Un vrai renouveau s’impose d’urgence
Le rythme que nous avons poursuivi dans le passé n’est définitivement plus une option ! Depuis des années, Votum Klima n’a cessé de mettre en garde les responsables politiques en charge des affaires environnementales contre les effets à long terme de la crise climatique.
Après avoir pris position sur le plan national énergie-climat PNEC , la plateforme Votum Klima a signé une contribution post-Covid.
Pour rappel, Votum Klima est une plateforme qui réunit les organisations non gouvernementales luxembourgeoises suivantes : Aide à l‘Enfance de l‘Inde, Action Solidarité Tiers Monde (ASTM), ATTAC Luxembourg, Bio-Lëtzebuerg, Caritas Luxembourg, Centre for Ecological Learning Luxembourg (CELL), Cercle de Coopération, Conférence Générale de la Jeunesse Luxembourgeoise (CGJL), Église Catholique à Luxembourg, etika, Eurosolar Lëtzebuerg, Fairtrade Lëtzebuerg, Frères des Hommes, Greenpeace Luxembourg, Kommission Justitia et Pax, Lëtzebuerger Velos-lnitiativ, Mouvement Écologique, natur&ëmwelt, Orang Utan Help Lëtzebuerg, partage.lu, SOS Faim Luxembourg, UNICEF, Vegan Society Luxembourg.
Votum Klima est née de la conviction que les organisations de protection de l’environnement, les organisations de développement et les organisations sociales doivent agir ensemble dans la lutte contre le changement climatique. Depuis 2009, les partenaires de la plateforme sont engagés pour un virage de la politique climatique et énergétique du Luxembourg.
Réduire la consommation
Pour Votum Klima, « la crise suscitée par le coronavirus a temporairement paralysé nos sociétés et ébranlé notre système économique, et elle nous a montré à quel point notre mode de vie est fragile et certaines consommations inutiles (…) Néanmoins, la crise du Covid-19 ne met pas un terme à la crise du climat ! (…) C’est pourquoi nous nous sommes félicités de l’annonce du « green deal » par l’Union européenne, même si nous l‘avons accueilli d’un œil critique. Accueil favorable d’un côté parce que ce pacte vert de l’UE émet des signaux politiques forts, qui s’imposaient d‘urgence ; accueil critique de l’autre, parce qu’il s’appuie exclusivement sur des « greentech » tout en perpétuant ainsi le dogme de la croissance – malheureusement, ce pacte vert ne prévoit aucune réorientation fondamentale. »
Alors quelle(s) leçon(s) tirer de la pandémie ? « Tout d’abord : sous la contrainte, nous déployons notre plein potentiel. Face à la menace posée par le virus, des gouvernements ont su prendre les mesures nécessaires pour imposer des périodes de confinement étendues, établir de nouveaux codes de conduite et suspendre certaines activités économiques dans le but de protéger leurs citoyen/nes. D’un point de vue matériel, LA nécessité qui s’impose est de RÉDUIRE TRÈS FORTEMENT la consommation des ressources et des énergies dans les pays de l’hémisphère nord – donc aussi au Luxembourg – combinée à une transformation rapide dans le sens d’une économie circulaire renforcée. L’impératif social est de mettre fin aux inégalités qui aujourd’hui prennent des facettes inimaginables dans le monde entier, sinon il n’y aura jamais de transformation équitable. C’est l’unique façon qui nous permettra de rendre notre économie et notre société plus résilientes face aux chocs venant de l’extérieur ! »
Nouveaux modèles
Votum Klima conclut : « Tout cela requiert un « vrai renouveau », qui reposera forcément sur les axes d’un pacte vert socialement équitable et adéquat, et qui n’est plus euro-centrique. Un modèle de prospérité donc qui n’est plus basé sur des chaînes d’approvisionnement mondiales, qui concentrent la production dans les lieux où le respect des normes sociales et écologiques se fait à moindre coût. Le progrès humain est possible sans détruire, comme dans le passé, des habitats et la biodiversité, favorisant de surcroît les pandémies. Pour ce faire, divers instruments sont nécessaires, comme l’introduction de nouveaux signaux en termes de prix, afin de réduire considérablement la consommation absolue de ressources et d’énergies, combinés à un plan ambitieux de développement de l’efficacité énergétique, avec des investissements importants dans les énergies renouvelables et la capacité de stockage, tout comme l’introduction d’un principe strict de pollueur-payeur, et un renforcement parallèle de la participation démocratique dans l’État et dans l’économie.
En tant que Votum Klima, nous exigeons donc du gouvernement luxembourgeois non seulement qu’il poursuive à protéger le climat, mais également qu’il le renforce au-delà, avant tout dans sa composante d’équité et de sobriété. (…) L’objectif peut être atteint au moyen d’une gouvernance transparente, dans le cadre des processus et instances démocratiques, avec un contrôle climatique (Klimacheck) juridiquement contraignant des nouvelles lois, ainsi qu’avec des instruments clairs de taxation des activités économiques non respectueuses du climat et de l’équité sociale, et avec le développement d’économies circulaires résilientes, locales, tournées résolument vers l’avenir. »
A.D. avec Votum Klima
Photo : Marche pour le climat (Licence Creative Commons)
Article tiré du dossier du mois « Aux actes citoyens ! »