Prix du gaz au Luxembourg : comment réduire sa facture ?
Comment obtenir le meilleur tarif de gaz domestique au Luxembourg ? Avec quelques gestes simples on peut facilement revoir à la baisse sa consommation de gaz et en choisissant le bon fournisseur, il est possible de se mettre à l’abri de l’évolution des prix.
Voyons ensemble tout ce qu’il faut savoir pour faire de vraies économies et réduire votre impact énergétique.
Selon le régulateur fédéral belge, le coût annuel moyen d’une facture de gaz naturel luxembourgeoise est de 1.680 euros TTC. Cela concerne une consommation de gaz moyenne annuelle de 17.000 kWh ou 1.545 m³. Ce qui reste en deçà d’un ménage belge, 2.260 euros, français, 2.039 euros, ou néerlandais, 3.582 euros (1).
Les mesures gouvernementales de régulation de l’inflation expliquent en grande partie ces écarts aux frontières.
Le STATEC est plutôt confiant sur la stabilité de ces prix en 2024 prévoyant même une baisse de 5% par rapport à 2023. Les tarifs de gaz au Luxembourg resteraient alors selon l’organisme de statistiques inférieurs au seuil maximal des Solidaritéitspak 2.0 et 3.0 – à savoir 0.83 euros le m³ ou 76 euros le MWh (2).
Néanmoins, l’invasion russe de l’Ukraine a démontré la volatilité des marchés de l’énergie et du combustible naturel en particulier. Si l’Union européenne semble résolue à réguler les prix de son électricité, il semble plus compliqué d’encadrer la livraison de gaz résidentiel.
Pour le moment, les aides étatiques sont prolongées au moins jusqu’à fin 2024. Mais quid de la suite ? Comment dès à présent faire baisser le montant de sa facture si plus aucun bouclier n’est en mesure d’assurer le coût du gaz au Luxembourg ?
Si cela est bon pour le portefeuille, restreindre notre empreinte énergétique est un devoir individuel et collectif, politique et climatique.
Comment réduire sa consommation de gaz ? Les bonnes habitudes
Sobriété calorifère et bonne utilisation du chauffage
Le chauffage occupe une part importante dans la consommation de gaz. Pour limiter sa facture de gaz, l’action la plus simple est de limiter le chauffage dans les pièces. En interrogeant des chauffagistes, on se rend compte que l’usager luxembourgeois est amateur de températures élevées. Or, la chambre n’est pas un sauna. Vous pourrez l’observer, la sobriété énergétique est l’un des maîtres-mots d’une dépense maîtrisée.
Entre août et mars 2023, au plus fort de l’inflation, les Luxembourgeois ont réduit leur consommation de 26% par rapport aux 5 années précédentes. Pour le chauffage au gaz, un degré en moins représente une baisse de la consommation de 6% à 7% (3). L’utilisation du gaz peut donc être largement optimisée.
Contrairement aux idées reçues, le confort thermique n’est pas qu’une question de température ambiante. Lorsque les températures extérieures baissent, on peut se sentir très bien si le soleil brille de mille feux. C’est par exemple, la sensation que l’on peut ressentir au ski. Dans un logement très bien isolé, il en va de même. Les parois les plus chaudes vont offrir un grand rayonnement. La sensation peut donc être meilleure à 17° C dans un logement isolé qu’à 20° C dans une passoire thermique.
Quelles sont les températures adaptées pour les différentes pièces ?
- Pour les pièces que vous n’occupez pas quotidiennement (chambre d’ami, débarras, etc.) : 14° C
- Pour les chambres : 16 – 18° C
- Pour les pièces à vivre : 19° C - 20° C
- Salle de bain non utilisée : 17 – 18° C
- Salle de bain en cours d’utilisation : 22° C
Si vous vous situez largement au-dessus de ces moyennes, vous pouvez déjà commencer par réajuster votre thermostat et observez les effets sur votre relevé de gaz.
Superviser les températures de son logement
Pour un investissement minime, un thermostat connecté vous fera réaliser de belles économies. Vous pouvez abaisser la température pendant une absence ou éteindre le chauffage en cas de son prolongement. Une bonne programmation est en mesure de vous faire réaliser 15% d’économies de gaz ou d’électricité.
