Plaisir d’offrir, joie de recevoir
Durable, responsable, équitable… riment avec table. Et c’est notable, en ces temps troublés où les fêtes de fin d’année se préparent dans le flou total quant aux possibilités de les tenir. Noël 2020, avec ou sans balcon, pour Pâques 21, avec ou sans tison ?
Au-delà du clin d’œil ou des angoisses du calendrier qui touchent tout le monde, les principes et les notions restent. Au-delà des cadeaux sous le sapin ou des œufs dans le jardin, selon la saison, c’est le plaisir renouvelé d’offrir et la joie de recevoir. En famille, entre amis, avec ses proches, ses collaborateurs. C’est l’échange de présents ou d’idées pour le futur, c’est le partage du repas, moment convivial par excellence.
« Celui qui reçoit ses amis et ne donne aucun soin personnel au repas qui leur est préparé, n’est pas digne d’avoir des amis », disait Brillat-Savarin. Cela commence avec les choix, des menus, des produits, des filières. Une question de goûts, de coûts et de qualité, beaucoup de questions de santé, d’éthique, de producteurs. De modèles de consommation, de distribution, de transformation, de préparation… Et l’alternative s’offre au consommateur. Aux particuliers mais aussi aux entreprises et aux organisations publiques ou privées, dont les achats responsables, l’activité durable, la responsabilité sociétale, la vision équitable, sont autant de choix posés pour une vie meilleure. Qui se prépare comme un repas et se célèbre comme une fête.
Marine Lefebvre, de SOS Faim, dans un préambule à un récent marché alimentaire alternatif dans le cadre des Transition Days au Luxembourg, rappelait justement : « La réforme du système alimentaire est probablement le levier le plus accessible pour la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et leurs conséquences sur le climat. Le consommateur trouvera dans l’agriculteur le meilleur des alliés si sa préoccupation cesse d’être celle du prix le plus bas pour devenir celle du prix juste, de la qualité et de la durabilité sociale et environnementale ! »
Des repas de fête aux restes magnifiés sans gaspiller, en passant par réinventer au quotidien sa façon d’acheter et de consommer avec la responsabilité affûtée, les possibilités sont à la mesure de la demande et d’une offre élargie. Le bio, le saisonnier, le vrac, le fait maison, l’original, le local, le solidaire, le réfléchi...
Le chocolat, avec lequel nous ouvrons notre dossier (avec notre partenaire Fairtrade Lëtzebuerg), fait bien la jonction entre les mondes : douceur festive se faisant volontiers cadeau qui nous emballe, de l’éthique à l’étiquette, il peut être Fairtrade voire bio par ses origines contrôlées et respectueuses des petits producteurs de cacao du Sud et local voire social par sa transformation et sa distribution par exemple. Il est de toutes les fêtes, toute l’année. Et il n’est pas le seul à pouvoir jouer ce rôle. Fêtes durables ? Faites durable !
Découvrez dès aujourd’hui notre dossier du mois en ligne « Faites durable »
Alain Ducat