Rien ne se perd, tout se transforme
Maillons importants de l’économie circulaire, les entreprises telles que Lamesch occupent une place importante dans la préservation des ressources. Grâce à l’intégration au sein du groupe PreZero, la gestion des déchets ne cesse d’évoluer.
Lamesch est implantée au Luxembourg depuis plus de 60 ans. Autant dire que son expertise dans le domaine du tri est reconnue. Les problématiques environnementales actuelles renforcent sa position et sa stratégie en faveur de l’économie circulaire. Et sa valeur a encore augmenté avec l’entrée dans le groupe PreZero en 2021. Aujourd’hui, PreZero Lamesch est implantée sur 4 sites à travers le Grand-Duché de Luxembourg. La force de l’entreprise réside dans l’engagement des 650 salariés qui œuvrent chaque jour sur le terrain en faveur de l’environnement.
« Pour la petite histoire, saviez-vous que si l’économie circulaire est un terme à la mode, 3000 ans avant Jésus Christ les premiers objets en métal étaient déjà fondus pour en fabriquer de nouveaux ? » nous explique Frédéric Guichard, directeur déchets non dangereux.
Mais qu’est-ce que l’économie circulaire exactement ? « L’économie circulaire est un système où on ne jette plus le déchet à la fin de sa vie contrairement à l’économie linéaire. Il existe différents circuits, certains plus nobles que d’autres. Je m’explique : dans l’idéal le déchet devra être réutilisé, le cas échéant réparé, mais pour certaines matières, la seule solution est le recyclage, et c’est là que nous intervenons. Dans le cas du recyclage, le circuit le plus représenté de l’économie circulaire, on part du producteur de déchets en passant par la collecte, le tri, le recyclage jusqu’à la production d’un nouveau produit et sa remise sur le marché. Et aujourd’hui, avant même la mise sur le marché d’un produit, l’industriel pense à son éco-conception c’est-à-dire à l’ensemble du cycle de vie du produit depuis l’extraction de la matière première jusqu’au traitement en fin de vie, en passant par la fabrication, le transport et l’utilisation. Les schémas de pensée ont clairement évolué ces dernières décennies et la prise de conscience pour protéger nos ressources est bien présente. »
Le déchet et sa vie propre
Comme le souligne l’adage, « rien ne se perd, tout se transforme ». Une logique que valide Nathalie Hiegel, directrice commerciale. « Les déchets sont une ressource, car nous sommes dans une économie qui préserve les matières premières. Il y a 30 ans, ils n’étaient pas considérés. Aujourd’hui, de plus en plus d’industriels utilisent un pourcentage de matières recyclées dans leur production et il faut encourager cette démarche ».
Et Frédéric Guichard d’ajouter. « Lamesch appartient au groupe PreZero, qui lui-même est une filiale du groupe Schwarz. Ce dernier possède notamment les magasins Lidl qui vendent des produits de leur propre marque (CIEN). Le gros avantage pour le groupe Schwarz est que grâce à PreZero, ils réceptionnent directement les déchets qu’ils ont mis sur le marché via les magasins Lidl et Kaufland. Les déchets collectés sont alors envoyés dans les usines de recyclage du groupe où ils sont lavés, broyés, granulés, pour en refaire des produits similaires qui seront remis sur le marché. La boucle de l’économie circulaire est fermée et le cycle se répète. De plus, PreZero a la main sur l’éco-conception de ses produits du début à la fin du cycle. Nous faisons ainsi partie du seul groupe qui collecte et réinjecte les matières dans le circuit de production ! L’avantage d’être un grand groupe international est que nous pouvons communiquer régulièrement avec tous les pays et échanger sur les innovations et les bonnes pratiques. »
Le Luxembourg, bon ou mauvais élève ?
Selon Nathalie Hiegel, le Grand-Duché est performant en matière de recyclage. « Les collectes sont bien organisées et les centres de ressources (anciennement parcs de recyclage) ne manquent pas. Les citoyens ont bien pris conscience de l’importance de gérer intelligemment leurs déchets. Les industries sont également concernées. Il y a une réelle volonté des communes et des autorités de pousser tout le monde vers une sensibilisation à la protection de la nature. Enfin, la notion de pollueur/payeur incite à réduire fortement les déchets résiduels au profit des déchets recyclés. »
Frédéric Guichard y apporte cependant une petite subtilité. « Le Luxembourg est certes actif au niveau des déchets, mais il compte très peu de filières de recyclage nationales (hormis la biométhanisation et la valorisation du bois pour les déchets non dangereux). Alors qu’au niveau international, nous travaillons avec 120 filières différentes sur un périmètre de 250 kilomètres. Nous traitons du papier, du carton, des métaux, différents types de plastique, le verre, les minéraux, les déchets valorisables, etc. Nous essayons d’avoir un rayon d’action le plus court possible afin de réduire notre impact CO2. »
Et contrairement à ce que nous pourrions croire, la modernité n’a pas que du bon. « Elle a engendré une grande diversité des produits, ayant chacun leurs propres composants qui demandent des tris spécifiques », précise Nathalie Hiegel. « Si on prend le cas de l’habitat par exemple et cette volonté de toujours mieux isoler, les murs ont tellement de couches différentes que cela occasionne un travail considérable pour tenter de tout séparer. Heureusement, on observe un virage à 180° car les industriels ont bien compris que c’est bien beau de se démarquer de la concurrence avec des produits révolutionnaires, mais que cela engendrait tout de même pas mal de contraintes. Je suis donc optimiste pour l’avenir, car les éco-conceptions ont bien intégré le concept de recyclabilité, tout comme les citoyens d’ailleurs. En particulier chez les jeunes qui sont plongés dans cette logique de consommation intelligente, alors que pour d’autres tranches d’âges, le packaging est encore important. Mais ça a tendance à changer de manière positive. C’est à nous d’être proactifs sur l’évolution du tri. »
Et Frédéric Guichard de conclure, « Notre rôle, c’est également du conseil, notamment par rapport à la réduction des déchets et sur la manière de les valoriser. Nos échanges réguliers avec nos collègues du groupe PreZero à l’international nous permettent d’avoir accès aux meilleures méthodes, technologies et innovations disponibles sur le marché afin d’appréhender au mieux la seconde vie de nos déchets. PreZero est clairement l’exemple à suivre en matière d’économie circulaire ! »
Sébastien Yernaux
Photos : ©PreZero Lamesch/ ©Infogreen
Extrait du dossier du mois Circul’ère