Les systèmes modernes basses températures sont plus compliqués à gérer. On ne peut pas jouer avec le thermostat d’une pompe à chaleur (PAC) comme sur celui d’une ancienne chaudière. L’usager doit anticiper la hausse des températures avant son retour avec une pompe à chaleur car un système basse température met plus de temps à chauffer. Mais avec un chauffage connecté et un peu d’habitude, il est devenu très aisé de gérer ce paramètre.
Désormais, la plupart des acteurs du commerce du gaz intègrent un suivi de conso en temps réel. C’est une donnée à prendre en compte : la digitalisation offre une meilleure maîtrise de ses dépenses énergétiques et de note de gaz.
Pour les vieilles installations, des thermostats peuvent être apposés sur les radiateurs afin de mieux contrôler les températures réelles des systèmes hautes températures.
Utiliser sa cuisine de façon plus responsable
Vous ne vous en doutez peut-être pas, mais la cuisson est un des postes énergivores en gaz domestique. Or, avec quelques petits changements, on peut vite diminuer cet aspect.
Quelles sont les astuces pour cuisiner en consommant moins ?
- Couvrez systématiquement les casseroles, les poêles et les plats pendant la cuisson ou l’ébullition ;
- Nettoyez et dégraissez de manière régulière les brûleurs. Plus le brûleur est encrassé, plus il consomme. La flamme jaune en lieu et place de la flamme bleue indique une surconsommation de gaz ;
- Utilisez des contenants dont la taille est adaptée à celle de la plaque de cuisson ;
- Utilisez les contenants adéquats aux produits (une cocotte-minute pour les légumes – en règle générale la cocotte est 60% plus économe qu’une casserole classique) ;
- Préférez une bouilloire pour chauffer de l’eau.
Baisser sa consommation d’eau chaude
En moyenne, une personne consomme 50 litres d’eau chaude sanitaire (ECS) par jour. Si l’on allonge cela sur une année, on obtient 20m3 par an. Mais ces chiffres peuvent fluctuer aussi vite que ceux du marché de l’approvisionnement énergétique.
Un bain complet consomme environ 120 à 150 litres d’ECS. Les données proviennent de notre partenaire ISTA qui propose d’ailleurs des solutions pour le décompte de votre eau comme des compteurs d’eau modulaires et conseille une facturation séparée de l’eau chaude.
Les chauffe-eau conservent une température élevée en consommant du gaz. Les chauffe-eau hautes températures doivent se situer entre 55°C et 60°C. Une eau de ballon trop élevée favorise la formation du tartre qui impacte le rendement énergétique de vos installations.
Quelles options dans une salle de bain pour limiter sa dépense d’eau chaude ?
- Un mitigeur thermostatique
- Une douchette avec un système stop-douche et contrôle de débit
- Un radiateur sèche-serviette au gaz programmable, connecté avec un pilotage intelligent
Nettoyage et purge des radiateurs - désembouage
Une fois par an, il est nécessaire d’effectuer la purge de vos radiateurs. Dans le cas contraire, l’air prend la place de l’eau et quand l’eau chaude ne circule pas sur toute la superficie, la transmission de chaleur est moindre.
Les réseaux de chauffage ont tendance à s’encrasser avec la formation de boues. Le désembouage du plancher chauffant, des radiateurs et de l’ensemble du système permet de retrouver un échange thermique optimal et ainsi de faire un gain d’énergie. Le désembouage est recommandé par des spécialistes comme Novalair Luxembourg tous les 5 ans.
Pour un bon fonctionnement des radiateurs
- Il est nécessaire de dépoussiérer les grilles d’entrée et les sorties d’air
- Les grilles des radiateurs doivent rester dégagées
- Évitez d’installer des meubles trop près
Une bonne aération du logement
Oui, ouvrir les fenêtres vous offre un intérieur plus sain, mais moins connu, il permet aussi de réduire la consommation de gaz naturel. Pourquoi ? Le taux d’humidité dans l’air baisse et une maison ou un appartement sec chauffent mieux et plus rapidement.
