aux reliefs sinueux rappelant des muscles, est de couleur claire. Plus les cannelures sont marquées, plus l’arbre est âgé.
Ses feuilles ovales, alternes et doublement dentées sont vert clair au printemps, puis deviennent jaunes or en automne et brunes/oranges en hiver. Comme son feuillage est caduc et marcescent, une partie de ses feuilles reste accrochée jusqu’à la poussée de sève printanière.
Sa floraison a lieu en avril-mai, sous forme de chatons discrets, mêle et femelle sur un même individu. En septembre apparaissent ses fruits, les samares, regroupés en grappes et servant de nourriture à de nombreux animaux en automne et hiver.
Répartition et adaptation
Le charme est la troisième espèce d’arbre la plus commune au Luxembourg, après le hêtre et le noisetier. Le charme est présent sur 17 % de la forêt luxembourgeoise. Cette essence est souvent une espèce compagne du sous-étage (seulement 2,6 % en peuplements purs), et généralement présente en taillis. On le retrouve principalement dans les forêts feuillues, les haies bocagères et les alignements urbains, où il cohabite souvent avec le chêne et l’érable.
Résistant et adaptable, il préfère les sols frais et fertiles, mais supporte aussi les terrains plus secs et calcaires. Il est répandu dans les zones humides du Gutland et les forêts ombragées de l’Oesling.
Utilisations et importance paysagère
Le bois du charme est très prisé pour le chauffage en raison de sa combustion lente et régulière. Il sert aussi à la fabrication d’objets tels que manches d’outils, pièces de jeux, panneaux ou papier, bien que son tronc irrégulier rende son travail plus difficile.
Cet arbre fait partie des plantes « comestibles » même s’il est peu utilisé dans ce domaine. Il a également des vertus médicinales, favorisant par exemple la bonne coagulation du sang ou diminuant le cholestérol dans le foie.
Dans l’aménagement paysager, le charme est apprécié pour sa facilité de taille et sa capacité à former des haies et des brise-vents naturels. Il est largement planté dans les parcs, jardins et projets de reboisement, jouant un rôle important contre l’érosion des sols et dans la filtration des eaux.
Son feuillage marcescent offre une protection visuelle et une barrière naturelle en hiver, et sa tolérance à la pollution en fait un excellent choix pour la végétalisation urbaine.
Un arbre essentiel pour la biodiversité
Le charme joue un rôle clé dans l’équilibre écologique. Son feuillage dense offre un refuge à de nombreux insectes, oiseaux et petits mammifères. Ses fleurs attirent les pollinisateurs, et ses fruits nourrissent diverses espèces animales, comme le pic maçon (sittelle torchepot) qui transporte la graine jusqu’à un arbre avec une écorce crevassée, où elle va coincer la graine pour ensuite la casser avec son bec.
De plus, la décomposition de ses feuilles enrichit le sol en humus, favorisant ainsi le développement d’un écosystème forestier riche. Les vieux charmes creux deviennent des habitats pour les chauves-souris et les insectes xylophages, contribuant à la biodiversité forestière.
Le charme, un arbre d’avenir
Face aux défis climatiques et à la nécessité de préserver la biodiversité, le charme a un rôle crucial à jouer. Sa tolérance à l’anoxie et à la compacité du sol lui permet de prospérer dans des environnements aux régimes hydriques fluctuants. Résistant aux extrêmes saisonniers – froid intense, neige, gelées précoces ou tardives en hiver, ainsi que sécheresses et températures élevées en été. Le charme est un arbre d’avenir, participant activement à l’adaptation et à la pérennisation des forêts face au changement climatique.
Texte de la Fondation Hëllef fir d’Natur de natur&emwëlt
Photos : © Wikipedia, Fondation Hellef fir d’Natur, ANF