Lutte contre le changement climatique : entre « promesses floues », « larmes de crocodiles » et « indifférence étudiée »
Premières victimes des conséquences des changements climatiques, les petits états insulaires en développement ont appelé, le 2 septembre dernier lors de la Conférence internationale des Nations Unies sur les PEID, à faire preuve de volonté politique et juridique plus ferme.
Les petits états insulaires en développement (PEID) comptent bien ne pas laisser passer leur chance ! Alors que l’ONU a décidé de leur dédier l’année 2014 et que, du 1er au 4 septembre, se tient la 3e Conférence internationale des Nations Unies sur les PEID, les gouvernants de ces îles profitent d’avoir ainsi les lumières braquées sur eux pour interpeller la communauté internationale et même dénoncer les actions et inactions de certains pays.
Erosion des côtes ou acidification et élévation du niveau des mers, les PEID sont directement touchés par les conséquences des changements climatiques qui, en plus de menacer les terres et leurs habitants physiquement, entravent également le développement économique de ces états. « Le développement durable des PEID est intrinsèquement lié à la résilience de ces pays aux catastrophes naturelles et à leur capacité d’adaptation aux changements climatiques », rappelle l’ONU.
Guerre climatique ?
Alors que les PEID ont demandé à être intégrer dans le groupe de travail qui doit suivre celui sur les Objectifs du Millénaire pour le développement à partir de 2015, ce mardi 2 septembre fut également l’occasion pour eux d’exiger des « engagements fermes et juridiquement contraignants » à l’encontre des émetteurs de gaz à effets de serre (GES) « afin d’assurer la survie des PEID ». Témoignant de « promesses floues », de « larmes de crocodiles » et d’« indifférence étudiée » de la parts de certains pays, le ministre des Affaires étrangères de Saint-Vincent-et-les-Grenadines a prononcé des mots forts pour dénoncer le « mépris insensé, voire criminel » de certains gros émetteurs qui refusent ou ne font aucun efforts réels pour diminuer leurs niveaux d’émissions. « Fatigués », les PEID perçoivent ces comportements comme « un acte d’agression et une guerre climatique ».
C’est que, pour les PEID, l’heure est grave et ce ne sont pas le conclusions pessimistes des experts du GIEC qui montrent du doigt les GES comme principaux responsables des réchauffements climatiques qui pourront les rassurer et apaiser leur colère. « Sorte d’île au milieu de ses grands voisins », le Luxembourg, représenté par Ronald Dofing durant ces quatre jours de conférence, a assuré « partager les préoccupations des PEID » et ne pas vouloir ménager ses efforts lors de sa présidence de l’UE en 2015 pour « faire aboutir les négociations de la COP21 » qui doit se tenir la même année à Paris. « Les défis globaux peuvent paraître écrasants, et il n’y a plus une seconde à perdre », a-t-il conclu.
Photo ©UN Photo/Evan Schneider