Retour vers le Futur
Une voiture qui vole ? Il y a quelques années seulement, l’idée semblait encore irréalisable. Aujourd’hui pourtant, les secteurs aéronautique et automobile s’y intéressent de près et plusieurs projets sont déjà dans les cartons. Tour d’horizon.
Alors que Pégase, un véhicule à mi-chemin entre le buggy et l’ULM développé par la société française Vaylon, a réussi à rallier la France à l’Angleterre en survolant la Manche en 45 minutes le 14 juin 2017, démontrant ainsi qu’une voiture peut bel et bien voler, les plus grands constructeurs automobiles et aéronautiques planchent aujourd’hui sur leur propre concept de voiture volante. L’idée peut sembler anecdotique mais ces véhicules sont présentés comme une solution à l’engorgement du trafic et comme une possibilité d’atteindre des endroits jusqu’ici difficiles d’accès.
Le constructeur aéronautique Airbus a présenté lors du salon de Genève 2017 sa future voiture volante autonome biplace baptisée Pop.Up. Dessinée par ItalDesign, elle est plus courte et à peine plus longue qu’une Fiat 500. Sur roues, Pop.Up parcourt jusqu’à 130 km grâce à sa batterie embarquée chargeable en 15 minutes à peine. Pour lui permettre de voler, il suffira de remplacer les roues montées sur un châssis amovible pour un module équipé de 8 rotors (8 au lieu de 4 pour assurer la redondance en cas de panne). Elle pourra alors voler 100 km à 100 km/h. Le premier prototype devrait voler d’ici la fin de l’année 2017, mais la commercialisation de cet engin n’est pas programmée avant une dizaine d’années.
Toyota soutient à hauteur de 42,5 millions de yens (soit environ 345 000 euros) échelonnés sur 3 ans le financement du projet SkyDrive, porté par le groupe d’ingénieurs Cartivator. La voiture volante éponyme devrait voir le jour d’ici 2020 : ses concepteurs espèrent qu’elle pourra allumer la flamme des Jeux olympiques de Tokyo. Long de 2,90 m et large de 1,30 m, ce monoplace volera à une altitude de 10 m et à une vitesse de 100 km/h et elle pourra rouler à 150 km/h.
Geely, la société-mère de Volvo, a racheté mi-2017 la start-up Terrafugia qui fabrique une voiture 2-en-1 : la Transition, un véhicule hybride équipé d’un parachute et d’un pilote automatique qui peut atteindre 600 km/h dans les airs et 160 km/h sur terre. Elle devrait elle aussi être opérationnelle dans 3 ans et son prix est annoncé à 279 000 dollars.
Plus concrètement encore, l’entreprise néerlandaise Pal-V a déjà lancé la commercialisation de la Liberty, un croisement entre une voiture de sport et un hélicoptère certifié en Europe et aux États-Unis et décliné en 2 modèles : Pioneer Edition et Sport. Elle peut transporter 2 personnes, plus des bagages, et se déplacer à 3 500 m d’altitude à une vitesse de croisière de 160 km/h durant 4 h. En mode voiture, elle peut parcourir plus de 1 300 km grâce à ses moteurs (thermiques) et rouler à 160 km/h. Au niveau du prix, il faut compter entre 299 000 et 499 000 euros selon le modèle.
Ce type de véhicules a néanmoins ses limites. Leur prix en est une. Le bruit en est un autre, tout comme la nécessité de disposer d’une piste d’aviation pour le décollage et l’atterrissage, ainsi que d’une licence de vol. La Liberty, par exemple, a besoin de 330 m pour décoller, dont 180 de roulage, et le modèle de voiture volante sans pilote du Slovaque Aeromobil de 500 m.
Kitty Hawk, une start-up américaine dans laquelle Larry Page, un des cofondateurs de Google, détient des parts, est en train de développer un modèle de véhicule volant ultraléger qui ne requiert pas de licence et décolle à la verticale. La Flyer, c’est son nom, contourne ces contraintes et elle est promise au prix très attractif de 2 000 dollars.
Mélanie Trélat