We are voyagers, une mode engagée pour les passionnés de voyage
Nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Antoine Paulien, le créateur de la marque éthique et écoresponsable We are voyagers.
Comment t’est venue l’idée de créer ta propre marque ?
L’idée de créer We are voyagers n’a pas été immédiate. Au tout début de cette aventure, je ne me sentais pas très légitime de créer une marque de vêtements car je ne venais tout simplement pas du milieu de la mode (j’avais passé sept ans en marketing dans l’agroalimentaire). J’ai d’abord pensé à monter en compétence sur la partie « sourcing textile » pour me former à cet univers encore inconnu pour moi, mais je me suis vite rendu compte que je ne retrouvais pas ce qui me plaisait dans mon précédent métier où je pouvais créer et développer des projets de A à Z ou encore communiquer sur des marques de notoriété mondiale. C’est donc après quelques mois de réflexion que j’ai décidé de faire le grand saut en créant une marque qui me ressemble et qui me permet d’exprimer mes envies et mes convictions au quotidien.
À qui est destinée la marque ?
Chez We are voyagers, nous proposons aux passionnés de voyages des vêtements ultra confortables et éco-responsables dans le but de réduire leur impact sur la planète et les Hommes. Parce que nous sommes conscients que le confort vestimentaire est un élément indispensable lorsqu’on voyage et qu’il est également urgent de réduire notre consommation de vêtements à l’échelle mondiale, nous avons décidé d’agir pour le bien-être de tous les passionnés de voyages, pour notre futur et celui de nos enfants. Nous concevons des vêtements dans lesquels tous les voyageurs se sentent à l’aise et qui leur permettent de partager et revendiquer ouvertement leur passion pour les voyages. L’idée n’est donc pas de dédoubler notre vestiaire mais bien d’avoir un vêtement que l’on aime porter aussi bien en voyage que dans notre vie de tous les jours.
En quoi We are voyagers est une marque éco-responsable ?
We are voyagers est éco-responsable à plusieurs titres… Nos vêtements sont issus de fibres recyclées provenant de bouteilles plastiques usagées et de chutes de tissus. En produisant des vêtements avec des matières déjà existantes nous évitons le processus d’élevage, de culture ou de fabrication synthétique très énergivore de la matière première. L’un de nos engagements principaux est d’économiser le plus possible ces ressources naturelles en choisissant, en priorité, des matières disponibles et initialement vouées à être jetées ou incinérées, pour produire des fibres recyclées et leur redonner une seconde vie. L’autre engagement que j’ai pris en créant We are voyagers est aussi de contribuer à la relocalisation de l’industrie textile en Europe et plus particulièrement en France (à 3h heures du Luxembourg) pour soutenir l’économie locale et l’ensemble des personnes qui travaillent sur nos différents projets. À travers notre démarche, nous sommes très fiers d’accompagner des couturières dans le retour à l’emploi grâce au chantier d’insertion mis en place par notre atelier de confection. Nous privilégions les circuits courts en produisant le plus localement possible. Notre tricoteur et notre atelier de confections se trouvent d’ailleurs à seulement 50 mètres l’un de l’autre, ce qui réduit très fortement les émissions de gaz à effet de serre liées au transport. Nous savons donc comment et par qui sont fabriqués nos vêtements, ce qui nous permet d’être les plus transparent possible auprès de nos consommateurs et d’être fiers des vêtements que nous vendons.
À quel stade de développement es-tu actuellement ?
Début avril, j’ai lancé les précommandes de la première gamme de vêtements composée de t-shirts et de sweatshirts colorés sur le thème du voyage. C’est une étape très importante puisqu’elle vient concrétiser tout le travail réalisé en amont, de la recherche des fournisseurs à la création des vêtements en passant par le développement du site e-commerce et de toute la communication pour faire connaître la marque. Les précommandes des t-shirts et des sweatshirts sont ouvertes jusqu’au 1er mai, puis viendra la phase de production des vêtements de mai à juin (la précommande consiste à acheter des vêtements qui n’ont pas encore été produits pour éviter la surproduction et les stocks). Les premières livraisons sont prévues pour fin juin.
Quelle est ta vision de la mode de demain ?
Selon moi, la mode de demain doit être sensiblement différente de celle d’aujourd’hui en ayant recours à des matières plus propres et en créant des vêtements plus durables et fabriqués dans des conditions plus décentes. La consommation mondiale de vêtements a explosé ces dernières années, notamment en raison de la piètre qualité des vêtements mis sur le marché par les grandes enseignes de la « fast fashion » et l’augmentation démesurée du nombre de collections proposées par ces enseignes désireuses de renouveler leurs offres le plus souvent possible pour attirer toujours plus de consommateurs en recherche de nouveautés à bas prix. L’un des défis pour les consommateurs est d’acheter moins mais mieux en focalisant leur attention sur les matières premières utilisées, le lieu de fabrication et le recours à des labels reconnus et indépendants pour certifier la traçabilité de la chaîne de production des vêtements. Si nous ne réagissons pas, nous fonçons droit vers une catastrophe écologique et humaine sans précédent. Mais il est encore temps d’agir et c’est pour cela que je reste très positif au quotidien pour continuer à faire basculer toujours plus de consommateurs dans une démarche circulaire et plus éthique.
Antoine a été accompagné par nyuko asbl. Si vous aussi, vous avez un projet entrepreneurial, n’hésitez pas à prendre contact avec nyuko !