Projet pilote : désherbage mécanique et cultures mixtes à Lorentzweiler
Une visite du champ d’essai de Lorentzweiler a révélé les résultats prometteurs d’un projet pilote sur le désherbage mécanique et les cultures mixtes de maïs et haricots. Ce projet, initié par le Service Eaux et l’IBLA, vise à réduire l’usage de produits phytopharmaceutiques et à améliorer la qualité des sols.
Désherbage mécanique et cultures mixtes : des résultats prometteurs à Lorentzweiler
Le Service Eaux de la Ville de Luxembourg, en collaboration avec l’Institut fir Biologesch Landwirtschaft an Agrarökologie Luxemburg (IBLA), a organisé une visite du champ d’essai agricole de Lorentzweiler. Cette visite a permis de présenter les avancées d’un projet pilote lancé en 2022, axé sur le désherbage mécanique et les cultures mixtes de maïs et haricots à rames. Ce projet novateur s’inscrit dans une démarche plus large visant à réduire l’utilisation de produits phytopharmaceutiques, tout en renforçant la protection des sols et des ressources en eau souterraine.
Une agriculture biologique au service de l’environnement
Depuis 2016, la Ville de Luxembourg soutient activement les projets de l’IBLA, en particulier dans le domaine de l’agriculture biologique. À partir de 2018, des initiatives pilotes ont été lancées pour promouvoir des techniques agricoles plus durables, sur des terres situées dans des zones de protection des eaux souterraines. Ces zones sensibles bénéficient d’une attention particulière afin de préserver la qualité des ressources hydriques, tout en minimisant l’impact de l’agriculture conventionnelle.
Des techniques innovantes pour un désherbage sans produits chimiques
Lors de la visite, les chercheurs de l’IBLA ont exposé les avantages des cultures mixtes de maïs et haricots à rames, ainsi que des sous-semis dans le maïs. Ces techniques permettent non seulement de limiter le recours aux produits chimiques, mais aussi d’améliorer la santé des sols et de mieux gérer l’érosion. Le sous-semis, en particulier, assure une couverture végétale permanente, réduisant le lessivage de l’azote et prévenant l’érosion, notamment pendant les périodes de fortes pluies.
Les atouts des cultures mixtes de maïs et haricots à rames
Les conditions météorologiques des dernières années, marquées par des précipitations excessives au printemps et des sécheresses estivales prolongées, ont considérablement affecté les rendements du maïs. Face à ces défis, le projet pilote explore l’intérêt des cultures mixtes. L’ajout de haricots à rames, riches en protéines, permet non seulement d’améliorer la qualité nutritionnelle du maïs destiné à l’alimentation des ruminants, mais aussi de stabiliser les rendements. En ajustant les périodes de semis de chaque culture, les chercheurs ont constaté qu’il était possible d’optimiser leur croissance respective, garantissant ainsi un apport en protéines essentiel pour le bétail.
Des outils innovants pour une agriculture durable
Dans le cadre de ce projet, deux outils mécaniques clés ont été utilisés : la bineuse à maïs et la herse-étrille. Ces machines permettent de désherber les champs de manière purement mécanique ou semi-mécanique, avec une réduction significative de l’utilisation de produits chimiques. En effet, la méthode semi-mécanique a permis de diminuer de 70 % l’usage de produits phytopharmaceutiques. En 2023, la bineuse a été utilisée sur près de 68 hectares, tandis que la herse-étrille a couvert plus de 27 hectares.
Une collaboration régionale pour renforcer l’impact
Pour maximiser l’efficacité de ces initiatives, une collaboration régionale a été mise en place entre plusieurs communes, dont Lintgen, Lorentzweiler, Steinsel et Strassen, sous l’égide du Comité de Collaboration Régionale (CCR Région Ville de Luxembourg). Cette démarche vise à partager les bonnes pratiques et à étendre l’usage des techniques de désherbage mécanique dans toute la région, tout en encourageant les agriculteurs locaux à adopter ces méthodes plus durables.
Des perspectives d’avenir encourageantes
Fort des résultats obtenus depuis 2022, le Service Eaux et l’IBLA préconisent la poursuite du projet, avec l’espoir d’attirer de nouveaux participants. L’amélioration de la qualité des sols, la réduction de l’érosion et la diminution significative de l’usage de produits chimiques sont autant d’arguments en faveur de la généralisation de ces pratiques. Par ailleurs, des discussions sont en cours pour obtenir un soutien financier de l’État, garantissant ainsi la pérennité du projet à plus long terme.
Ce projet représente une étape importante vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement, répondant à la fois aux défis climatiques et à la nécessité de préserver les ressources naturelles.
Informations complémentaires :
Sébastien Yernaux, sur base du communiqué de la Ville de Luxembourg
Photo : VdL