Norvège-Luxembourg : réactions énerg(ét)iques
François Bausch et Claude Turmes ont fait le plein de collaborations potentielles du côté d’Oslo.
François Bausch et Claude Turmes ont passé quelques jours à Oslo. La visite de travail a permis aux deux ministres de rencontrer des responsables politiques norvégiens ainsi que différentes entreprises ou organisations, liées au secteur de l’énergie.
De fait, directement impactée par le changement climatique et par les répercussions de l’invasion russe en Ukraine, « la Norvège apparaît comme un partenaire privilégié pour le Luxembourg en matière de production d’énergie », précise le communiqué commun aux ministères de MM.Bausch et Turmes.
Collaborer pour décarboner
Quelques exemples ?
Les ministres Bausch et Turmes ont été accueillis par Hilde Tonne, CEO de Stattnett, une société publique responsable du réseau de transport électrique norvégien. De quoi approfondir les discussions sur la situation globale du marché de l’énergie et mieux appréhender le système d’alimentation d’énergie journalière en Norvège, où « l’opérateur joue un rôle primordial dans la transition énergétique et dans le développement et l’exploitation des interconnexions transfrontalières ».
Par ailleurs, lors d’une visite chez Export Finane Norway (Eksfin), l’agence de crédit à l’exportation de l’État norvégien, le ministre Turmes a échangé sur « les modalités de coopération entre les deux pays », par exemple via des contrats de livraison de longue durée dans les énergies renouvelables. Même raisonnement chez la compagnie d’énergie Equinor, où il a été question de la situation au niveau des marchés du gaz et de de potentielles coopérations dans l’éolien.
François Bausch a pu féliciter son homologue, le ministre norvégien des Transports, Jon-Ivar Nygård, pour la décarbonisation en cours et pour la politique incitative afin de réduire les émissions. Plus fondamentalement, la rencontre bilatérale a surtout porté sur la production de l’énergie, l’électromobilité, l’investissement dans le secteur ferroviaire, les types d’énergies alternatives pour alimenter les camions et les bateaux. Pour la délégation luxembourgeoise, « la production d’hydrogène jouera un rôle important dans le secteur de l’aviation alors que l’électrification représente un vecteur d’énergie plus intéressant pour les véhicules lourds ».
Pistes de collaboration
Les deux ministres des Transports ont également échangé sur le secteur ferroviaire, notamment le système européen de contrôle et de sécurité ETCS, dont l’entièreté du réseau ferré luxembourgeois est déjà équipée.
Selon le ministre luxembourgeois, son homologue norvégien s’est particulièrement montré intéressé par une collaboration entre les deux pays, l’idée étant de soutenir plusieurs projets, « notamment dans l’infrastructure et la planification de la mobilité ».
Autre rencontre, avec les autorités communales d’Oslo. François Bausch n’a pas manqué de déclarer son appréciation de la politique urbaine qui fait moins de place à l’automobile, compensée notamment par des offres de car-sharing ou une électrification graduelle de toute l’offre de transport de la capitale norvégienne.
Des accents luxembourgeois dans l’e-fuel venu du Nord
D’autre part, l’entrevue entre le ministre norvégien du Pétrole et de l’Énergie, Terje Aasland et Claude Turmes a permis de faire le point sur l’actualité, évidemment marquée par la crise énergétique et la transition vers les énergies renouvelables. « Le ministre norvégien a souligné la volonté de la Norvège de garantir et d’augmenter les exportations de gaz vers l’Europe et de renforcer la coopération dans le domaine des énergies renouvelables », se réjouit le ministère luxembourgeois de l’Énergie.
Et puis la délégation luxembourgeoise a visité la société Norsk e-Fuel. Elle a clairement pris un peu l’accent luxembourgeois, cette entreprise leader dans le développement de la production d’e-Fuel. Pour rappel, Lux-Airport a investi dans ce projet rejoignant des partenaires comme Sunfire, Climeworks, Valinor ou Paul Wurth dans le pilotage de la production de fuel synthétique, avec l’objectif de réduire significativement les émissions de CO2 du secteur de l’aviation.
Il est ainsi question d’approfondir les relations entre les deux pays en matière de production de carburant d’aviation durable basé sur l’énergie renouvelable. Norsk e-Fuel prépare un site de production (image ci-dessus) en Norvège pour 2023.
Alain Ducat
Photos : Norsk e-fuel/MMTP