Société en transit
La transition, c’est devenu un terme à la mode, un peu comme « résilience ». Pas neuves, ce sont surtout des notions qui se défendent, que l’on s’approprie... et qui doivent faire avancer, la planète, la société… La transition, c’est surtout un besoin, vital.
C’est un mouvement amorcé il y a des années. Au Luxembourg, il s’est matérialisé dans des projets, menés notamment par CELL fondé en 2010 déjà, dans la foulée des actions pionnières du Beckerich de feu Camille Gira, dans la continuité du Transition Network parti de la petite ville britannique de Totnes.
Le langage nous rappelle que la transition, c’est la manière de passer de l’expression d’une idée à une autre en les reliant dans le discours. C’est, scientifiquement aussi, le passage en général lent et graduel d’un état à un autre, un état intermédiaire. On peut y voir aussi cette notion de transmission, de passage de témoin, car ce que l’on fait (ou pas) aujourd’hui aura un impact sur ce que pourront vivre (ou pas) les générations qui nous suivent.
Simple. Basique. Depuis un certain temps, les jeunes se mobilisent pour offrir, à notre / leur planète, un avenir meilleur. Cette mobilisation portera-t-elle ses fruits ? Notre société est-elle en transit ? Sans aucun doute ! Puisque, quoiqu’il arrive, notre comportement, positif ou négatif, a un impact sur notre environnement (tout ce qui nous entoure).
La transition, écologique, sociétale, économique, est au cœur du débat et, plus encore, de l’action. Comme le souligne à juste titre Georges Kieffer, responsable du projet BENU à Esch, « c’est réalisable mais il faut changer ses habitudes, pas seulement son vocabulaire ! » Les décideurs, économiques ou politiques, prônent ou utilisent de plus en plus les modèles de transition. Cela ne peut pas être qu’un « emballage » suffit. Offrir un chou de Bruxelles enrobé dans de l’aluminium brillant comme une boule de Noël pourra ravir un petit enfant… jusqu’à ce qu’il découvre la supercherie.
Pour être efficace, que le résultat soit à la hauteur des attentes, la transition doit être pensée et vécue dans les moindres détails, en pesant le pour et (surtout) le contre. Au fond, l’objectif est simple : qu’un modèle fonctionne pour tous et que notre monde progresse… dans la bonne direction ; pas celle qui fonce droit dans le mur.
Utopies, théories, visions, coopération, participation ? Oui, il y aura des échecs, il y en a déjà eu. Mais il y a aussi ces réussites, modestes souvent, locales parfois, intéressantes dans tous les cas. Rob Hopkins, fondateur du mouvement de Transition, expliquait à Infogreen : « La transition, ce sont des idées et des gens qui décident de retrousser leurs manches en se disant : ‘’Et si ça marchait ? Essayons !’’ (…) Ce qui continue à m’étonner, ce sont les gens, à chaque rencontre, et le pouvoir des idées mises en commun qui se matérialisent, les projets qui se montent et qui prouvent que le modèle fonctionne ».
Si la majeure partie des citoyens avance avec cette idée-là en tête, le futur n’en sera que meilleur.
Retrouvez dès aujourd’hui notre dossier du mois « Transmission en mouvement » en ligne ici
Sébastien Yernaux et Alain Ducat