Se réinventer avec Fit 4 Resilience
Initié en mai 2020 et prévu pour ne durer que quelques mois, le programme stratégique de relance Fit 4 Resilience a été prolongé, en décembre, d’une année supplémentaire. Les entreprises touchées par la crise du Covid ont donc jusqu’au 31 décembre 2021 pour déposer leur dossier.
Identifier les points faibles mis en exergue par les conséquences de la pandémie de Covid-19 ; réfléchir à de nouveaux modèles économiques et de nouvelles façons de faire du business ; établir une feuille de route avec des indicateurs précis et identifier les régimes d’aides ou programmes de Luxinnovation qui peuvent accompagner la mise en œuvre de cette feuille de route : tel est le principe global du fonctionnement du programme stratégique Fit 4 Resilience, une des composantes de la politique de relance de l’économie nationale « Neistart Lëtzebuerg ».
Pour toutes les entreprises, petites ou grosses, artisanales ou industrielles, l’impact de la crise se retrouve à plusieurs niveaux : perte de chiffre d’affaires, défaillance de l’approvisionnement, problèmes organisationnels, réduction de production… L’idée du programme lancé conjointement par le ministère de l’Économie et Luxinnovation en mai 2020 est de répondre à ces problématiques non pas sur le seul plan opérationnel, mais aussi et surtout dans une vision stratégique.
Sont ainsi passés en revue des facteurs endogènes (les processus existants, les relations entre les différents départements, les démarches de digitalisation…) et exogènes (l’état de la concurrence, l’analyse des marchés et des produits, les circuits d’approvisionnement, la logistique, la distribution…).
Une prise en charge à 50%
S’appuyant sur l’expertise d’un consultant labellisé par Luxinnovation et dédié à ce programme, l’entreprise peut alors revoir en profondeur ses axes stratégiques et envisager de se repositionner, tout en conservant une capacité d’anticipation de futures problématiques. « Au final, les entreprises qui suivent ce programme peuvent augmenter leur capacité d’adaptation, ce qui leur permet de rebondir de façon autonome », déclare Claude Hostert, Senior Advisor SME Performance chez Luxinnovation.
Selon la complexité de la structure, ce diagnostic peut nécessiter entre 5 et 25 jours de conseil, soit un montant d’honoraires estimé dans une fourchette entre 6.000 et 30.000 euros HTVA. Les entreprises éligibles peuvent alors bénéficier d’une prise en charge par le ministère de l’Économie de la moitié de ces frais de consultance.
Les choix stratégiques qui découlent de cette phase de diagnostic peuvent alors intégrer, sans que cela ne soit exclusif ni exhaustif, des éléments relatifs à l’économie circulaire, à des chaînes de valeur plus régionales et surtout à la digitalisation, qui sont les trois piliers forts que souhaite encourager le gouvernement au sens large. « D’une certaine façon, c’est le bon moment pour se poser ces bonnes questions », assure M. Hostert.
Une vingtaine de dossiers, représentant plus de 2.100 emplois et près de 800 millions de chiffre d’affaires cumulés, ont été déposés à ce jour. Cela représente un montant de plus de 460.000 euros investis par les entreprises – parmi lesquelles une dizaine de PME artisanales – et, par conséquent, plus de 230.000 euros de subventions attribuées par le ministère.
« Un tel programme n’est pas à considérer comme une fin en soi. Il constitue aussi une porte d’entrée vers d’autres programmes de performance gérés par Luxinnovation, tels Fit 4 Innovation, Fit 4 Digital ou Fit 4 Circularity, qui peuvent permettre aux entreprises de se développer davantage dans d’autres domaines », complète Claude Hostert. Sans oublier les mesures temporaires destinées à stimuler les investissements des entreprises dans l’ère du COVID-19, et en particulier en matière d’équipements de production, d’économie circulaire, d’innovation, de digitalisation et d’efficacité énergétique.
Jean-Michel Gaudron, pour Luxinnovation, partenaire Infogreen
Illustrations : Marion Dessard / Luxinnovation / SIP