Rosport réduit son empreinte carbone avec des bouteilles PET Made in Luxembourg

Max Weber, directeur de Sources Rosport, a mis en lumière une étape importante pour l’entreprise luxembourgeoise : l’introduction d’une nouvelle gamme de bouteilles en PET fabriquées localement. Ces bouteilles, utilisées pour les eaux de la gamme Viva, Blue et Classic, sont composées de plastique recyclé à 100 % et soufflées sur place à Rosport.

« Unifier les bouteilles en plastique de nos gammes Classic, Blue et Viva était une décision essentielle non seulement pour des raisons écologiques, mais aussi pour réduire nos coûts. » Ce changement s’inscrit dans une volonté de minimiser l’impact environnemental de l’entreprise tout en répondant à la directive européenne EU 2019/904, qui impose l’utilisation de bouchons attachés depuis juillet 2024.

La souffleuse locale : une innovation pour réduire les transports

L’un des aspects les plus marquants du projet est l’installation d’une nouvelle souffleuse de bouteilles directement sur le site de production à Rosport. Cet investissement, avoisinant les deux millions d’euros, permet à l’entreprise de fabriquer ses bouteilles sur place, réduisant ainsi drastiquement les trajets de transport.

Les préformes, de petits tubes en plastique PET, sont chauffées à 130 degrés pour être modelées dans leur forme définitive, sous une pression de 35 bars. Cette nouvelle technologie permet de fabriquer des bouteilles de différents formats (50 cl, 1 litre, 1,5 litre), toutes adaptées aux eaux minérales naturelles de Sources Rosport. Ce procédé local de production contribue significativement à réduire l’empreinte carbone de l’entreprise en limitant les trajets de transport.

Une alternative plus durable : l’économie circulaire

L’introduction de ces nouvelles bouteilles répond à un impératif environnemental. En plus d’être fabriquées à partir de PET recyclé, elles sont entièrement recyclables, intégrant ainsi un modèle d’économie circulaire. Cette approche permet à l’entreprise de réutiliser les bouteilles PET collectées via le tri sélectif pour en fabriquer de nouvelles, dans un processus appelé « bottle-to-bottle ».

Depuis 2014, Sources Rosport collabore avec Valorlux et Plastipak pour garantir que les bouteilles recyclées sont réintégrées dans leur chaîne de production. « Le fait que nous n’exportons pas nos produits à l’étranger permet de maintenir ce cycle local et de maximiser la valorisation des matières premières », souligne Max Weber. Cette stratégie fait partie intégrante de la politique environnementale de l’entreprise, qui vise à réduire au maximum l’utilisation de plastique vierge et à limiter la production de déchets.

Les bouteilles en verre toujours présentes, mais en déclin

Bien que l’introduction des bouteilles en PET recyclé constitue une avancée majeure pour Sources Rosport, l’entreprise n’abandonne pas les bouteilles en verre. Historiquement, les bouteilles en verre représentaient une grande part des ventes, notamment pour l’eau Viva, qui aujourd’hui constitue 60 % des ventes de l’entreprise. En 2005, 79,9 % des bouteilles vendues étaient en verre, contre seulement 20,1 % en plastique. Cependant, les chiffres ont évolué. « Actuellement, nous sommes à une répartition quasi égale entre les bouteilles en verre et celles en plastique PET, avec respectivement 51 % et 49 %. ».

La pandémie de Covid-19 a également influencé cette tendance. Pendant les périodes de confinement, les consommateurs se sont tournés massivement vers les bouteilles en PET, jugées plus pratiques que le verre consigné. Cependant, le directeur reconnaît que le verre reste un matériau populaire pour les consommateurs soucieux de l’environnement. L’entreprise continue donc d’offrir une gamme de produits en verre, tout en développant des alternatives durables avec le PET recyclé.

Emballages éco-responsables : un effort global

Outre les bouteilles, Sources Rosport s’engage également à réduire l’impact environnemental de ses emballages secondaires. Les multipacks de la gamme Viva, Blue et Classic sont désormais enveloppés dans un film plastique « I’m Eco », fabriqué avec plus de 50 % de polyéthylène recyclé. Ce film est également entièrement recyclable et peut être déposé dans les sacs bleus Valorlux ou dans les centres de recyclage communaux.

En choisissant de s’éloigner de l’utilisation de plastique vierge pour ses emballages, l’entreprise poursuit son objectif de minimiser les déchets plastiques.

Une démarche locale et transparente

L’approvisionnement en matériaux pour la production des bouteilles PET s’inscrit dans une démarche locale. Les préformes en plastique sont fabriquées à Bascharage, les bouchons à Wiltz, et les étiquettes proviennent du Fridhaff.

En s’appuyant sur des fournisseurs locaux, Sources Rosport réduit les distances parcourues par les matières premières, ce qui contribue à diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

De plus, pour renforcer la transparence de ses opérations, l’entreprise a mis en place une plateforme en ligne qui permet aux consommateurs de suivre le parcours de chaque bouteille, depuis sa production jusqu’à sa mise en rayon. Cette initiative témoigne de l’engagement de l’entreprise à travailler de manière responsable et à impliquer les consommateurs dans sa démarche environnementale.

Un marché en constante évolution

Avec 30,5 % de parts de marché en 2023, Sources Rosport continue de s’imposer comme un acteur majeur sur le marché luxembourgeois des eaux minérales naturelles. Si l’eau Viva représente désormais 60 % des ventes de l’entreprise, la consommation d’eau en bouteille suit une évolution notable, en particulier avec le déclin des bouteilles en verre au profit des bouteilles en PET.

Max Weber reste optimiste quant à l’avenir de l’entreprise, malgré un chiffre d’affaires en légère régression de 6 à 7 % par rapport aux années précédant la pandémie. Les investissements récents, tels que la souffleuse de bouteilles et l’engagement vers une économie circulaire, sont des signes forts de la volonté de Sources Rosport de se maintenir en tête du marché tout en respectant ses engagements écologiques.

Sébastien Yernaux
Photos : © infogreen.lu