Plus de 17 milliards en 2022 pour l’euro-économie verte
La Banque européenne d’Investissement a déjà dépassé son objectif 2025 de consacrer 50% de l’ensemble de ses financements à l’action pour le climat et à la durabilité environnementale.
Des chiffres-clés du rapport d’activités de la Banque européenne d’Investissement, il ressort, entre autres, que 2022 a été marquée par un montant record de nouveaux financements signés par le Groupe BEI (Banque européenne d’investissement et Fonds européen d’investissement) en faveur des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, des infrastructures de stockage et des réseaux de distribution.
Ces financements pour soutenir les projets promouvant les énergies durables dans l’Union européenne ont atteint 17,06 milliards d’euros, une somme sans précédent. Et ce alors que la Banque a entamé en parallèle la mise en œuvre d’un train de mesures spécifiques pour soutenir le plan REPowerEU qui vise à mettre un terme à la dépendance à l’égard des importations de combustibles (notamment) russes.
« Nous avons tenu nos promesses, nous avons dépassé nos objectifs, nous avons joint le geste à la parole », a déclaré Werner Hoyer, président de la BEI, lors de la publication des résultats annuels du Groupe BEI à Bruxelles. « La banque de l’UE déploie toute sa puissance financière pour amortir les répercussions économiques de l’agression injustifiée de Vladimir Poutine et jeter les bases d’une relance durable. »
Des projets pour 260 milliards, de l’emploi pour 950.000 personnes
Dans l’ensemble, le Groupe BEI a paraphé un volume d’opérations de 72,5 milliards d’euros, en appui de quelque 260 milliards d’euros d’investissements ouvrant la création de 950 000 emplois d’ici 2026.
Entre autres interventions pour quantité de projets en Europe et dans le monde (notamment des projets d’infrastructures et de coopération pilotés par des opérateurs européens), les « financements verts » de la BEI ont à nouveau nettement augmenté, s’établissant à 36,5 milliards d’Euros (58% du total). La Banque a donc déjà respecté son engagement de consacrer au moins la moitié de ses ressources à l’action pour le climat et à la durabilité environnementale, et ce bien avant l’horizon 2025 qu’elle s’était fixé.
Ainsi, selon les prévisions du Groupe, la BEI est en bonne voie de réussir à mobiliser des financements verts à hauteur de 1000 milliards d’euros au cours de cette décennie, après avoir déjà soutenu 222 milliards d’investissements à cette fin au cours des deux dernières années.
« À l’heure où les États-Unis déploient le plus grand programme de subventions vertes de l’histoire, il est impératif que l’Europe poursuive sur sa lancée et garde le cap, à la fois pour le bien de notre planète et pour la compétitivité de nos économies », a déclaré Werner Hoyer.
« La banque de l’UE assumera sa part pour financer les innovations locales qui nous conduiront à la neutralité carbone. »
Des fonds pour les entreprises plus modestes à impact ambitieux
Le rapport souligne aussi les mises du Fonds européen (FEI) adossé à la BEI. Il a engagé en 2022 plus de 9 milliards d’euros en faveur de petites entreprises et de projets d’amélioration des infrastructures et d’action pour le climat.
Cette aide devrait permettre la mobilisation d’environ 97 milliards d’euros d’investissements « pour soutenir une transition inclusive vers la neutralité climatique, la transformation numérique de l’industrie européenne et la compétitivité des entreprises de l’UE »
Un tiers de ce « package » d’investissements a été consacré à la durabilité environnementale et à la transformation écologique, tandis que 27 % ont été investis dans de petites entreprises actives dans l’innovation ou la transition numérique.
« Fort du travail déjà accompli, le FEI conservera toute sa précision et son agilité opérationnelles, en s’adaptant à notre monde en mutation et en s’attachant à acheminer efficacement les ressources publiques là où elles sont les plus nécessaires », a déclaré Marjut Falkstedt, directrice générale du FEI. « Nous continuerons à soutenir les petites entreprises européennes tout en accroissant notre activité relative aux solutions financières axées sur la durabilité, telles que les fonds ciblant l’action pour le climat et les infrastructures. »
Réaction face à la pandémie
Le groupe précise aussi son action face à la pandémie, la banque s’étant efforcée de mettre rapidement à la disposition des entreprises européennes autant de financements que possible pour en contrer les effets. Ainsi, avec l’aide de 22 États membres, le Groupe BEI a créé le Fonds de garantie européen (EGF) qui, en deux ans d’activité environ, a signé des opérations pour 20,9 milliards d’euros, sur les 24,4 milliards mis à disposition. Le fonds est intervenu sous la forme de prêts, de garanties et d’apports en fonds propres ou quasi-fonds propres.
« Ces ressources financières étaient destinées à permettre aux entreprises, en particulier aux PME, de résister à la pandémie et de retrouver ensuite le chemin de la croissance », précise le communiqué du Groupe BEI. Selon le principe du soutien à l’investissement, les financements signés au titre de l’EGF devraient mobiliser des investissements représentant 183,5 milliards d’euros, en faveur des économies européennes.
Alain Ducat
Photos/vidéo © EIB