Les agences alimentaires des Nations unies mettent en garde contre le danger d’ignorer l’état de famine
La FAO et le PAM demandent d’agir rapidement afin de prévenir des décès liés à la faim dans les quatre pays touchés par un conflit.
Le directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM) ont appelé la communauté internationale à intensifier de manière urgente son action visant à éviter davantage de décès liés à la faim dans les quatre pays touchés par la famine, à savoir le nord-est du Nigéria, la Somalie, le Soudan du Sud et le Yémen.
« De nombreuses personnes sont déjà mortes », a indiqué M. José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, lors d’un briefing organisé en marge du Conseil de l’Organisation, le bras exécutif de l’organe directeur de la FAO.
« La paix est évidemment la solution pour mettre un terme à toutes ces crises. Et même en période de conflit, il y a tellement que nous puissions faire pour combattre la faim et éviter la famine... Je me suis rendu à Maiduguri, dans le nord-est du Nigéria, et j’ai constaté combien l’aide agricole pouvait être utile dans le contexte d’une crise humanitaire », a-t-il ajouté.
L’état de famine a été officiellement déclaré dans plusieurs régions du Soudan du Sud, tandis que le nord-est du Nigéria, la Somalie et le Yémen risquent de sombrer dans la famine. Dans l’ensemble, 30 millions de personnes peinent à trouver de la nourriture chaque jour.
« Nous devons atteindre ces populations qui souffrent de la faim pour leur sauver la vie », a déclaré M. David Beasley, le nouveau Directeur exécutif du PAM.
« Nous avons la force, la capacité logistique et la technologie pour y parvenir. Ce dont nous avons besoin c’est d’accéder aux populations qui risquent de sombrer dans la famine et de se retrouver sans aucune ressource, et ce, dès maintenant, pas plus tard. Sans cette aide, nous n’aurions pas d’autre choix que de prendre des décisions très difficiles qui définiront qui va ou ne va pas bénéficier de l’aide alimentaire ».
Les directeurs de la FAO et du PAM ont insisté sur le fait que les opérations des deux agences pour faire face à la famine manquaient cruellement de fonds et que les ressources devraient augmenter de manière significative pour pouvoir sauver des vies et des moyens d’existence.
Le conflit est un facteur commun dans les quatre pays concernés. La FAO et le PAM travaillent rapidement et en étroite collaboration dans ces zones d’urgence en vue d’empêcher la famine de se propager.
Au Soudan du Sud par exemple, la FAO et le PAM font partie d’une intervention inter-agences qui apporte des denrées alimentaires de survie, ainsi que des kits de pêche et de culture de légumes et fournit d’autres services urgents aux communautés les plus isolées, aux prises avec la famine.
Dans le nord-est du Nigéria, les deux agences collaborent afin de s’assurer que les populations souffrant de la faim reçoivent une aide alimentaire permettant de satisfaire leurs besoins immédiats, ainsi qu’une aide à la production alimentaire pour cultiver leur propre nourriture. Les kits de production alimentaire coûtent moins de 90 dollars mais peuvent produire assez de nourriture pour une famille de huit personnes pendant six mois.
Photo : Des souffrances liées à une faim extrême ont été signalées dans le nord-est du Nigéria, en Somalie et au Soudan du Sud et au Yémen.
Communiqué par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)