Une mobilité zéro émission, automatisée et centrée sur l'usager

Une mobilité zéro émission, automatisée et centrée sur l’usager

Georges Hilbert, directeur général transport technique chez Sales-Lentz, nous donne sa vision de la mobilité urbaine de demain. Elle sera partagée, mais personnalisée. En trois mots : as a service.

« Ce qui est demandé pour les années à venir, ce sont d’abord des transports zéro émission. Actuellement, quand on parle de zéro émission, on parle d’électromobilité. C’est déjà une réalité puisque, depuis mai 2017, nous exploitons 4 bus électriques à Differdange. Ces 14 mois d’expérience nous ont apporté un bilan très positif, aussi bien de la part des autorités publiques que des citoyens, et pas seulement des usagers des bus, mais aussi des résidents ou des personnes qui se promènent dans la ville ou boivent un verre en terrasse, par exemple. Ces véhicules, qui ne font pas de bruit et ne polluent pas, s’intègrent parfaitement dans une commune avec des rues étroites comme Differdange. Une alternative zéro émission sera la pile à combustible. D’ici 4 ou 5 ans, la technologie sera fiable, les véhicules commercialement exploitables et ils auront une autonomie qui répondra aux besoins des opérateurs.

On parle aussi beaucoup de véhicules automatisés, voire autonomes. Il y a 5 degrés d’automatisation. Cela va de la simple assistance pour une conduite plus confortable et sécurisée, avec des systèmes de régulation de vitesse ou d’assistance au freinage par exemple, jusqu’à un véhicule qui peut rouler seul techniquement, mais qui requiert encore la présence d’un conducteur pour des raisons légales. L’ultime degré est le véhicule autonome qui se définit par le fait que toutes les personnes à bord sont des passagers. Pour l’atteindre, il faudra d’abord clarifier certains aspects réglementaires qui touchent à la responsabilité. Nous travaillons en étroite collaboration avec le constructeur de véhicules autonomes lyonnais Navya depuis 2 ans et prévoyons de proposer des solutions de mobilité last mile, first mile et on demand. Des Navya shuttle circuleront au Grand-Duché à partir de la mi-septembre.

Ensuite, la mobilité de demain placera l’usager au centre de ses activités, ce qui veut dire que la priorité sera donnée à la sécurité et au confort. Le confort est lié à la connexion, connexion wifi dans le véhicule, mais surtout connexion avec le service de mobilité pour que le client soit informé de ce qui se passe quand il se trouve dans le bus : quand est-ce qu’il arrivera à destination ? Est-ce que l’horaire prévu est respecté ? Nous nous dirigeons vers une mobilité as a service, vers des solutions de mobilité disponibles 24 heures/24 et sur demande. La connectivité entre différents véhicules et la connectivité entre les véhicules et les infrastructures est primordiale pour atteindre une certaine efficacité. En ce qui concerne la connectivité entre véhicules, si vous vous trouvez dans un bus qui a du retard et que vous avez prévu d’emprunter ensuite une navette autonome pour parcourir les derniers kilomètres qui vous séparent de chez vous, la navette, si elle est connectée au bus peut attendre votre arrivée quelques minutes, en considération des autres passagers qui sont à bord, ce qui serait calculé par des algorithmes. Pour ce qui est de la connexion entre véhicules et infrastructures, un bus peut par exemple être connecté aux feux tricolores. Lorsqu’il s’approche d’un feu, il peut « demander » une phase verte et il adapte automatiquement sa vitesse sans pour autant devoir s’arrêter. Les 1ers essais avec la technologie C-ITS seront menés dans le cadre du projet de recherche européen eCoBus. Sales-Lentz est partenaire d’uni.lu, du LIST et de Volvo pour tester cette technologie.

Enfin, la mobilité de demain sera partagée, mais par définition, le transport public l’est déjà ».

Mélanie Trélat

Légende photo : Georges Hilbert devant la Navya shuttle
Dossier du mois Infogreen « Construire demain »

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Publié le vendredi 26 octobre 2018
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