Renforcer les services météorologiques et climatologiques dans les PEID
Faisant valoir que les petits États insulaires en développement sont particulièrement vulnérables face aux conséquences des phénomènes climatiques telles que la hausse du niveau de la mer, la baisse des stocks de poissons, les sécheresses, les inondations, les ondes de tempête et les typhons (également appelés ouragans ou cyclones), l’Organisation météorologique mondiale exhorte les PEID et leurs partenaires à collaborer pour consolider les services météorologiques et climatologiques.
À la faveur de la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement (PEID), l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) lance le volet PEID du Cadre mondial pour les services climatologiques (CMSC) afin d’encourager cette collaboration et d’associer les partenaires mondiaux et régionaux à un ensemble d’activités et de projets qui serviront à mobiliser des ressources humaines, matérielles et financières pour ce type de services.
« Perdues pour la plupart dans le vaste océan, les petites îles sont très démunies face aux incidences du climat, d’autant plus qu’elles peinent souvent à rassembler, de par leur faible démographie, une masse critique de compétences techniques », a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Michel Jarraud. « Il est nécessaire d’investir davantage dans les services météorologiques et climatologiques si l’on veut que les petits États insulaires en développement puissent produire les informations et les prévisions dont ils ont besoin – et y accéder – pour réduire les risques de catastrophes, renforcer leur capacité d’adaptation au climat et favoriser le développement durable. »
Des services climatologiques destinés à faciliter la prise de décisions
Les Services météorologiques diffusent des alertes précoces qui permettent de sauver d’innombrables vies humaines et de limiter les pertes économiques causées par les tempêtes, inondations, sécheresses et autres aléas naturels. Lorsque les PEID et leurs partenaires consacrent des fonds au renforcement des services météorologiques, ils en retireront des bénéfices plusieurs fois supérieurs aux investissements de départ. Aussi la communauté internationale est-elle de plus en plus prompte à reconnaître la nécessité de donner la priorité à ce type d’investissement.
Par exemple, après le séisme qui a ravagé Haïti en 2010, l’OMM a pris la tête de l’action internationale engagée pour remettre en état et moderniser l’infrastructure de prévision météorologique, climatique et hydrologique qui avait été détruite. Elle s’attache à donner de nouveaux moyens au Service météorologique et hydrologique national, grâce notamment à la formation du personnel scientifique et technique et à l’élaboration d’un plan d’activité pour le Service.
De nombreux pays mettent d’ores et déjà à profit leurs capacités météorologiques pour concevoir des services climatologiques destinés à faciliter la prise de décisions, dans une perspective à long terme, dans des secteurs sensibles au climat tels que la santé publique, l’agriculture et les ressources en eau. Un certain nombre de PEID bénéficient déjà d’un soutien au titre du CMSC pour mettre en place un cadre national pour les services climatologiques.
Au Belize par exemple, priorité est donnée à la fourniture et à l’exploitation d’informations et de services climatologiques destinés notamment aux secteurs de l’énergie et du tourisme, au secteur sucrier et à celui des agrumes. Grâce au volet PEID du CMSC, l’OMM et ses partenaires apporteront un soutien accru aux pays du Pacifique Sud, des Caraïbes et de l’océan Indien ainsi qu’aux pays africains.
Par nombre de ses programmes, l’OMM œuvre déjà en faveur des services météorologiques et climatologiques dans les PEID. L’Organisation parraine des travaux de recherche qui visent à déterminer comment la hausse du niveau de la mer ainsi que le réchauffement et l’acidification des océans se répercutent sur la pêche et la gestion des zones côtières, qui revêtent une importance cruciale pour ces pays. Elle contribue à coordonner les observations océaniques à l’échelle du globe et aide des pays comme les Fidji et la République dominicaine à se doter de systèmes de prévision des inondations côtières.
Avec l’aide des gouvernements et de divers organismes, l’OMM favorise aussi le développement des capacités dans les PEID par l’enseignement, la formation professionnelle et l’octroi de bourses d’études ainsi que par l’installation ou la modernisation des infrastructures météorologiques.
Pour donner plus de force aux messages qu’elle veut faire passer lors de la conférence, l’OMM participe, avec le Secrétariat du Programme régional océanien de l’environnement (PROE) et d’autres organismes, à la campagne « Weather Together » (La météo main dans la main) qui vise à sensibiliser l’opinion publique aux besoins spécifiques des PEID (voir le site www.weathertogether.org ).
Communiqué par l’OMM / Photo ©stevestulk sur Flickr