Une journée pour la vie sauvage
En novembre dernier, l’Assemblée générale des Nations Unies proclamait la mise en place d’une Journée mondiale de la vie sauvage. Célèbrée les 3 mars de chaque année, cette Journée connaît sa première édition aujourd’hui !
Ah, le hasard ! C’est curieux comme les coincidences dues au hasard peuvent être amusantes, parfois heureuses mais aussi terriblement grinçantes ! Aujourd’hui, on penche plutôt pour la dernière solution. Alors que la “fashion week“ vient de quitter les podiums milanais pour ceux de Paris, voilà que tous les chroniqueurs mode nous annoncent que la tendance 2014 est à la fourrure ! Depuis quelques jours, défilent sur des scènes de nombreux mannequins habillés de peau et de pelages d’animaux alors qu’aujourd’hui, lundi 3 mars, vient d’être proclamée Journée mondiale de la vie sauvage !
Cette journée a été créée afin de « célèbrer et d’attirer l’attention du public sur la beauté de la faune et de la flore sauvage mais aussi sur ce qui les menaces », explique le World Wide Found (WWF). Ce qui menace la vie sauvge ? Le changement climatique, bien sûr, mais aussi et surtout le braconnage !
Accusés levez-vous
Bien entendu, les férus de modes ne sont pas les seuls bénéficiaires de cette pratique illégale de chasse qu’est le braconnage. Les créateurs de mobiliers ou de bijoux qui ne jurent que par la pureté de l’ivoire se trouvent aussi sur le banc des accusés, tout comme les riches milliardaires qui aiment se réchauffer près de la cheminée, lors de leurs longues soirées d’hiver, sur un tapi-tigre désormais innofensif et si doux, ou se nourrir de mets aussi fins que rares !! D’autres coupables ? Les cosmétiques ainsi que la médecine chinoise pour qui, par exemple, la corne de rhinocèros est aphrodisiaque.
Spécialité des élites mondiales (surtout asiatiques), on estime, qu’en 2014, le commerce illégal d’espèces rares génère plus de 16 milliards de dollars. Dans nos fôrets et nos jungles, cela se traduit par le braconnage de 800 rhinocéros en 2013, contre 13 en 2007 ! En Afrique, on ne compte plus guère qu’un peu plus d’un million d’élèphants. Ils étaient 10 millions en 1900, 22.000 d’entre eux ont été exécutés en 2011. Les tigres, quant à eux, ne sont plus que 3.200 contre 30.000 il y a 40 ans.
Les espèces sauvages et le développement durable
C’est pour lutter contre ce véritable fléau que les Nation Unies ont décidé d’agir. Outre les différents traités interdisant le braconnage, l’organisation a décidé, le 26 novembre dernier, lors d’une Assemblée générale, de faire du 3 mars (en référence au 3 mars 1973, date d’adoption de la Convention internationale des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction qui réglemente le commerce international d’espèces sauvages), la Journée mondiale de la vie sauvage.
« Cette journée nous rappelle l’urgente nécessité d’intensifier la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, aux profondes répercussions économiques, environnementales et sociales », explique l’ONU avant d’ajouter que « les espèces sauvages ont une valeur instrinsèque et contribuent de manière diverses au développement durable et au bien-être des populations, notamment sur les plans environnemental, génétique, social, économiques, scientifique, éducatif, culturel » et non pour la mode ou le confort de certains d’entre nous.
Photo ©WWF