Soutenir l’économie naissante
« Nous nous sommes demandés en 2011, en pleine crise financière, ce que nous pouvions faire de plus en tant qu’acteur économique de premier plan au Luxembourg, pour soutenir l’économie nationale », explique Karin Schintgen, directeur Responsabilité Sociale & Relations Extérieures de BGL BNP Paribas. La réponse n’a pas tardé avec la création du "Lux Future Lab" et des programmes socialement responsables.
BGL BNP Paribas vient de lancer le programme intrapreneurship, qui offre aux collaborateurs de la banque la possibilité de développer un projet d’entreprise tout en maintenant leur poste. Comment est née l’initiative ?
L’initiative est née dans le cadre de la mise en place du Lux Future Lab par BGL BNP Paribas, un incubateur qui accueille à la fois des start-up innovantes et une plateforme de formation qui comporte trois programmes : la Summer Schoolpour les jeunes de 16 à 18 ans, le programme de formation pour des startuppers et, enfin, le programme intrapreneurship pour les professionnels. L’objectif du lux future lab est de stimuler la dynamique sociale et économique au Luxembourg en soutenant les personnes au croisement de leur développement professionnel.
Quant au programme intrapreneurship, il s’agit d’un programme permettant à des personnes engagées dans une carrière professionnelle de développer un projet entrepreneurial. Ce programme actuellement proposé aux collaborateurs de BGL BNP Paribas, sera par la suite aussi accessible à d’autres entreprises ou instituts de recherches. L’initiative a rencontré un franc succès auprès des collaborateurs de BNP Paribas au Luxembourg.
Quels sont les critères d’acceptation ?
Ce programme ne s’adresse qu’aux collaborateurs en CDI à temps plein et qui ont au moins trois ans d’ancienneté chez BGL BNP Paribas. Il n’est par exemple pas accessible à des personnes en CDD ou en préretraite.
Combien de projets avez-vous retenu ? Comment cet accompagnement se décline-t-il dans la pratique ?
Pour la phase 1 (formation) nous avons accueilli huit candidats, mais il est probable que tous ne vont pas soumettre les plans d’affaires exigés pour entrer en phase 2. Les différentes étapes du programme, au nombre de trois, se passent sur une période d’un an.
Les deux premières phases se déroulent sur les six premiers mois, sur le temps libre des collaborateurs. La première phase est dédiée à la formation et débute logiquement par des cours théoriques dispensés en collaboration notamment avec la Chambre de Commerce (Espace entreprises), Luxinnovation, KPMG etc. et qui ont pour objectif d’orienter les porteurs de projet sur les structures susceptibles de les accompagner et les aspects fondamentaux de la création d’entreprise. Nous voulons aussi à chaque fois inviter un entrepreneur pour venir partager son expérience personnelle avec les entrepreneurs en herbe.
Toujours dans cette première phase, en collaboration avec l’Institut universitaire international, les candidats doivent développer leur plan d’affaires. Un comité de sélection intervient à la fin de cette période pour décider si oui ou non le porteur de projet peut entamer la deuxième phase.
Précisément, quid des phases deux et trois ?
La phase deux consiste en l’approfondissement du plan d’affaires, sur une durée de trois mois, avant que soit présentée une preuve de réalisation du concept sur le court et moyen terme. C’est là le critère de sélection pour la dernière phase, la plus importante, de six mois, lors de laquelle BGL BNP Paribas apportera une contribution significative, dans la mesure où elle proposera aux heureux élus de bénéficier d’une journée par semaine pour travailler sur leur projet, avec l’option pour l’employé d’acheter des jours supplémentaires sur base de son 13e mois. On peut ainsi atteindre jusqu’à 40% de temps libre sans perte de salaire mensuel.
Au bout d’un an, deux choix se présentent au porteur de projet : soit il décide d’abandonner son projet et de réintégrer la société, soit il se lance dans l’aventure. Dans le deuxième cas et pendant la durée d’un an, l’employé pourra soit se lancer immédiatement dans la poursuite de son projet tout en continuant de bénéficier du remboursement des prestations de sécurité sociale, soit il pourra opter pour un poste à mi-temps, afin qu’il puisse démarrer son projet en douceur.
Notre objectif est évidemment de réussir à lancer deux ou trois projets entrepreneuriaux
Quel est l’intérêt d’une telle démarche pour la banque, qui risque à la fois de perdre de précieux collaborateurs et qui plus est doit mettre à disposition du programme des ressources humaines ?
Nous avons au contraire considéré qu’un tel programme était du « gagnant-gagnant », pour la banque comme pour les collaborateurs. Je reste persuadée qu’une personne dynamique qui a une idée qu’elle veut concrétiser se donnera tous les moyens pour parvenir à ses fins, en d’autres termes, qu’elle quittera tôt ou tard la société.
Dès lors, autant qu’elle réalise son projet avec nous. C’est à la fois une attitude responsable de la part de la banque et un probable excellent client dans le futur. Nous n’avons d’ailleurs eu que de bons retours de la part du département des ressources humaines quant au lancement de ce programme.
La mise au point d’un tel programme est ainsi quelque part également un « argument de vente » pour le recrutement de nouveaux collaborateurs.
On peut donc affirmer qu’avec ce type de projet, on est au cœur de la stratégie RSE de BGL BNP Paribas ?
BGL BNP Paribas mène depuis des années de nombreuses actions dans le domaine de la RSE et du développement durable. Nous nous sommes demandés en 2011, en pleine crise financière, ce que nous pouvions faire de plus en tant qu’acteur économique de premier plan au Luxembourg pour soutenir l’économie nationale tout en participant à redorer le blason d’une branche d’activité dont l’image avait beaucoup souffert. Le lux future lab est une nouvelle initiative qui s’inscrit à la fois dans une démarche économique et sociale.
Photo ©Marlene Soares pour LG Magazine