Un système de chauffage performant pour baisser ses dépenses de gaz
Moderniser son installation de chauffage
Désormais, la législation luxembourgeoise pour les logements neufs impose la pompe à chaleur comme norme. C’était déjà le cas de la ventilation double-flux et la plupart des promoteurs couplent cette installation avec des panneaux photovoltaïques.
Néanmoins, il reste de nombreux anciens systèmes de chauffage et toutes les chaudières gaz ne sont pas à très haute performance énergétique.
Certaines technologies se développent, à l’image de Viessmann, plus grand producteur de pompes à chaleur en Allemagne ou de Panasonic et son distributeur luxembourgeois, General Technic, qui se sont tournés vers un nouveau gaz réfrigérant : le propane, le R290 qui fonctionne très bien dans le cadre de rénovation énergétique.
A minima, une modernisation de votre installation avec une chaudière à condensation vous permettra une plus-value économique. Les économies réalisées sont de l’ordre de 900 m³ et 1,8 tonne de CO2 (4).
Enfin, l’une des solutions les plus accessibles dans le cadre d’une rénovation : un changement de radiateurs. En troquant des radiateurs anciens contre des radiateurs connectés, vous pouvez mieux gérer et planifier vos besoins énergétiques à partir de votre téléphone portable.
Entretien de la chaudière gaz
Une chaudière bien entretenue est susceptible de vous faire gagner de l’argent. En adaptant son mode de fonctionnement ou ses paramètres, on peut réaliser une économie équivalente à 10%. Évidemment, une durée de vie prolongée rime avec durabilité et sécurité.
Passer aux énergies renouvelables
Un investissement dans les panneaux photovoltaïques peut être judicieux surtout quand les subventions du gouvernement luxembourgeois sont aussi élevées. Le retour sur investissement peut s’effectuer plus vite que vous ne le pensiez.
Si toutefois, vous estimez encore la charge trop lourde, une installation avec chauffe-eau thermodynamique et panneaux solaires en nombre restreint peut-être une bonne entrée en matière pour limiter ses coûts en gaz au Luxembourg.
L’isolation thermique pour restreindre les déperditions de chaleur
Les ponts thermiques sont à l’origine d’une grande partie des pertes d’énergie. Ces zones laissent l’air chaud s’évacuer vers l’extérieur et l’air extérieur entrer à l’intérieur de votre habitation. La conséquence, c’est un abus de chauffage dès que les températures baissent et donc une utilisation de gaz abusive.
Certaines maisons et appartements anciens sont de véritables passoires énergétiques.
Pour y remédier, beaucoup de solutions d’isolations se bousculent sur le marché de la rénovation énergétique, tant pour l’isolation thermique extérieure (ITE) que l’isolation thermique intérieure (ITE). Soprema, Rockwool, Gramitherm sont parmi quelques noms reconnus de l’isolation luxembourgeoise.
Il est avéré que les principales pertes de chaleur s’effectuent par :
- Les combles, responsables pour 30%
- Les murs représentant 20% des déperditions
- Les fenêtres et huisseries pour 15%
- Les sols, pour 10%
Bamolux s’est par exemple spécialisé dans l’isolation des combles grâce à l’ouate de cellulose par insufflation. Non seulement, la solution est régionale, développé à Ciney en Wallonie, mais l’isolant est naturel et écologique. En améliorant l’isolation, vous n’optimisez pas seulement le rendement énergétique de votre habitat mais également le confort thermique.
Il existe des aides étatiques et des primes pour la rénovation de toiture comme pour l’ensemble des travaux d’efficacité énergétique. On peut ainsi bénéficier du prêt climatique à hauteur de 100.000 euros pour tout investissement dans un logement efficace en énergie. Vous pouvez retrouver ces initiatives sur le site web de la Klima-Agence. Un simulateur de toutes les aides vous y attend, tels les klimabonus.
De nombreuses communes proposent des subventions complémentaires. N’hésitez pas à leur en faire la demande.
Certains acteurs privés ont même leurs propres programmes comme Enovos et ses enoprimes. Elles sont disponibles pour différents types de réalisations :
- Le remplacement du système de chauffage ;
- Le remplacement des fenêtres ;
- L’isolation de la façade, la toiture, des combles ou de la dalle ;
- L’installation d’une ventilation mécanique contrôlée ;
- La mise en place d’une installation thermique.
