Le secteur social face à ses défis
Interview de Thomas Lentz, secrétaire général de la FEDAS (fédération professionnelle du secteur social) Luxembourg asbl et de Virginie Carvalho, chargée de communication.
Le 25 septembre, la FEDAS, fédération professionnelle du secteur social au Luxembourg, a organisé la Journée du secteur social. Elle a permis de réunir plus de 120 professionnels, étudiants et personnes intéressées qui ont pu s’informer et échanger sur les perspectives du secteur autour de conférences et de stands.
Pourquoi cette première édition de la Journée du secteur social ?
Thomas Lentz, secrétaire général de la FEDAS Luxembourg asbl : Cette première initiative, qui était un succès, s’inscrit dans la logique du plan stratégique que nous avons élaboré pour la période 2024-2026. Les axes essentiels de cette stratégie sont de rassembler les acteurs d’un secteur qui, par nature, est hétérogène, tant par ses activités que par la taille de ses membres - c’est d’ailleurs ce qui en fait la richesse et celle de la fédération –, de le rendre visible et de promouvoir son développement en établissant un dialogue continu avec les ministères. Un autre axe clair est la digitalisation, domaine dans lequel nous avons déjà réalisé d’importants progrès ces 15 dernières années, même si joindre éducatif / social et digital reste un challenge compte tenu des menaces que la digitalisation comporte, notamment tout ce qui est cybercriminalité.
Qu’avez-vous souhaité faire ressortir lors de cet évènement ?
Virginie Carvalho, chargée de communication : Nous avons voulu mettre en avant le manque de personnel dans un large éventail de professions, ainsi que l’importance de bien se former et de gagner toujours en compétences. Le gouvernement est en train de mettre en place des formations pour de nouveaux métiers, et la FEDAS propose elle aussi des cycles de formations pour essayer de répondre à toutes les problématiques que ses membres peuvent rencontrer sur le terrain.
Notre mission est vraiment de retranscrire les problématiques du terrain. En matière de digitalisation, par exemple, cela se traduit par le fait de mettre à disposition des membres du matériel informatique via un partenaire qui recycle d’anciens ordinateurs et autres. Nous les accompagnons aussi dans tout ce qui est administratif, via notre centre de développement qui se tient constamment à jour sur les nouveautés législatives et réglementaires.
Le but de la Journée du secteur social était aussi de mettre en valeur nos membres et de leur permettre de se rencontrer et de générer des synergies entre ceux dont les activités sont complémentaires. L’idée étant de renforcer l’impact de leurs actions.
Un mot sur l’affaire Caritas ?
Thomas Lentz : C’est ainsi qu’on l’appelle communément, mais il faut rappeler que sur les trois entités que compte Caritas, une n’est absolument pas touchée. Pourtant, elle est indirectement touchée par le discrédit, tout comme l’ensemble du secteur, par un phénomène médiatique. C’est la raison pour laquelle la FEDAS a instauré un comité de crise. Cela ne figurait pas dans notre plan stratégique à l’origine, mais nous nous sommes désormais donné la mission de devenir proactif et d’être présent à la table des négociations avec le gouvernement lorsque de nouvelles mesures concernant la gouvernance, le contrôle interne ou la gestion des risques sont discutées, en gardant en vue que notre mission première est la défense de nos membres et la défense du secteur social.
Propos recueillis par Mélanie Trélat