Les solutions fondées sur la nature : jouons un rôle pour leur financement
Chacun peut, à son échelle, financer des actions ayant un impact positif sur l’environnement. Découvrez comment vous y prendre avec Rio Impact.
Les solutions fondées sur la nature sont des actions qui s’appuient sur les écosystèmes pour relever les défis socio-environnementaux actuels. Elles sont conçues pour être adaptatives et réversibles car elles ne doivent pas faire appel à des infrastructures lourdes et impactantes, comme c’est le cas des solutions « grises ». Ceci leur confère une souplesse compatible notamment avec une démarche d’adaptation au changement climatique.
Cependant, il est souvent encore compliqué de valoriser économiquement ces solutions fondées sur la nature. Ainsi, pour inciter les initiatives individuelles au développement de ces solutions « vertes », il existe des mécanismes de financement qui permettent de soutenir ces changements à petite échelle.
Quels sont les mécanismes de financement qui permettent d’impliquer individuellement les citoyens dans des projets de préservation, restauration ou gestion durable des écosystèmes ?
En soulignant la contribution de ces projets à la lutte contre les changements climatiques et la réduction des risques naturels, les projets de solutions fondées sur la nature peuvent mobiliser des sources de financements variées, par exemple :
Le financement participatif, ou crowdfunding, est un mécanisme qui permet de collecter les apports financiers - généralement des petits montants - d’un grand nombre de particuliers au moyen d’une plateforme dédiée en ligne – en vue de financer des projets divers. Par exemple, on peut citer le projet GROVE qui a mis en place une plateforme de mise en relation des projets de restauration et de préservation des mangroves avec des entreprises et des donateurs individuels. Son objectif est de lever 38 millions USD via le crowdfunding en trois ans.
Le parrainage d’arbre : ce système particulier de crowdfunding permet de financer, à titre individuel, la plantation d’un arbre et ainsi de participer aux projets de reboisement. C’est le cas notamment de Reforest’action, qui, par le biais d’une plateforme de « crowdplanting », a permis de financer plus de 17 millions d’arbres grâce à la contribution de 3.000 entreprises et de 300.000 citoyens.
Les cartes bancaires vertes : on peut citer l’initiative de la Banque luxembourgeoise Raiffeisen qui s’engage à planter un arbre toutes les 200 transactions réalisées par l’ensemble de ses nouvelles cartes Visa durables.
La microfinance vise à étendre la provision de services financiers aux personnes exclues du système bancaire formel. En ce sens, étant donné que les solutions fondées sur la nature ne font encore que trop peu partie du spectre classique de la finance, la microfinance peut permettre de rendre accessibles des financements pour développer ce type de projets. C’est le cas du projet Proyecto CAMBio, mis en œuvre par l’institution de microfinance Fondo de Desarrollo Local (FDL) au Nicaragua, et qui soutient des pratiques sylvopastorales et agroforestières en combinant des prêts subventionnés, de l’assistance technique et des paiements pour services écosystémiques (PSE).
Les paiements pour services écosystémiques (PSE) sont en effet une manière d’encourager les usagers des ressources naturelles à bien gérer et à préserver leur environnement. L’essentiel des PSE vise à rémunérer les services rendus pour la préservation des ressources en eau, la séquestration de carbone, la préservation d’habitats pour le maintien de la biodiversité ou la beauté des paysages.
Citoyens et entreprises, souvent ensemble avec les pouvoirs publics, ont un rôle important à jouer dans la mise en place de ces mécanismes de financement. Dans ce contexte, Rio Impact accompagne les organisations privées et publiques dans la mise en place de solutions pour le financement des forêts et de la biodiversité, dans le but d’impliquer le plus grand nombre d’entre nous dans la protection et la restauration des écosystèmes.
Eva Lafont et Ludwig Liagre (Rio Impact)
Photo © CIFOR
Extrait du dossier du mois « Petits pas, grandes avancées »