Y’a du nouveau dans les poubelles brunes !
Lancée depuis octobre 2010, la collecte de déchets biodégradables permet non seulement à la Ville de Luxembourg d’être plus respectueuse de l’environnement, mais également de répondre aux demandes gouvernementales qui imposent aux communes de recycler 50% du poids de ses déchets d’ici 2020. Rencontre avec Marc Weber, chef du service d’hygiène de la Ville de Luxembourg.
Avant tout, que jette-t-on dans la poubelle “brune“ ?
Marc Weber, chef du service d’hygiène de la VDL : Tous les déchets organiques, soit, les déchets alimentaires (restes, viandes, épluchures, fruits et légumes), la tonte de gazon et les feuillages. Pour ne pas trop salir la poubelle brune, les déchets organiques peuvent être conditionnés dans des sacs biodégradables ou sacs en papier. Les épluchures peuvent aussi être emballées dans du papier journal.
Par la suite, nous transportons les déchets vers une station de biométhanisation qui extraie le méthane pour l’injecter dans le réseau du gaz urbain.
Concrètement, comment ce ramassage de déchets biodégradables fonctionne-t-il ?
Marc Weber : Avant tout, il faut savoir que la collecte de déchets biodégradables est volontaire et à la portée de tout le monde.
Pour les personnes que cela intéresse, la remise d’une poubelle brune se fait après le versement d’une taxe qui varie selon le nombre de récipients demandé et de leurs contenances (40, 120 et 240L, ndlr). Lors du règlement, le citoyen nous indique ses coordonnées afin que notre service convienne avec lui d’un rendez-vous pour venir déposer la ou les poubelle(s) à son domicile. Une fois la poubelle reçue, il ne reste plus qu’à la remplir consciencieusement et à la sortir lors de la collecte.
Vous l’avez dit, la collecte se fait sur la base du volontariat. Actuellement, combien de résidents de la Ville de Luxembourg sont volontaires ?
Marc Weber : Sur 48.200 ménages nous comptions, en juillet, 7,75% participants, contre 5% à la même période l’an dernier, soit 3.740 poubelles mises à disposition. Quelques mois plus tôt, en avril 2013, le nombre de récipients distribués s’élevait à 3.147 poubelles mises à disposition.
Ces chiffres sont-ils à la hauteur de vos espérances ?
Marc Weber : Il est évident que les taux de raccordement que l’on a actuellement, nous les espérions plus tôt et qu’ainsi, nous pourrions témoigner de chiffres encore plus hauts au jour d’aujourd’hui. Cependant, nous restons globalement satisfaits car le service fonctionne et les gens sont de plus en plus volontaires. Le bouche à oreille fonctionne très bien et, tous les mois, de nouvelles demandes de raccordement sont effectuées. Ainsi, nous sommes assez confiants dans l’espoir d’atteindre un taux de raccordement de plus de 40%.
Par ailleurs, il est important de noter que ce n’est pas face au tri et au recyclage que les gens sont réticents, mais plutôt aux côtés incommodants que cela peut avoir sur leurs vies quotidiennes. Notre première version de la collecte lancée en octobre 2010 était bien plus stricte qu’elle ne l’est aujourd’hui et les gens qui refusaient la poubelle brune le faisaient pour des questions d’odeurs, de saletés ou de manque d’emplacement des bacs. Pour rassurer et contrer ces facteurs problématiques, nous avons alors agi en autorisant, comme je l’ai déjà expliqué, l’utilisation de sacs biodégradables ou de papiers journal pour envelopper les épluchures par exemple. Nous avons également mis en place des options telles que le lavage de récipients, l’achat d’une serrure ou encore la possibilité de faire vider le bac plusieurs fois par semaine.
Nous nous ajustons aux doléances des ménages au fur et à mesure et faisons ainsi évoluer positivement le service de collecte. D’autres efforts vont encore être faits.
Quels sont ces efforts ?
Marc Weber : A partir du 15 septembre, les résidents de la Ville de Luxembourg, qui n’ont pas la possibilité d’installer une poubelle brune, ou une poubelle brune supplémentaire pourront jeter leurs tontes de gazon excédentaires dans d’autres récipients non standardisés.
Le récipient, un bac ou un sachet, rempli uniquement de gazon et sorti le jour de la collecte des déchets biodégradables, sera ramassés gratuitement.
D’autre part, ces mêmes tontes de gazon, qui étaient jusque là acceptées à la fois dans les poubelles brunes et/ou dans les collectes de déchets de jardinage ne seront, à partir du 15 septembre uniquement acceptées dans les poubelles brunes.
A partir de cette date, la collecte de déchets de jardinage ne se fera que sur demande.
Par ailleurs, nous espérons bientôt ajouter trois tailles de poubelles supplémentaires d’ici 2014. En effet, des bacs de 660, 770 et 1.100L ont déjà été testés chez certains clients et ce avec un effet assez concluant.
Pourquoi ne pas rendre la collecte de déchets biodégradables obligatoire ?
Marc Weber : Sans pouvoir le garantir à 100%, je ne crois pas que la collecte de déchets biodégradables deviendra un jour obligatoire car ce serait forcer les gens, non seulement à trier mais aussi, peut-être, à devoir entreprendre des travaux d’agrandissement de leur local à poubelle ou prendre d’autres dispositions. Par ailleurs, cela pourrait ne pas servir la cause que nous défendons parce que certains pourraient alors y mettre de la mauvaise volonté et ne pas trier correctement.
Photos ©Florie Colarelli