S’inspirer de la solidarité des habitants de Détroit
L’association « Michigan Urban Farming Initiative » a créé un réel concept local, bio, durable et gratuit pour toute une population en difficulté.
En 2011, personne ne mise plus sur Détroit dans le Michigan. Elle est alors au bord d’une faillite économique, sociale et se voit même abandonnée par les industriels.
Des jardins urbains dans une ville qui a de la ressource !
Cette agglomération croûle sous une dette de plus de 18 milliards de dollars en 2013 et sa population connaît un taux de chômage de près de 50 %. Dans ce contexte désolant, il a fallu vite trouver une solution… C’est bien celle de la conversion vers un modèle d’agriculture urbaine qui va permettre à la ville de se relever petit à petit.
Une entière réorganisation basée sur ce type de développement a permis d’atteindre une autonomie alimentaire suffisante pour subvenir aux besoins de ses habitants. Un quartier entier du nord de Détroit, baptisé par le fait AgriHood, s’est vu transformé en une kyrielle de fermes urbaines. Et, cette ville reprend vie grâce à une consommation collaborative.
Mise à disposition de locaux désaffectés
L’association « Michigan Urban Farming Initiative » qui s’est mise à réquisitionner des bâtiments désertés enregistre aujourd’hui environ 1.600 fermes qui à elles seules acheminent gratuitement plus de 22 tonnes de produits frais à 2.000 foyers en difficulté. Cela repose uniquement sur du volontariat, un partage des installations et des rendements des terres agricoles communes nichées au cœur de la ville.
Détroit est un modèle et a inspiré d’autres initiatives du genre dans d’autres villes des États-Unis touchées par la crise. L’importance de ce projet en termes de solidarité, de respect de l’environnement, d’investissement de la population, d’accessibilité, en font un exemple de consommation collaborative.
Portée par son élan, cette ville continue ses efforts en créant un jardin sensoriel destiné aux enfants. Elle compte bien ouvrir très prochainement un café communautaire ainsi qu’un centre éducatif.
Détroit a réussi à diminuer sa dette publique de 7 milliards de dollars, et multiplie les initiatives pour réinvestir le centre-ville. On pourra citer une autre association « ass community social services (CCSS) » qui a pensé à une innovation sociale, celle de proposer l’acquisition de « tiny houses » d’environ 23 à 37 m2 pour un loyer accessible pendant 7 ans.
A good idea « tiny houses »
Encore une idée géniale qui a germé dans la tête d’organisations locales et qui permet aux salariés à faibles revenus de devenir propriétaires.
Un premier lotissement de 25 pavillons individuels a vu le jour grâce aux bénévoles. Établies en amont de services sociaux et éducatifs, ces « tiny houses » ou « petites maisons », pas chères et conçues pour un « nouveau » style de vie. Chaque foyer est pourvu d’un mobilier simple, et en rapport avec le coût de revient de 35 dollars par mois pour la commune, c’est peu cher payé et cela représente beaucoup pour les bénéficiaires de ces mini maisons.
On ne peut souhaiter que pérennité et réussite à un tel mouvement qui relève le défi quotidien de transformer une ville fantôme en une ville florissante et redonner à la ville de Détroit de sa superbe.
Crédit Photos : The Michigan Urban Farming Initiative (MUFI)
Sara Infogreen