Choisir le bon fournisseur de gaz luxembourgeois
Pour faire baisser sa facture de gaz, il reste le jeu de la concurrence. Avec une judicieuse analyse des coûts, vous pouvez vite trouver un prix plus avantageux.
Une facture classique de gaz résidentiel se compose ainsi :
- Les contributions et taxes pour environ 47%
- Le coût de la fourniture pour environ 40% du montant final
- Les coûts d’infrastructures ou frais de réseaux pour environ 13%
Choisir un tarif fixe pour sa fourniture de gaz
Afin de se prémunir des variations tarifaires de l’industrie gazière, les fournisseurs proposent des contrats de distribution avec un tarif fixe sur une période définie.
Ainsi, Electris propose, par exemple, un contrat avec la sécurité des tarifs pendant 3 ans, quelles que soient les fluctuations de prix.
Développer le biogaz et l’intégrer davantage dans le mix énergétique luxembourgeois
Le biogaz est issu de la méthanisation des déchets agricoles, c’est-à-dire leur décomposition de la matière organique par des bactéries. Il est chimiquement et énergétiquement similaire au gaz naturel conventionnel.
Pour l’heure, le Grand-Duché compte quelque 26 unités de production. Sa part dans les énergies renouvelables est de 5% (5) Le biogaz rend possible le chauffage annuel neutre en carbone de plus de 3.000 ménages (6). C’est bien mais encore trop peu. Le biogaz peut largement participer à une plus grande souveraineté énergétique.
Ainsi, le gaz biologique permettrait une valeur plus stable du gaz domestique en s’affranchissant des mouvements extérieurs.
Le Luxembourg ne dispose pas d’infrastructures de stockage de gaz en raison principalement de sa géologie. Or, le règlement européen impose aux pays qui ne disposent pas d’installation de stockage de stocker 15% de leur consommation nationale annuelle dans les stocks d’autres États membres. Les réserves de gaz luxembourgeoises sont en Belgique et en Allemagne.
D’ailleurs, le gaz naturel consommé par les ménages luxembourgeois est importé par des conduites hautes pressions en provenance de ces deux pays. En 2022, la quasi totalité du gaz consommé au Grand-Duché provenait de la Belgique.
Exemple d’une offre de gaz provenant à 100% de biogaz luxembourgeois
SUDenergie propose des tarifications de gaz comprenant 50% ou 100% de biogaz issu des trois sites de production industrielle au Luxembourg ; Esch-sur-Alzette, Itzig et Kehlen.
Les factures de gaz résidentiel sont toujours complexes à décrypter. Décortiquons une offre.
Par exemple, pour un abonnement composé à 100% de biogaz luxembourgeois, le prix de la fourniture de gaz naturel est de 91,55 centimes/m³ hors TVA. Mais ce tarif de base au m³ peut être revu à la baisse via différentes réductions et primes de puissance.
En revanche, il faut ajouter les tarifs d’utilisation du réseau à savoir 20,733 cts/m³ plus 7,92 euros de redevance mensuelle fixe et les taxes. La taxe gaz naturelle est de 1,187 cts/m³ et la taxe CO2 est de 7,770 cts/m³.
Comparaison des tarifs de gaz au Luxembourg
L’Institut Luxembourgeoise de Régulation (ILR), l’autorité de régulation du Luxembourg met à disposition en collaboration avec e-Control un comparateur en ligne nommé Calculix. Il offre une comparaison des tarifs du gaz domestique et de l’électricité suivant les différents fournisseurs au Luxembourg.
En rentrant quelques données comme votre localité, votre superficie et votre consommation en kWh, l’outil vous permet de comparer les offres de contrat et de payer votre gaz moins cher.
Par Sébastien MICHEL
Sources
(1) Comparatif des factures de gaz opéré par le régulateur fédéral belge de l’énergie – réponse parlementaire de Claude Turmes – mois de février 2023
(2) Étude : « Prévisions du prix du gaz et de l’électricité au Luxembourg » - STATEC
(3) Commission « Tripartite »
(4) Viessmann.lu – Modernisation avec une chaudière gaz à condensation Vitodens 200/300
(5) Institut Luxembourgeois de Régulation – IRL
(6) Biogasvereenegung a.s.b.l