Un bien commun à préserver pour demain

Un bien commun à préserver pour demain

En regardant une rivière paisible serpentant la vallée de la Pétrusse ou en entendant le clapotis des fontaines au cœur de Luxembourg-ville, il est facile d’oublier que l’eau est une ressource précieuse, et surtout fragile. Pourtant, la gestion de l’eau n’est plus une affaire d’abondance, mais de vigilance.

En ces temps de crises climatiques et de pression démographique, cette ressource vitale exige une gestion durable, concertée et audacieuse. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Luxembourg n’est pas à l’abri des tensions hydriques. Bien que l’eau potable provient des nappes phréatiques et des cours d’eau locaux, ces ressources sont soumises à des pressions croissantes.

Les épisodes de sécheresse, de plus en plus fréquents, affectent les réserves souterraines, tandis que les crues soudaines, exacerbées par l’imperméabilisation des sols, mettent en péril les infrastructures et les écosystèmes.

Selon Guy Antony, ingénieur en chef chez Schroeder & Associés, « la disponibilité insuffisante d’eau potable deviendra l’un des défis majeurs des prochaines décennies, en particulier dans les zones rurales. » À titre d’exemple, la consommation d’eau au Luxembourg a bondi à environ 130 litres par personne et par jour, un chiffre qui devrait alerter sur notre rapport à cette ressource.

Repenser nos pratiques

Dans ce contexte, la gestion durable de l’eau n’est plus un choix, mais une obligation. Elle repose sur un principe simple : utiliser l’or bleu avec discernement tout en anticipant les besoins des générations futures.

Une idée prometteuse se trouve dans la réutilisation des eaux usées. Le projet Symbiosis, par exemple, recycle les eaux grises pour des usages non-potables comme l’irrigation ou le nettoyage urbain. À cela s’ajoute l’intégration de technologies numériques innovantes qui permettent de prévoir et de gérer les risques de crues.

Cependant, cette approche technique doit s’accompagner d’une réflexion plus large sur nos modes de vie. Faut-il continuer à irriguer des pelouses verdoyantes en pleine canicule ? Peut-on privilégier l’eau de pluie pour des tâches quotidiennes, réduisant ainsi la pression sur l’eau potable ?

Une responsabilité partagée

Il faut redonner à l’eau sa juste place : non plus comme une marchandise, mais comme un bien commun à protéger. Cela passe par des campagnes de sensibilisation, comme celles menées au Luxembourg via teamwaasser.lu, mais aussi par des actions concrètes aux niveaux individuel et collectif. Chaque goutte économisée compte, tout comme chaque initiative visant à protéger nos rivières et nappes phréatiques.

Au-delà des discours, chacun peut agir pour préserver l’eau. En réduisant notre consommation quotidienne, en installant des dispositifs économes ou en soutenant des projets de renaturation des cours d’eau, nous contribuons à bâtir un avenir plus résilient. Les efforts collectifs, couplés à l’innovation et à une gouvernance proactive, peuvent faire du Luxembourg un modèle en matière de gestion durable de l’eau.

Il y a 500 ans, Léonard de Vinci écrivait : « L’eau est la force motrice de toute nature ». Il est de notre devoir de préserver cette force, non seulement pour nous, mais pour ceux qui viendront après nous. Alors, faisons de chaque goutte une promesse d’avenir.

Sébastien Yernaux

Découvrez dès aujourd’hui ici notre dossier du mois « Eau-delà » en ligne

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Publié le jeudi 16 janvier 2025
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