Les réponses à vos questions sur les PFAS dans l'eau du robinet

Les réponses à vos questions sur les PFAS dans l’eau du robinet

Suite aux nombreuses questions que suscite l’acide trifluoroacétique (TFA) et plus largement les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées), l’Administration de la gestion de l’eau a élaboré une FAQ sur le sujet.

Que sont les PFAS et le TFA ?

Les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) sont des composés chimiques contenant des liaisons carbone-fluor. Il s’agit d’une famille de près de 10.000 composés chimiques aux propriétés physico- chimiques, environnementales et toxicologiques très différentes.

Les PFAS sont des polluants persistants, car ils se dégradent très peu, avec la possibilité d’en retrouver des traces dans l’environnement pendant de très nombreuses années. Leur présence dans l’environnement a une origine anthropique, c’est-à-dire qu’elle est due à l’activité humaine. Dans le domaine de la gestion des eaux, les PFAS représentent un défi particulier, car les techniques usuelles de traitement des eaux usées ne permettent souvent pas de réduire de manière significative ces substances. Ce qui implique la mise en place de traitement couteux pour les éliminer.

Le TFA (acide trifluoroacétique) est une substance qui fait partie de la famille des PFAS.

Dans quels domaines utilise-t-on les PFAS et le TFA ?


Depuis 1950, les PFAS sont utilisés dans de nombreuses applications industrielles et dans de nombreux produits de consommation courante pour leurs propriétés antiadhésives, antisalissures, imperméabilisantes et résistantes aux fortes chaleurs.

Par ce biais, le TFA est omniprésent dans la vie quotidienne car il est utilisé comme solvant, catalyseur ou réactif dans la production de nombreux produits courants : revêtements de poêles, produits pharmaceutiques, textiles, produits d’extinction d’incendies, produits réfrigérants et pesticides.

Quelles sont les sources d’exposition pour les humains ?

De manière générale, la principale source d’exposition aux PFAS est l’alimentation. L’air intérieur et extérieur et les poussières de sols peuvent aussi être une source d’exposition, même si elle est moins importante.

Le TFA étant une substance soluble dans l’eau, mobile et persistante, il est aujourd’hui présent dans les aliments, l’air, le sol, l’eau et également dans l’eau de pluie. Étant très soluble, il ne s’accumule pas dans les organismes vivants.

Quelles sont les normes pour les PFAS et le TFA dans l’eau du robinet ?

La directive européenne 2020/2184 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine impose de respecter à partir du 12 janvier 2026 une valeur paramétrique de 100 nanogrammes par litre, (soit l’équivalent de 5 gouttes dans une piscine olympique) pour la somme des concentrations mesurées de 20 PFAS spécifiquement identifiés dans la directive.

Cette directive et les dispositions concernant les PFAS ont été transposées au Luxembourg par la loi du 23 décembre 2022 sur la qualité des eaux destinées à la consommation humaine.

Le TFA n’est pas inclus dans la somme des 20 PFAS et il n’existe actuellement aucune valeur limite dans les directives européennes ou dans la loi luxembourgeoise. Des évaluations de la toxicité pour l’homme sont effectuées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les résultats de ces évaluations sont attendus pour 2025.

Pour autant, et sur la base des connaissances actuelles, la Direction de la Santé a déterminé une valeur guide de 12.000 ng/l pour le TFA dans une eau destinée à la consommation humaine.

Quels sont les niveaux de PFAS et de TFA dans l’eau du robinet ?

L’analyse des résultats de la « Campagne Somme 20 PFAS », menée en 2023 par l’Administration de la gestion de l’eau (AGE), a montré que toutes les eaux potables distribuées respectent la future limite de 100 ng/L qui entrera en vigueur en 2026.

Par ailleurs, l’AGE développe actuellement des méthodes analytiques pour mesurer de manière fiable la concentration en TFA.

Les premiers résultats d’analyses sur les eaux distribuées indiquent des teneurs en TFA de l’ordre de grandeur de 900 ng/l. Ces premiers résultats doivent encore être consolidés par une cartographie et un échantillonnage à grande échelle au Luxembourg. En l’état actuel des connaissances, selon l’avis émis par la Direction de la Santé, et sur la base des premières valeurs mesurées, l’eau du robinet ne présente donc pas de risque pour la santé humaine.

L’eau du robinet est-elle sûre ?


Oui, l’eau du robinet est sûre pour les consommateurs.

L’eau du robinet, avec plus de 6.000 analyses par an, est le produit alimentaire le plus contrôlé au Luxembourg et en Europe. L’eau du robinet y est d’excellente qualité. Les normes fixées en Europe et au Luxembourg pour l’eau du robinet sont basées sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et sont même plus sévères pour certaines substances.

Le renforcement de la surveillance de la qualité de l’eau du robinet avec l’introduction de nouveaux composés, tels que les PFAS, est rendu possible grâce à des méthodes d’analyses toujours plus performantes et grâce au développement des connaissances scientifiques sur ces substances.

Les limites réglementaires fixées dans la loi pour les paramètres micropolluants sont avant tout des limites de gestion de la qualité de l’eau à destination des fournisseurs d’eau : il s’agit de l’application du principe de précaution.

Ce renforcement de la surveillance de la qualité de l’eau du robinet vise à sécuriser et à préserver la santé des consommateurs.

Communiqué par l’Administration de la gestion de l’eau

Communiqué
Publié le mardi 16 juillet 2024
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