Canicule ou température extrême ?
La chaleur est là. Le climat est-il fou ? Oui, mais il faut relativiser… et se dire, en pesant ses mots, que le pire est peut-être à venir !
Difficile, à moins d’être le plus ardent climatosceptique, de nier un effet de « réchauffement climatique », qui risque bien de jouer les prolongations voire de s’aggraver.
Mais, avec la chaleur de ces jours d’été, il n’est sans doute pas sage non plus de se laisser tourner la tête par l’inflation des termes.
En cette deuxième semaine de juillet, le mot canicule peut se retrouver mis à toutes les sauces, parfois piquantes.
Cela a déjà été le cas il y a un mois d’ailleurs, avec une poussée de chaleur précoce à la mi-juin… On a relevé 33,8°C au Luxembourg, à la station météo du Findel le 18 juin dernier.
Une température inhabituelle, cependant sous le record pour un mois de juin, en l’occurrence 35,4°C, le 22 juin 2017.
Certes, pour l’instant, il fait chaud, avec des pointes dépassant les 30°C (ce qui a été le cas mardi par exemple), et l’on reparle de températures extrêmes ou caniculaires.
Trois jours, trois nuits
Mais tout d’abord, arrêtons-nous à la notion de canicule.
Il s’agit, selon une définition commune, reprise notamment par Météolux, d’un épisode de températures élevées, de jour comme de nuit, « sur une période prolongée ». Les autorités françaises évoquent, avec un peu plus de précisions, « de très fortes chaleurs le jour et la nuit durant au moins 3 jours consécutifs ».
En tout cas, cela prend en compte deux paramètres, chaleur et durée, qui peuvent être détectés par les prévisionnistes quelques jours (voire une semaine) avant le déclenchement de l’épisode de canicule.
Le début de l’été réunit toutes les conditions : des journées plus longues avec, par conséquent, un ensoleillement plus long et, tout aussi logiquement, des nuits plus courtes, donc des périodes de baisse de température moins actives.
Et côté chaleur ? Une température atteinte au thermomètre est-elle le marqueur absolu d’un seuil de canicule ? En fait, cela peut varier d’une région à l’autre, suivant la tolérance à la température ambiante ou selon la densité de population, d’habitations ou d’activités, en zones urbaines surtout. Exemple : à Paris, on parle de seuil de canicule à 31°C le jour et 21° la nuit, sur environ 72 heures consécutivement ; sur Marseille, on mesure ce seuil à 34° le jour, 24° la nuit.
Le pic de 39°C en 2019
On peut, en parallèle, parler de température extrême, qui peut être un pic de chaleur, le cas échéant un one-shot, ou alors intégrer une série de quelques jours et ainsi contribuer largement à un épisode caniculaire.
Les météorologues s’appuient aussi sur des séries continues à long-terme, ce qui permet d’établir des records sur la période considérée.
Ainsi, Meteolux peut mettre en avant les évènements extrêmes survenus à la station météorologique de Findel-Aéroport, depuis 1947.
On voit que la température de l’air la plus élevée enregistrée là a frappé à 39°C, c’était le 25 juillet 2019.
La 2e indice, au tableau des records de chaleur, est à 37,9° ; enregistrés les 8 et 12 août, en 2003.
Et en 2022 ? On le saura vite…
Recommandations officielles
Dans l’immédiat, les prévisions météorologiques ont inspiré un communiqué officiel. « Même si les températures prévues n’atteignent actuellement pas le seuil de la canicule, le ministère de la Santé et le ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région appellent déjà la population à être vigilante ».
Chacun d’entre nous peut souffrir des effets de la chaleur, même les sujets en bonne santé.
Cependant, les premières victimes des fortes chaleurs sont les personnes vulnérables, notamment les personnes âgées, les nourrissons et les personnes souffrant de maladies chroniques. Il convient dès lors de prêter une attention particulière à ces personnes en cas de vague de chaleur.
Recommandations :
- Buvez régulièrement et sans attendre d’avoir soif : un minimum de 1,5 litre par jour est recommandé. Par fortes chaleurs et surtout en cas de transpirations abondantes, les besoins en liquide peuvent cependant être beaucoup plus importants. Préférez de l’eau comme boisson. En supplément, vous pouvez consommer des boissons légèrement sucrées (jus dilué de moitié avec de l’eau, infusions légèrement sucrées). Limitez au maximum la consommation de café ou thé, et de boissons trop riches en sucres ou caféine qui ont des effets diurétiques.
- Rafraîchissez-vous, prenez des douches ou des bains partiels.
- Limitez votre exposition au soleil, spécialement aux heures les plus chaudes : se couvrir la tête et utiliser une crème antisolaire adéquate est également recommandé en cas d’exposition au soleil.
- Évitez les efforts physiques intenses et les activités sportives aux heures les plus chaudes.
- Protégez les personnes âgées de votre entourage. Si vous avez une personne fragile, vivant seule, dans votre entourage, proposez-lui d’aller la voir au moins une fois par jour durant une forte vague de chaleur pour l’aider notamment à s’hydrater correctement et voir si la chaleur ne porte pas atteinte à sa santé.
- Si vous êtes vous-même malade, âgé(e) ou vulnérable et que vous habitez seul(e), demandez à ce qu’une personne passe vous voir régulièrement.
Pour des questions spécifiques sur des problèmes de santé en cas de grande chaleur, des informations supplémentaires peuvent être demandées auprès de la Direction de la santé – Division de l’inspection sanitaire au numéro de téléphone (+352) 247-85653.
Une brochure d’information détaillant les recommandations en cas de canicule peut être consultée sur le site www.sante.lu/canicule.
Alain Ducat
Photo/graphiques : Meteolux, Shutterstock