Prendre en compte les personnes handicapées dans la prévention des catastrophes
Sur le terrain, les équipes de Handicap International constatent combien les conséquences des catastrophes naturelles sont désastreuses pour une région ou un pays tout entier. Forte de cette expérience, l’association est convaincue de l’importance de gérer les risques engendrés par ces catastrophes afin de les réduire.
« Il est essentiel que les personnes handicapées et toutes les personnes vulnérables soient impliquées dans le processus de gestion des risques, non seulement dans les systèmes de prévention d’une catastrophe mais également dans la réponse lorsque survient la catastrophe et lorsque les services de secours sont déployés », explique Joëlle Gustin, correspondante programme chez Handicap International Luxembourg.
Certains pays en développement ou régions de ces pays sont confrontés à des risques accrus en cas de catastrophes naturelles, non seulement parce qu’ils sont plus exposés, mais aussi parce les équipements et infrastructures pour y répondre sont peu ou pas adaptés. Ces catastrophes ont un impact significatif sur les niveaux de développement et de pauvreté dans ces pays. Les personnes les plus pauvres, dont les conditions de vie sont déjà précaires, qui ont un accès limité aux services de base et qui sont souvent victimes de discrimination sociale et politique, sont aussi les plus susceptibles d’être touchées par des catastrophes naturelles. Dans les régions où les logements sont précaires, où les accès routiers et les services d’urgence sont limités, un événement naturel violent peut rapidement se transformer en une véritable crise si aucune mesure de réduction des risques n’a été mise en place.
Vulnérabilité
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 15% de la population mondiale, soit un milliard de personnes vivent en situation de handicap. En outre, 82% des personnes handicapées vivent en dessous du seuil de pauvreté avec un revenu inférieur à un dollar par jour. En cas de catastrophe naturelle, les personnes handicapées font partie des personnes les plus vulnérables de la société. L’incapacité de ces personnes aggrave l’impact de la catastrophe sur leur quotidien et leur capacité de réagir adéquatement. Les catastrophes peuvent non seulement aggraver une déficience physique et/ou psychologique existante mais peuvent également en provoquer de nouvelles (blessure, malnutrition, maladie ou traumatisme). Ces catastrophes naturelles peuvent également être à l’origine d’une aggravation exacerbée de la précarité liées aux conditions initiales des personnes vulnérables (perte du bétail, etc.).
Handicap International a donc mis en place des actions dans plusieurs pays d’Asie et des Caraïbes, afin que les personnes handicapées soient prises en compte et participent activement à des programmes de réduction des risques de catastrophe.
« Depuis 2011, le Luxembourg a soutenu plusieurs de ces projets en Inde et en Haïti. Ces derniers, notamment soutenus par le ministère des Affaires étrangères luxembourgeois, visent à renforcer les capacités de réponse adéquate et inclusive face à une catastrophe naturelle, qu’il s’agisse de la population générale, des services de secours, des personnes vulnérables mais surtout de la dynamique établie entre ces acteurs », conclut Joëlle Gustin.
Communiqué par Handicap International Luxembourg / Photo ©Handicap International