Les municipalités : Acteurs-clés de l’économie circulaire
Après l’engagement des municipalités dans la démarche Pacte Climat, un programme de l’État luxembourgeois qui vise essentiellement la lutte contre le changement climatique, il est important que ces mêmes acteurs réalisent aujourd’hui l’importance de la mise en place d’une stratégie économie circulaire (EC).
Un atout majeur de l’EC est la création et le partage de bénéfices tout au long de la chaîne de valeur, favorisant la collaboration systémique entre multiples acteurs, privés et publics. Les municipalités influencent et gèrent le développement du tissu socio-économique ainsi que la cohésion sociétale sur leur territoire. Il semble donc tout à fait logique qu’elles s’impliquent activement dans l’EC et profitent des opportunités pour la mise en œuvre de leur politique de développement durable.
Quel rôle et quels leviers pour les municipalités ?
Nous pouvons identifier trois champs d’action majeurs pour les communes et municipalités dans la mise en œuvre de l’EC :
- Elles planifient, possèdent et gèrent des infrastructures et services clés comme les réseaux d’eau potable/eaux usées, les routes et bâtiments municipaux, les centres de recyclage, les parcs et espaces verts, etc. Elles peuvent donc agir de manière positive sur la modularité, le potentiel de réparation, de réutilisation et de recyclage des matériaux employés.
- Elles définissent et déploient en grande partie le cadre réglementaire et financier pour les activités sociétales et les flux de matériaux, notamment via des outils de planification de l’espace comme les Plans d’aménagement généraux ou particuliers (PAG/PAP), les taxes et subsides ou encore les marchés publics. Ces outils peuvent intégrer des mesures qui visent une meilleure gestion des ressources, stocks et flux de matériaux et surtout de l’espace, ressource très précieuse et de plus en plus rare au Luxembourg (p.ex. dans le contexte de zones d’activité économique, voir également https://www.infogreen.lu/3e-Assise-de-l-Economie-circulaire.html).
- Elles créent et supportent des réseaux d’acteurs, comme les syndicats intercommunaux ou les partenariats publics-privés, soit avec des acteurs économiques, soit avec des initiatives citoyennes et favorisent ainsi la collaboration locale et régionale. Citons à titre d’exemple pour ce dernier volet la collaboration étroite de la ville d’Esch-sur-Alzette et d’autres municipalités du Sud du pays avec le mouvement citoyen « Transition Minett » (http://transition-minett.lu), notamment pour des coopératives d’énergies renouvelables ou le jardinage urbain. Les outils fournis par la Troisième révolution industrielle supportent largement ces développements.
Quels sont les bénéfices ?
Ces démarches ont des bénéfices multiples pour les municipalités. Citons tout d’abord des économies budgétaires directes, p.ex. par un traitement des déchets moins onéreux ou encore le partage d’équipements. La mise en place de boucles régionales, basées sur l’économie de la performance (produit comme service), la logistique inversée et la mutualisation de ressources comme pour les espaces de co-working génèrent également de nouvelles activités économiques et des emplois locaux. La réduction de la pollution et des embouteillages augmente l’attractivité des localités et des centres urbains et contribue à une meilleure santé des citoyens.
Afin d’activer au mieux ces effets bénéfiques il est primordial que les municipalités se positionnent comme catalyseurs et agissent de manière proactive. Elles peuvent profiter entre autres d’appuis forts, aussi bien méthodologiques que financiers, p.ex. dans le cadre du Pacte Climat, qui intègre désormais des critères liés à l’EC.
Photo : mise à disposition par TM EnerCoop sc
Communiqué par +ImpaKT Luxembourg S.à.r.l.