Philippines : de l’urgence à la réhabilitation
100 jours après le passage du typhon Haiyan aux Philippines, le bilan est très lourd. Le programme d’aide d’urgence mis en place par SOS Villages d’Enfants à Tacloban se poursuit avec une approche holistique pour permettre aux familles de se reconstruire. Il s’agit de garantir protection et bien-être aux enfants, d’aider 300 familles à retrouver des moyens de subsistance, de soutenir celles qui ont recueilli des enfants orphelins et d’appuyer l’aide à la reconstruction de 650 logements et de deux écoles. Au final, il faut développer une capacité de résilience face aux catastrophes. Grâce à la générosité de ses donateurs, SOS Villages d’Enfants Monde a pu reverser 160.000 € à ce programme.
SOS Villages d’Enfants, présente à Tacloban depuis 40 ans, a déployé rapidement une aide en direction des communautés au lendemain de la catastrophe. Au plus fort de l’urgence, l’organisation a notamment ouvert 11 espaces d’accueil (dont certains toujours en activité) pour quelque 2.000 enfants. Les résultats sont encourageants mais il reste un grand besoin de réhabilitation psycho-sociale pour ceux qui souffrent toujours de séquelles et pour les tuteurs qui ne savent pas toujours comment gérer la situation. Il n’est pas rare qu’un enfant tremble à l’idée de retourner à l’école où il a vu mourir un camarade, qu’un autre fasse des cauchemars dès qu’il entend la pluie. Quant aux parents, certains sont si effrayés qu’ils hésitent à laisser sortir leurs enfants de peur de les perdre. « Les enfants ont besoin d’une intervention psycho-sociale et les tuteurs d’être guidés », explique un volontaire SOS qui a travaillé dans un de ces espaces d’accueil.
300 familles, 650 logements
Si la reprise est là, en témoigne la réouverture d’échoppes et de commerces à Tacloban, il ne faut pas oublier que des milliers de pêcheurs et de petits agriculteurs doivent réinventer des moyens de subsistance. Un énorme effort doit être fait pour que personne ne soit laissé sur le carreau comme le dit l’expression locale Walang Iwanan. Il faudra probablement des années pour que Tacloban retrouve son état d’avant la catastrophe et que ses communautés se relèvent durablement. Pour ce faire, une approche holistique s’impose pour la réhabilitation des familles qui restent très vulnérables et SOS Villages d’Enfants a développé un programme spécial pour soutenir celles qui accueillent des enfants qui ont perdu leurs parents lors de la catastrophe. L’organisation aide notamment 300 familles à retrouver des moyens de subsistance dans les environs de Tacloban (Bisleg, Magay et Palanog) et contribuera à la reconstruction de 650 logements et de deux écoles. Ainsi à Bisleg, SOS aide à la reconstruction des maisons, à la mise en place d’une coopérative de pêche et rééquipe les pêcheurs. Par ailleurs, l’espace d’accueil pour les enfants y continue ses activités et devrait se transformer en un Club des Enfants avec des programmes visant leur bien-être physique, psychologique, émotionnel, social et spirituel.
Depuis 100 jours, « les équipes sur le terrain ont montré un énorme courage et une grande détermination pour aider les plus fragiles. Désormais nous regardons vers les 100 prochains jours, durant lesquels nous permettrons à 300 familles de retrouver leurs moyens de subsistance, et vers les 300 prochains jours qui nous permettront de reconstruire des logements durables », affirme Shubha Murthi, directrice continentale Asie, à la tête du programme d’aide d’urgence aux Philippines.
Communiqué par SOS Village d’Enfants / Photo ©Julius Theo Castroverde pour SOS Villages d’Enfants