Réfugiés climatiques, une tendance à la hausse
Les données recueillies sur quatre décennies révèlent que deux fois plus de personnes sont déplacées aujourd’hui que dans les années 1970. Selon le nouveau rapport de l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), cette situation est en grande partie due à la croissance démographique et à la concentration des populations en milieu urbain, notamment dans les pays vulnérables.
« Au vu du nombre croissant de personnes vivant et travaillant dans des zones à risque, cette tendance à la hausse va se poursuivre et devrait être exacerbée à l’avenir par les effets du changement climatique », indique Jan Egeland, secrétaire général du NRC.
Les déplacements causés par ces catastrophes sont un phénomène mondial d’une ampleur, d’une fréquence et d’une complexité grandissantes. « A l’heure actuelle, de plus en plus de personnes sont exposées et vulnérables. Notre rapport suggère que davantage d’efforts pourraient être consentis pour prévenir les déplacements causés par les catastrophes et s’y préparer », insiste Jan Egeland.
Selon ce rapport, si aucune région du monde n’est à l’abri des catastrophes, c’est l’Asie qui a été le continent le plus touché, avec 19 millions de personnes déplacées, soit 87,1% du nombre total de déplacés à l’échelle mondiale. Les pays riches sont autant affectés que les pays pauvres, même si ce sont les pays en développement qui paient le plus lourd tribut, avec plus de 85% des déplacements.
Réduire les risques de catastrophes
Les catastrophes majeures déterminent en grande partie la tendance mondiale. En Asie, aux Philippines, le typhon Haiyan a déplacé à lui seul 4,1 millions de personnes, soit un million de plus que dans les quatre autres régions réunies (Afrique, Amériques, Europe et Océanie).
Par rapport à la taille de la population, des inondations saisonnières ont aussi provoqué d’importants déplacements en Afrique sub-saharienne, tout particulièrement au Niger, au Tchad, au Soudan et au Soudan du Sud, pays dont les populations extrêmement vulnérables sont également en proie à des conflits et à la sécheresse. La population africaine étant appelée à doubler d’ici 2050, les risques de déplacement devraient augmenter plus rapidement dans cette partie du monde que dans les autres régions au cours des prochaines décennies.
La forte exposition des populations des pays les plus développés a également provoqué d’importants importants mouvements de population dans le monde. Au Japon, le typhon Man-yi a provoqué le déplacement de 260.000 personnes et aux Etats-Unis, les tornades qui ont balayé l’Oklahoma ont poussé 218.500 personnes à fuir.
Selon le directeur de l’IDMC, Alfredo Zamudio, « la plupart des catastrophes sont autant d’origine humaine que naturelle. Une amélioration de l’aménagement urbain, des moyens de protection contre les inondations et des normes de construction permettrait d’en atténuer l’essentiel de l’impact ».
Il est nécessaire, face à ce constat, que des mesures soient prises pour réduire les risques de catastrophes et aider les communautés à s’adapter à des régimes climatiques changeants et de plus en plus imprévisibles, faute de quoi les déplacements de population ne cesseront de se multiplier à l’avenir.
Communiqué par le Conseil Norvégien pour les Réfugiés/ Photo ©Commission européenne