Les concentrations atmosphériques des gaz à effet de serre atteignent des niveaux sans précédent depuis 800.000 ans
Le 6 novembre, l’Organisation météorologique mondiale a annoncé de nouveaux records de concentrations de gaz à effet de serre dans notre atmosphère.
2013 sera-t-elle annus horribilis pour notre planète ? Alors qu’en août, les données récoltées par 400 scientifiques à travers le monde mettaient en évidence la hausse des températures, la fonte de glaces et l’élévation du niveau des mers, nous fêtions également avec un jour d’avance le World OverShoot Day , soit le jour à partir duquel nous avions épuisés le capital écologique de la Terre pour l’année 2013. Le même été nous apprenions qu’un tiers de nos voisins français étaient climato-sceptiques . A la rentrée, ce ne fut pas plus glorieux puisque les chiffres météorologiques nous apprenaient que 2012 avait été l’année la plus chaude jamais enregistré avant d’entrer dans le mois d’octobre et de découvrir le 5e rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) qui tirait la sonnette d’alarme sur l’état de notre planète bleue qui s’apprête à atteindre, selon les experts, un point de non-retour.
Le CO2, principal responsable
Pour le mois de novembre, ce sont les émissions de gaz à effet de serre qui sont mises en avant dans un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) qui annonce que ces derniers ont atteint un nouveau record de concentration dans notre atmosphère.
Prenant en compte l’ensemble des gaz à effets de serre tels que le dioxyde de carbone (CO2), mais aussi le méthane (CH4) ou encore le protoxyde d’azote (N2O), les stations de surveillances de l’OMM implantées un peu partout sur le globe ont ainsi relevé que le « forçage radiatif de l’atmosphère par les gaz à effet de serre s’est accru de 32% entre 1990 et 2012 », le CO2 étant à 80% responsable de cette hausse. Remontant encore plus loin, l’OMM avance les augmentations de chacun de ces trois principaux gaz depuis 1750 à des taux de concentration de l’ordre de 41% pour le dioxyde de carbone, de 160% pour le méthane et de 20% pour le protoxyde d’azote.
Equilibre naturel perturbé
Ces chiffres font froid dans le dos à la lecture du rapport de l’OMM dont le communiqué de presse précise qu’ils ne sont « qu’un aspect des changements en cours ». A comprendre : ces gaz, qui restent en suspend dans notre atmosphère n’ont pas fini d’en perturber « l’équilibre naturel » de notre planète. Après quoi l’OMM rejoint de manière urgente le Giec par la voix de Michel Jarraud, son secrétaire général, qui affirme que « les concentrations atmosphériques [de ces trois gaz] ont atteint des niveaux sans précédent depuis au moins 800.000 ans » et qui si rien ne change, « les conséquences seraient catastrophiques ».
Et alors que le communiqué précise bien que le C02 « est un gaz à effet de serre rejeté par les activités humaines, telle la combustion de matières fossiles », Michel Jarraud, lui, confirme que ces énormes taux de concentrations sont bel et bien à l’origine du changement de notre climat. Une voix de plus qui devrait achever de convaincre les derniers climato-sceptiques. Ou du moins, espérons-le, parce que là, il y a urgence !
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