Les dossiers de la rédaction : « Bouteille à la mer ! »
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Ici commence l’océan...
C’est une vieille blague qui circule encore parfois… Un Belge, un Français et un Luxembourgeois discutent. Les deux premiers lancent : « Vous êtes quand même forts au Luxembourg. Vous avez un pavillon maritime alors que vous n’avez pas de côte ». Et le Luxembourgeois de répondre : « Bah, vous avez bien un ministère des Finances… »
Un lien entre le Luxembourg et l’océan ? Oui. De fait, avec ce fameux pavillon maritime, qui désormais fait plus dans la plaisance que dans la complaisance. Avec aussi quelques pipelines économiques forts, un cluster maritime où les armateurs et les financiers parlent aussi d’avenir, un commissaire du gouvernement aux affaires maritimes attaché au ministère de l’Économie (André Hansen a pris le poste au 1er mai 2022).
Le lien physique est là aussi, il suit le fil de la Moselle, qui prend sa source dans les Vosges et se jette dans le Rhin à Coblence. La Moselle, fleuron du Luxembourg, au cours transfrontalier, au long cours même (ses 560 kilomètres en font le plus important affluent rhénan), qui nourrit le Rhin avant qu’il se divise en bras bataves, se subdivisant à leur tour pour former un vaste delta et infiltrer la mer…
Cette liaison matérialise des échanges. Que l’on retrouve au port fluvial de Mertert, institution luxembourgeoise de la logistique. Ou au « port-sec », du côté de Bettembourg, où des millions de tonnes de fret passent de conteneurs maritimes en convois ferroviaires transeuropéens.
Et puis, à bien y regarder, il y a, ici, une vue sur la mer, des investissements, humains, financiers, technologiques, énergétiques qui, avec des moyens, des intérêts, des idées - en résumé des implications -, mettent le Luxembourg sur l’atlas des mers et océans. Une goutte, peut-être, mais chacune compte…
C’est logique et même hydrologique. Le bassin versant coule de source. Et la science s’intéresse à tous les aspects du cycle de l’eau, en particulier aux échanges entre la mer, l’atmosphère, la surface terrestre et le sous-sol. Des gens se battent, pour défendre l’immense richesse qui peuple la plus grande partie de notre bonne vieille planète. Bleue ? Je veux ! Ce qui se jette ici, finit là-bas. Et crée un continent inconnu des cartographes de jadis, l’immonde conglomérat de plastiques. Ici commence l’océan...
Une bouteille à la mer ? Oui, mais alors pour que flotte, sans se dégrader, et se transmette, vers les rivages préservés, le SOS de terriens en détresse, à transformer en message d’espoir.
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Alain Ducat