Tous les chemins mènent à 2035
Le paysage automobile va prendre un nouveau virage. Ou plutôt : le paysage mobile va prendre un tout nouveau visage. Les 27 pays de l’Union européenne disposent de 13 années pour (quasi) reléguer au rang d’ancêtres les véhicules à moteur thermique. Mais par quoi les remplacer ? Par l’électrique, me direz-vous du tac-au-tac. Oui, mais non. Sans doute, mais pas que…
La fin de la vente des moteurs thermiques en 2035 pour les voitures et camionnettes - du moins pour qui n’achète pas Jaguar, Cadillac ou Lamborghini - est un gros coup de pied aux fesses des ministres de la Mobilité des pays de l’Union européenne, qui doivent maintenant s’empresser de passer à quelques vitesses supérieurs leurs ambitions pour les toutes prochaines années. Si, en théorie, on ne leur demande que de remplacer les voitures diesel ou essence par des véhicules zéro émission, en pratique, c’est un sacré défi qui les attend.
L’arrivée des véhicules électriques - et de façon marginale de véhicules roulant à l’hydrogène ou à d’autres (bio)carburants non polluants - implique des adaptations non négligeables en termes d’urbanisme, d’infrastructures, d’aménagement du territoire, de développement des réseaux électriques (et du coût de cette électricité…), etc. L’exemple californien largement médiatisé montre bien que l’électromobilité n’est pas une simple affaire de prise à brancher…
Qui plus est, les véhicules zéro émission n’ont pas réponse à tout. Dans un Luxembourg qui attire de plus en plus de résidents et de frontaliers, mais dont les grands axes routiers et parkings sont saturés, d’autres plans d’attaque doivent être considérés. Le Luxembourg a déjà pris le lion par la crinière et présenté son Plan national de mobilité 2035 en avril dernier. Ce n’est évidemment pas non plus la première stratégie en direction d’une mobilité plus durable, mais une étape parmi bien d’autres avec son lot d’adaptations à une réalité en constante évolution.
« Si vous remplacez 100 voitures thermiques par 100 voitures électriques, vous avez quand même un bouchon… », mentionnait très justement François Bausch, ministre de la Mobilité et des Travaux publics, à la rédaction d’Infogreen en septembre 2021. On accélère donc le mouvement déjà entamé vers la multimodalité pour désencombrer les routes, déplacer les déplacements, inciter encore et toujours à la mobilité douce, aux transports en commun, à l’immobilité parfois. Conscientiser fait grandement partie du challenge. La récente conférence de presse d’un certain club de foot parisien indique encore à quel point c’est nécessaire.
La plupart des solutions existent. D’autres sont encore à inventer. Une chose est sûre, le Luxembourg n’est pas dans une voie sans issue et trouvera le bon chemin vers 2035.
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Marie-Astrid Heyde