Plus efficaces pour la décarbonation
Profitant de la conférence « The State of the Transport System », François Bausch a mis en avant la position du Luxembourg concernant l’évolution de l’électromobilité.
Le Vice-Premier ministre, ministre de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch a participé en tant que conférencier à une table ronde virtuelle intitulée « The State of the Transport System », organisée par Systems Change Lab et WRI Ross Center for Sustainable Cities.
Il était accompagné par Maruxa Cardama (Secrétaire générale SLOCAT Partnership on Sustainable, Low Carbon Transport), Binyam Reja (Global Practice Manager for the Transport Practice in the Infrastructure Vice Presidency of the World Bank) et Sandra Roling (Director of Transport, the Climate Group).
Tenant compte que les transports représentent 15% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, constituant la deuxième source de dioxyde de carbone dans l’atmosphère dont la croissance est la plus rapide, il est nécessaire de mettre en place des mesures pour transformer le système de transport.
A cette occasion, François Bausch a pu revenir sur l’expérience du Grand-Duché de Luxembourg. Un des sujets principaux de ce débat s’est concentré sur l’électrification dans le secteur des transports, notamment pour les véhicules routiers légers ainsi que pour certains véhicules lourds. Dans le secteur de l’aéronautique, la production d’hydrogène et les carburants synthétiques représenteront un facteur important, sachant qu’actuellement il n’y a aucune alternative existante.
Le Ministre a précisé que pour atteindre la décarbonation, il ne suffira pas d’échanger les moteurs thermiques par des moteurs électriques, mais une transformation fondamentale est primordiale dans le secteur des transports. Il est nécessaire d’investir dans les infrastructures d’une manière plus efficace, afin de planifier les réseaux de transport vers une approche multimodale qualitative.
François Bausch a également plaidé en faveur d’une réorganisation du réseau routier actuel pour donner plus de place au concept de la mobilité active.
Pour conclure, il existe une multitude d’opportunités pour mettre en place un système dans lequel chaque mode de transport a sa place et soit utilisé de manière la plus efficace possible.
Pour revivre cette table ronde, c’est ici :
2035, pas encore une date butoir
Et en parlant circulation, alors que tout le monde se dirigeait vers la fin des moteurs thermiques en 2035, une décision, pas si surprenante que ça, est tombée du côté de l’Allemagne. En effet, le vote des Vingt-Sept à Bruxelles devant entériner la mesure n’a pas eu lieu en raison de l’abstention annoncée des Allemands. Ces derniers souhaitent une plus large place pour les carburants de synthèse. Une abstention qui ne permet plus d’obtenir la majorité nécessaire à l’approbation du texte.
L’Allemagne, avec ses marques prestigieuses comme Audi, Mercedes, BMW ou encore Volkswagen, n’est pas le seul pays frileux dans ce dossier. En effet, l’Italie avait annoncé de longue date son opposition au texte. La Pologne voulait aussi se prononcer contre et la Bulgarie souhaitait s’abstenir. Cependant, ces trois nations n’avaient pas les moyens de bloquer la procédure.
Avec l’Allemagne dans la balance, ça change tout. Avec cette abstention de poids, la majorité qualifiée des Vingt-Sept qui est requise (vote favorable d’au moins 55 % des états représentant au moins 65 % de la population de l’UE) n’était plus atteinte.
« Nous avons toujours dit clairement que la Commission européenne devait présenter une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035 », a souligné le ministre allemand des Transports, Volker Wissing. « Ce qui manque maintenant, c’est la réalisation de cet engagement. »
A la demande de Rome et Berlin, les Vingt-Sept avaient intégré au texte un possible feu vert à l’avenir pour des technologies alternatives comme les carburants synthétiques (e-carburants) si celles-ci permettent d’atteindre l’objectif de supprimer totalement les émissions de gaz à effet de serre des véhicules.
La technologie des carburants de synthèse, actuellement en cours de développement, consiste à produire du fuel à partir de CO2 issu notamment des activités industrielles en utilisant de l’électricité bas-carbone. Pour la filière automobile, elle permettrait de prolonger l’utilisation des moteurs thermiques menacés par l’irruption des véhicules 100 % électriques. L’usage de cette technologie dans l’automobile demeure contesté car elle est très énergivore.
Berlin souhaite que la Commission propose une législation supplémentaire pour encourager ces carburants de synthèse dans le transport routier tandis qu’un autre texte sur les infrastructures pour carburants alternatifs est en cours de négociation.
Affaire à suivre, donc.
Sébastien Yernaux