Le Chili doit prendre des mesures pour réduire les menaces qui pèsent sur son environnement
21/07/2016 - Le Chili a déjà œuvré pour alléger les pressions accrues que sa croissance économique rapide fait peser sur son environnement, notamment en renforçant ses instances de protection de l’environnement et en appliquant de nouveaux instruments, dont une taxe carbone.
Il doit poursuivre dans cette voie et mettre en œuvre pleinement les mesures pour endiguer les risques qui menacent sol, son air et son eau, indique un nouveau rapport de l’OCDE.
Dans son deuxième Examen environnemental du Chili (disponible en anglais), l’OCDE note que le modèle économique du pays, axé sur les ressources naturelles, est sur le point d’atteindre ses limites.
« Le Chili est l’un des poumons économiques de l’Amérique latine, mais il reste à savoir si, au cours du quart de siècle à venir, il pourra maintenir cette croissance tout en protégeant son patrimoine naturel », a déclaré le Directeur de l’environnement de l’OCDE, M. Simon Upton, lors du lancement de l’Examen environnemental à Santiago.
Le Chili est l’une des économies de l’OCDE qui consomme le plus intensivement ses ressources.
Appuyant trop exclusivement sa croissance économique sur ses richesses naturelles telles que le cuivre, l’agriculture, la foresterie et la pêche, il connaît une pollution de l’air constamment élevée dans les zones urbaines et industrielles, des épisodes de pénurie et de pollution de l’eau, la disparition d’habitats et une vulnérabilité au changement climatique. Plus de 95 % de ses déchets sont encore mis en décharge.
Si la demande totale d’énergie du Chili est assurée pour un tiers par des sources renouvelables – ce qui le place au cinquième rang des pays de l’OCDE dans ce domaine –dont les principales sont le bois de feu et l’hydroélectricité, les émissions de gaz à effet de serre ont néanmoins augmenté de 23 % entre 2000 et 2010, et cette hausse devrait se poursuivre. En 2015, le Chili s’est engagé à réduire l’intensité de ces émissions de 30 % par rapport à 2007 d’ici à 2030, voire de porter l’objectif à 45 % si le soutien financier international est suffisant. Pour ce faire, il devra aller au-delà de l’approche au coup par coup qui caractérisait jusqu’alors sa politique climatique et clarifier les responsabilités de ses institutions pour ce qui est de l’atténuation du changement climatique et de l’adaptation, explique l’Examen environnemental.
Par ailleurs, déjà doté de zones de protection de la nature couvrant près d’un cinquième de son territoire terrestre, le Chili prévoit de créer le plus grand parc marin des Amériques.
Pour gérer efficacement tous ces espaces protégés, il aura besoin d’une gouvernance renforcée, de ressources financières et humaines supplémentaires, et d’une participation accrue du public à la prise de décision et à la mise en œuvre.
L’Examen environnemental du Chili contient les recommandations suivantes :
– Améliorer la collecte des données environnementales et les rendre accessibles au public et aux instances internationales.
– Appliquer la taxe sur les émissions de CO2 et de polluants atmosphériques locaux à davantage de sources d’émissions et augmenter le taux de la taxe carbone.
– Élaborer et mettre en œuvre des plans de lutte contre la pollution atmosphérique dans toutes les zones où les normes de qualité de l’air ne sont pas respectées, et évaluer et mettre à jour les plans existants.
– Identifier les exigences et les sources de financement pour réaliser les objectifs climatiques.
– Recourir plus largement aux paiements pour services écosystémiques et aux compensations biodiversité.
– Poursuivre la réforme du régime d’allocation de l’eau afin de plafonner les prélèvements, tenir compte des exigences écologiques, et donner la priorité aux usages essentiels de l’eau.
Source : OCDE
Plus d’infos sur http://www.oecd.org/fr/presse/le-chili-doitc-prendre-des-mesures-pour-reduire-les-menaces-qui-pesent-sur-son-environnement.htm