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Un nouveau projet européen pour protéger la région transfrontalière de l’Ardenne
L’ASBL luxembourgeoise natur&ëmwelt et l’association belge Natagora unissent leurs forces dans le projet LIFE ArdennEislek, soutenu par l’Union européenne. Le but est de renforcer la connectivité des milieux naturels et des espèces entre l’Ardenne en Belgique et l’Eislek au Luxembourg.
Dans des pays urbanisés comme le Luxembourg et la Belgique, chaque milieu naturel doit être protégé, voire restauré, face à l’impact négatif indéniable qu’a l’activité humaine sur l’environnement. La région orientale des Ardennes, à cheval sur ces deux pays, abrite des habitats forestiers rares et des habitats ouverts (c’est-à-dire non boisés et non aquatiques) précieux qui se détériorent rapidement.
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Un « problème urgent » selon la Commission européenne, contre lequel elle lutte grâce à un nouveau projet transfrontalier nommé LIFE ArdennEislek, porté par natur&ëmwelt au Luxembourg et par Natagora en Belgique. Lancé le 1er janvier 2025, il s’étalera sur sept années au total.
Mise en réseaux des habitats
« L’objectif global du projet est d’améliorer l’état de conservation des habitats prioritaires d’intérêt communautaire (HCI) et des espèces d’intérêt communautaire (SCI) typiques des Ardennes belges et de l’Eislek luxembourgeois en renforçant leur connectivité transfrontalière », détaille la Commission sur la page internet dédiée. Pour cela, il faudra « restaurer les sites existants, augmenter leur taille et créer de nouvelles entités pour réduire leur isolement. »
Dans un communiqué, natur&ëmwelt explique qu’il est crucial que certains animaux et certaines plantes puissent s’échanger et coloniser de nouvelles zones dans la région ciblée par LIFE ArdennEislek. L’ASBL cite les papillons cuivrés de la bistorte et damier de succise (qui n’existe plus qu’en Belgique), des oiseaux tels que la pie-grièche grise et de la pie-grièche écorcheur, ou encore de plantes comme l’arnica et la succise, dont la présence est un véritable témoin de la bonne santé des écosystèmes.

Pour pallier l’isolement des habitats et les relier, « des corridors composés de haies, de rangées d’arbres dans les espaces ouverts et le long des cours d’eau » seront créés. « Les prairies humides et les pelouses maigres siliceuses, qu’elles soient embroussaillées ou en friche » seront, elles, « ouvertes et entretenues de manière extensive. »
Le projet LIFE ArdennEislek a aussi pour but de sensibiliser le public, de renforcer la coopération transfrontalière entre les partenaires du projet pour améliorer la gestion du réseau transfrontalier d’aires protégées ainsi que de partager l’expertise et les connaissances acquises avec la communauté scientifique et d’autres parties prenantes impliquées dans la conservation de la nature.
Un soutien de l’Union européenne et des États impliqués
Le budget total éligible pour le projet s’élève à 12.920.720 d’euros, dont 67% - soit 8.656.882 euros - sera couvert par l’Union européenne (UE). natur&ëmwelt explique que les ministères de l’Environnement luxembourgeois et belge prendront en charge la majeure partie du budget restant.
Sous-titré « Renforcer la connectivité transfrontalière d’habitats et d’espèces Natura 2000 entre l’Ardenne belge et l’Eislek luxembourgeois », LIFE ArdennEislek s’inscrit dans le programme de financement LIFE (L’Instrument Financier pour l’Environnement) de l’UE. Ce dernier existe depuis 1992 et est exclusivement axé sur le soutien de projets environnementaux. Le sous-programme LIFE Biodiversité et Nature a pour objectif de protéger les espèces et les habitats d’importance communautaire et de préserver la biodiversité, notamment en participant à la création et la gestion du réseau européen d’aires protégées Natura 2000.
Léna Fernandes