Phase de ralenti dans le développement des voitures écologiques
Deux ans après les premières divulgations sur les tricheries autour des normes de pollution, le développement des moteurs à combustion semble avoir subi un coup d’arrêt.
Il y a peu de nouveautés hormis un échange de logiciel. Tout porte à croire que la transparence revendiquée du côté des associations écologiques en matière d’émissions n’est toujours pas traitée en tant que priorité du côté des fabricants d’automobiles. Si les données mesurées habituellement sont livrées, les informations sur les oxydes d’azote continuent à faire défaut – malgré le fait que ce sont précisément ces données qui ont donné naissance au scandale sur les manipulations de tests d’émissions automobiles.
De nouvelles normes en matière d’émissions automobiles sont en vigueur depuis le 1er septembre 2017 (Euro 6c respectivement Euro 6d-TEMP). Si dans une première phase les valeurs limites des émissions ne sont pas réduites avec EUR 6c, les véhicules sont néanmoins soumis à des tests bien plus stricts. La norme Euro 6d introduit une nouvelle technique de mesure (WLTP- Worldwide harmonized Light vehicle Test Procedure), qui est réputée plus fiable que la technique précédente (NEFZ-Neuer Europäischer Fahrzyklus). Or, ce ne seront que les résultats des données et mesures récoltées dans des conditions de conduite réelle et pratique qui seront vraiment révélatrices (norme antipollution Euro 6d-TEMP). De plus amples informations sur les nouveaux procédés et techniques de mesure se trouvent sur www.wltpfacts.eu.
Alors qu’est-ce qui change pour le consommateur ? La consommation et les valeurs des émissions de CO2 indiquées seront plus importantes du fait des tests diagnostiques appliqués sur les modèles qui sont déjà sur le marché automobile avant la date du 1er septembre 2017. Les données issues des nouveaux tests de mesures ne seront obligatoirement indiquées que dans les catalogues 2019.
En attendant une nouvelle avancée des développements des voitures électriques, les véhicules dotés de moteurs à combustion vont forcément continuer à dominer le marché automobile global dans les années à venir. Il s’avère donc primordial pour les fabricants de chercher à présenter des solutions face aux valeurs actuelles importantes mesurées en matière d’oxydes d’azote des voitures diesel. Dévier l’attention du consommateur vers la perspective de l’arrivée sur le marché de voitures hybrides et électriques permet peut-être de « faire oublier » le scandale sur les tricheries autour des normes de pollution, mais n’apporte en rien une solution aux problèmes écologiques et de santé humaine du présent – surtout dans les villes et agglomérations urbaines.
Les critères d’éligibilité appliqués dans le cadre de la composition des listes automobiles figurant sur Oekotopten.lu n’ont guère changé depuis l’année dernière, le portail listant les modèles qui sont reconnus comme étant les plus respectueux de l’environnement. Et comme l’année précédente, les modèles diesel qui figurent encore dans les listes doivent impérativement être équipés de la technologie AdBlue. Dû aux critères de sélection stricts appliqués par Oekotopten, le nombre des véhicules diesel retenus dans les listes reste restreint.
À l’exception des véhicules des catégories haut de gamme et monospaces (vans), les émissions CO2 ne doivent pas dépasser 90 g/km (Oekotopten.lu étant contraint de se fier aux données fournies par les fabricants automobiles). À noter aussi que les listes Oekotopten.lu continuent à faire abstraction des véhicules dits SUV. Même si ce segment présente des modèles hybrides et même électriques, ces voitures consomment bien plus d’énergie que les voitures particulières normales, du fait de leur poids et de leur résistance aérodynamique plus importants. Au-delà, la course à l’armement automobile, qui semble sévir parmi de nombreux automobilistes, contribue à obstruer de plus en plus les infrastructures et parkings automobiles et porte finalement atteinte aux normes de sécurité routière.
Des développements sont à noter du côté des voitures électriques. Celles-ci ont en effet gagné en autonomie au cours des deux dernières années. Cette avancée positive peut également être constatée en matière de Plug-In Hybride (Plug-In Hybride electric vehicle - PHEV).
Tout comme les voitures hybrides classiques, qui ne se rechargent pas au moyen d’une prise de courant, ces voitures à motorisation double ne connaissant aucun problème en termes d’autonomie restreinte de la batterie. Qui plus est, le fait de pouvoir recharger la batterie au moyen de courant électrique fait que les modèles Plug-in consomment beaucoup moins de carburant fossile.
Les listes Oekotopten sont divisées en 7 classes automobiles, à savoir les citadines, les petites polyvalentes, les familiales, les monospaces 5 places et moins, les compactes, les grandes routières et les monospaces 6 places et plus. L’ordre dans les diverses listes est automatiquement déterminé par les émissions CO2 des modèles listés. Comme dans le passé, le consommateur peut créer sa liste individuelle affichant un ordre qui est indiqué sur base des priorités personnelles (selon le fabricant, la consommation, la motorisation etc.).
Lors de chaque actualisation, les voitures listées qui bénéficient d’un abattement fiscal sont clairement marquées. Depuis janvier 2018, à côté des voitures électriques, l’abattement fiscal est également applicable sur les voitures électriques hybrides dont les émissions de CO2 sont limitées à 50 g/km. Si l’abattement fiscal est de 5.000 euros pour l’achat d’une voiture électrique, il est de l’ordre de 2.500 euros pour un modèle Plug-In Hybride.
Aucun conseil d’achat direct n’est donné sur www.oekotopten.lu. Comme par le passé - et surtout en présence d’une hausse permanente du trafic et des embouteillages - nous avisons nos chers lecteurs et nos chères lectrices que la meilleure politique de mobilité à adopter est et reste le recours aux moyens de transports en commun et à la mobilité douce.
Communiqué par www.oekotopten.lu