Luxembourg, future capitale “Living City“ ?
Oui, Luxembourg a tout pour devenir une smart city. Un constat dont Bruno Renders, directeur du CDEC, l’un des organisateurs de l’event “Living City 2013“ qui a eu lieu à la Philarmonie le 5 décembre dernier, est convaincu depuis longtemps déjà. Pour preuve, lorsqu’il clôt cette après-midi de conférences, il ne demande pas aux 200 personnes présentes pourquoi Luxembourg n’est pas une Smart City, mais « quand le deviendra-t-elle ? » .
Plus ou moins longuement définie lors des passages de chaque intervenant, la Smart City « s’articule autour de l’optimisation de l’existant », selon Bruno Marzloff, sociologue et directeur de Chronos. Convaincu qu’une ville intelligente, qui s’est appropriée les usages du numérique ne suffit pas pour transformer une ville en Smart City, le premier intervenant de l’après-midi a insisté sur la nécessité d’être acteurs et de ne pas entrer dans la « dictature du numérique » qui façonnerait à sa manière le futur de nos villes. Attention au « technopush » prévient-il, « c’est à nous, acteurs de la ville, de se demander quelle ville nous voulons et quels impacts auront les nouvelles technologies ». D’ailleurs, l’usage du terme Smart City ne semble pas approprié pour le sociologue qui lui préfére « Living City, ou cité des services » dans laquelle vivent des « Smart Citizen » qui se servent des nouvelles technologies et des réseaux sociaux pour créer une économie de partage et faire prévaloir leurs avis. Parmi les défis de cette living city : l’amélioration de la qualité de vie, bien entendu, mais aussi les injonctions environnementales (« utiliser la cité des services pour servir l’environnement »), la « Sharing Economy » ou encore la métropolisation. Bref, « une ville vivable ».
Un consommateur averti
Alors, Luxembourg futur Smart City ? Encore faut-il pour cela que tous les organismes qui font la ville s’harmonisent. Une utilisation, on l’a dit, intelligente des nouvelles technologies pour les intégrer à nos façons de vivre.
Dans la construction des bâtiments de cette future ville, pour commencer. Pour cela, Neobuild, certain de « révoluer » le secteur, est plutôt bien positionné grâce au Neobuild Innovation Center . Présenté par Bruno Renders lui-même, ce zero énergy building encore en construction sera un laboratoire vivant de la construction durable accolé au bâtiment déjà novateur de l’IFSB. IFSB qui, de son côté, s’apprête à proposer une formation “Smart Construction“ dès juin 2014 pour former de futurs “conseillers smart building“. Côté énergie, Mickael Le Port, consultant en smart grids, et Erny Huberty, directeur marketing chez Enovos, ont tous deux eu à cœur de placer le consomateur au centre de leurs priorités. « Pour une énergie intelligente, il faut optimiser la consommation, travailler sur les usages », explique Mickael Le Port. Une utilisation rationnelle de l’énergie approuvée par Erny Huberty qui plaide pour « une tarification intelligente bientôt possible grâce aux compteurs intelligents et à la smart home », cette maison hyperéquipée et hyperconnectée que l’on pourra piloter à distance via tablettes et autres smartphones.
Il faut aussi repenser nos modes de déplacements et le CRP Henri Tudor, représenté par Djamel Khadraoui, chargé de programme mobilité, a déjà déployé ses ailes dans ce secteur avec la mise en place de différents programmes tels que Mobitraff, Nordstad eMovin, Zac eMovin, V-Feather et bien d’autres projets visant à « utiliser de façon harmonieuse l’e-mobilité », de manière à allier énergie, infrastructures et informations. Pour lui, à Luxembourg, « les transports en communs sont LA solution ».
Photos slider ©Florie Colarelli / Photo article ©IFSB