Viens chez moi, j'habite chez une copine !

Viens chez moi, j’habite chez une copine !

Connaissez-vous le couchsurfing ? C’est une façon économique de voyager en dormant chez l’habitant, sur son canapé ou dans une chambre d’ami en fonction des possibilités de chacun. Mais c’est surtout un excellent moyen de découvrir une ville ou un pays autrement et de nouer des relations partout dans le monde.

Pierre Blondelle est couchsurfeur depuis 11 ans. Il a voyagé une vingtaine de fois de cette manière et a bien plus encore d’hébergements à son actif. Il enregistre au total une centaine de références sur la plateforme couchsurfing.com.

Comme beaucoup, s’il s’est intéressé au concept, c’est au départ pour des raisons financières. « Je n’avais pas encore commencé à travailler, donc je manquais d’argent, mais j’avais envie de voyager et c’était un bon moyen de le faire sans le sou », raconte-t-il.

Mais il a très rapidement découvert que le couchsurfing, c’est bien plus que faire des économies en étant hébergé (et en hébergeant) gratuitement : « Toute une communauté s’est construite autour du couchsurfing. Nous nous voyons régulièrement et n’importe qui peut organiser un événement, donc on fait des rencontres variées. C’est particulièrement le cas au Luxembourg qui compte beaucoup d’expatriés. Lorsqu’on voyage aussi, on rencontre des gens très différents et on apprend plein de choses. La plupart des amis que j’ai aujourd’hui sont des couchsurfeurs, que je les ai hébergés ou pas ».

Beaucoup de très bonnes expériences et de belles rencontres, donc, comme ce cinquantenaire, prof de rap, qui sillonnait le monde juste avec son ordinateur et vivait de la musique, ou ce jeune punk avec une crête arc-en-ciel, toujours en short à carreaux, qui détonnait avec son hôte qui, à l’époque, travaillait dans un cabinet d’avocats et portait le costume et la cravate. Des ratés parfois aussi comme ce couchsurfeur qui a tenté de lui voler sa carte de crédit et était recherché pour des faits similaires en Allemagne, en France et à Hawaï dont il était originaire. « Un bel enfoiré qui a abusé de ma confiance », commente Pierre, qui recommande l’expérience, avec quelques réserves cependant : « Le couchsurfing est très intéressant et positif, mais il faut rester prudent. Je ne veux pas le vendre comme quelque chose de fantastique qu’on peut faire les yeux fermés. Il y a encore des risques. J’ai déjà dû, par 2 fois, héberger en dernière minute des filles qui ne se sentaient pas à l’aise chez leur hôte parce que celui-ci avait un comportement déplacé », raconte-t-il.

Pour sélectionner les personnes qu’il héberge et celles chez qui il « postule », il se fie à leur profil et aux commentaires que les usagers ont laissés sur la plateforme. Ces commentaires, il les lit entre les lignes, car il arrive que certains laissent une référence positive « parce qu’ils n’osent pas laisser autre chose ». « Je n’accueille pas quelqu’un qui ne s’est pas donné la peine de remplir son profil. Je veux bien faire un effort pour que cette personne se sente comme chez elle, mais je dois connaître un minimum de choses sur elle. Quand je veux être hébergé, je cherche des personnes dont le style de vie est compatible avec mes projets. Si j’ai prévu un city trip où je vais beaucoup sortir, je ne choisis évidemment pas une personne qui travaille tôt le lendemain, parce que je ne veux pas la déranger », conclut-il.

Mélanie Trélat

DDM Infogreen L’échapée belle

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Publié le lundi 30 juillet 2018
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