Vivre ensemble dans une population toujours en hausse

Vivre ensemble dans une population toujours en hausse

Depuis le recensement de 2011, la population du Grand-Duché a augmenté de 25,7% pour se rapprocher des 645.000 habitants fin 2021. Une étude intéressante pour observer l’évolution du pays, entre démographie et cohabitation.

Les recensements et leurs lots d’informations sont une mine d’or pour analyser une population dans son ensemble. Et son vivre-ensemble.

Premier constat souligné par le dernier recensement en date, que le STATEC coordonne et étudie tous les 10 ans : au 8 novembre 2021, le Grand-Duché comptait 643 941 habitants. +131 588 personnes, soit plus de 25% de hausse sur une décennie !

Grâce à l’enquête du STATEC, on peut notamment constater que, outre cette importante augmentation, la population du Luxembourg a également pris un petit coup de vieux. En effet, l’âge moyen est passé à 39,7 ans, c’est-à-dire 1 an de plus qu’en 2011.

La forte croissance de la population, une caractéristique locale

Depuis l’indépendance du Luxembourg en 1839, la population a augmenté pratiquement de façon continue, à l’exception notable des deux guerres mondiales. Au 20e siècle, des baisses n’ont été constatées que lors des recensements de 1922, 1935 et 1947.

La hausse globale de 25,7% de la population depuis 2011 caractérise le Luxembourg, surtout en comparaison avec les autres pays de l’Union Européenne, dont la population a augmenté de 1,7% dans le même temps.

La part des femmes est légèrement inférieure à celle des hommes - 49,6% de femmes en 2021 pour 50,2% en 2011. Cette prédominance masculine est observée depuis 2014 et est due à la structure des migrants où les hommes sont légèrement surreprésentés.

La structure d’âge de la population luxembourgeoise a changé au cours des dernières décennies. Les 0-19 ans sont, en parts relatives, de moins en moins nombreux, tandis que les personnes de 40-64 ans et celles de 80 ans et plus augmentent en nombres relatifs. Ce vieillissement de la population peut être mieux visualisé à l’aide des pyramides des âges.

En 2021, la pyramide des âges a, dans la moitié supérieure, à peu près la forme d’une cloche : il y a peu de monde au sommet. Partant du sommet de la pyramide, le nombre de personnes augmente jusqu’au groupe des 35-39 ans (à l’exception des 45-49 ans) constituant la base de la cloche.

À partir de 65 ans, il y a systématiquement plus de femmes que d’hommes. Ceci est la conséquence de l’espérance de vie plus élevée des femmes.

À noter que le nombre de centenaires a augmenté, passant de 67 personnes en 2011 à 91 en 2021, soit une hausse de 35,8%.

L’étude démographique explique aussi la majorité d’hommes constatée aux jeunes âges par un nombre un peu plus élevé de naissances de garçons que de filles. Cette masculinité est progressivement compensée par une surmortalité masculine à chaque tranche d’âge, conduisant à une forte prépondérance des femmes aux âges élevés.

Le vivre ensemble interculturel

Si la population augmente sans cesse, c’est notamment dû à l’arrivée de nouveaux résidents venant des quatre coins du monde. Le Grand-Duché, comme tous les pays, s’adapte sans cesse à cette modification. Mais le multiculturalisme y est profondément ancré.

Récemment, Corinne Cahen, ministre de la Famille et de l’Intégration, a présenté un projet de loi sur le vivre ensemble interculturel. Le texte vise à remplacer l’approche actuelle « d’intégration » par une approche plus large et plus ouverte à travers une série d’instruments :

1. Le Plan d’action national pour le vivre ensemble interculturel. Il définit les axes stratégiques du vivre ensemble interculturel, les orientations et objectifs politiques ainsi que les actions et mesures à mettre en œuvre.

2. Le Pacte citoyen du vivre ensemble interculturel. Il s’agit d’un engagement moral que les personnes qui vivent ou travaillent au Luxembourg peuvent signer pour souscrire aux valeurs du vivre ensemble interculturel. La signature leur donne accès au programme du vivre ensemble interculturel.

3. Le Programme pour le vivre ensemble interculturel. Il remplace l’actuel Contrat d’Accueil et d’Intégration et le Parcours Accompagné d’Intégration, pour proposer un large catalogue de modules d’apprentissage et d’informations sur le Grand-Duché. Il est ouvert aux résidents mais aussi aux frontaliers. Il sera continuellement adapté aux besoins des personnes vivant dans le pays et vise une approche immersive qui permet aux participants de découvrir le fonctionnement du pays en les mettant en contact avec des acteurs nationaux et locaux et en favorisant le dialogue et l’échange avec d’autres personnes vivant ou travailler au Luxembourg.

4. Le Pacte municipal pour le vivre ensemble interculturel (Pakt vum Zesummeliewen). Il vise à accompagner les communes dans la mise en œuvre de leur stratégie au niveau local. En plus d’une aide financière, qui contribue aux frais d’un coordinateur du pacte et subventionne la mise en place de mesures dans la commune, le pacte propose également un accompagnement des communes signataires par des conseillers du vivre ensemble interculturel, agents de l’État.

Au niveau national, le texte vise à créer un Conseil supérieur du Vivre ensemble interculturel. Il est composé de représentants de l’État, de la société civile et des municipalités. Cette composition doit garantir que les actions mises en œuvre au Grand-Duché répondent à l’évolution des besoins de la société. L’accent est mis sur les communes, ce qui se justifie par le fait que les barrières au vivre ensemble sont le plus souvent identifiées au niveau local et que les spécificités de chaque région et commune doivent être transmises au niveau national pour assurer une stratégie nationale cohérente.

Au niveau communal, les Commissions communales du Vivre ensemble interculturel remplacent les actuelles Commissions consultatives communales d’intégration. Leurs tâches comprennent l’identification des priorités et des obstacles éventuels dans le domaine du vivre ensemble interculturel au niveau municipal, l’assistance à la municipalité dans l’élaboration et la mise en œuvre de mesures et d’activités, et la promotion de l’accès à l’information, de la participation civique et la vie communautaire.

Dans toutes les mesures et instances mises en place dans le cadre de ce texte, la lutte contre le racisme et toutes les formes de discrimination au niveau de la commune est un élément clé et transversal. Le texte définit également les aides financières que l’État peut accorder dans le domaine du vivre ensemble interculturel. Celle-ci peut prendre la forme d’une subvention, d’une contribution financière aux frais de fonctionnement ou d’une contribution financière aux frais d’investissement.

Sébastien Yernaux

avec les informations précieuses du STATEC et le communiqué du ministère de la Famille, de l’Intégration et de la Grande Région

Données chiffrées ©STATEC
Photos ©MFAMIGR / ©Christophe Jung-ResearchLuxembourg / ©Cour grand-ducale-Guy Wolf

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Publié le jeudi 16 février 2023
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