Une plateforme pour une agriculture durable
Meng Landwirtschaft regroupe des organisations de la société civile actives dans les domaines de l’agriculture, de l’environnement, de la santé ou encore de la coopération, qui luttent ensemble pour une agriculture plus durable au Luxembourg.
« L’agriculture est un sujet complexe, et ni les producteurs ni les consommateurs ne semblent être complètement satisfaits du système en place actuellement », constate Laure Cales, chargée de projets et campagnes politiques chez natur&ëmwelt. C’est pourquoi l’association a lancé la plateforme Meng Landwirtschaft avec une vingtaine d’autres organisations en 2010. Sa vocation première est de faire du lobbying auprès des acteurs politiques pour aller dans une nouvelle direction, plus durable, qui prenne en compte les désirs et les besoins de la société.
En cette période de transition politique, le groupement avait du pain sur la planche : présenter ses revendications pour la prochaine législature. La principale d’entre elle porte sur le déploiement de l’agriculture biologique. « Nous n’avons pas connu de grandes évolutions pendant la dernière période législative dans ce domaine. Le Luxembourg stagne à 4,1 % de production biologique, ce qui est vraiment très mauvais par rapport aux moyennes des autres pays européens. Nous voudrions qu’elle représente au moins 20 % de la surface agricole d’ici 2025. Ce chiffre a été repris dans l’accord de coalition », se réjouit-elle. Pour y parvenir, le groupement propose une distribution différente de l’argent public et la mise en place d’incentives financiers, comme c’est le cas dans d’autres pays ou régions telles que l’Autriche ou la Wallonie. « Je pense qu’avec un peu plus de volonté et de soutien politique, le changement pourrait s’opérer plus facilement », ajoute la coordinatrice.
Bien sûr, Meng Landwirtschaft prône aussi l’arrêt de l’utilisation des pesticides et autres substances toxiques, ce qui va de pair avec une agriculture bio, ainsi qu’une plus grande implication des consommateurs, à travers des tables rondes ou un Food Council par exemple. « On voit de plus en plus de consommateurs engagés, qui se posent des questions et exigent des produits locaux et de saison. Pourtant, les légumes produits au Luxembourg ne représentent encore qu’une partie très minime des légumes consommés : moins de 5 % seulement ! », souligne Laure Cales.
Prochaines étapes : les élections européennes en 2019 et la réforme de la politique agricole commune (PAC) dans deux ans. « Nous aurons encore beaucoup de travail de lobbying à réaliser en faveur d’un changement de paradigme non seulement au Luxembourg, mais aussi en Europe. Les subventions, telles qu’elles sont distribuées actuellement, ne sont pas vivables pour les producteurs et ne mènent pas les consommateurs à une alimentation saine », indique-t-elle.
Meng Landwirtschaft défend également ses idées auprès des consommateurs, par exemple en organisant différents événements de sensibilisation. Le dernier, une Disco Soup, a eu lieu le 27 octobre à Luxembourg Ville. Le principe est de sensibiliser le grand public aux enjeux de la PAC, en cuisinant ensemble des légumes locaux invendus, dans une ambiance festive.
Plus d’informations sur : www.meng-landwirtschaft.lu /
https://www.facebook.com/MengLandwi...
Mélanie Trélat
Source photo : Meng Landwirtschaft
Dossier du mois Infogreen « De la Terre à l’assiette »