« Chacun est l’ombre de tous » (Paul Éluard)
La solidarité, on la retrouve partout. Elle se définit dans le droit, en sociologie, en philosophie, en fiscalité, en politique, en économie… Elle décrit des liens, une forme de dépendance mutuelle, de responsabilité universelle. Pourtant, censée être partout et sensée par l’apport de tous, elle ne mènerait nulle part si ce devoir moral de société civilisée devait passer au second plan, caché par des intérêts - dits supérieurs - nourris à la croissance aveugle, des combats d’arrière-garde, des égoïsmes mal placés ou des visions à court terme.
« La solidarité n’existe pas : n’existe qu’une coalition d’égoïsmes. Chacun reste avec les autres pour se sauver soi-même », défendait le sociologue contemporain Francesco Alberoni. Pourtant, Victor Hugo la théorisait déjà : « Le propre de la solidarité, c’est de ne point admettre d’exclusion ».
Le Luxembourg est, de toute évidence, un pays riche, y compris de sa diversité. La solidarité, sous toutes ses formes, entre tranches de la population résidente ou de travailleurs, envers les pays tiers, à l’égard de régions du globe défavorisées ou de populations jetées sur les routes et les mers de l’exil, trouve à s’y employer. Tous azimuts, des gens porteurs d’idées ou de projets, des ONG, des mouvements associatifs et/ou caritatifs, des entreprises responsables et/ou sociales, des bras bénévoles, s’activent pour semer la solidarité dans le champ des possibles. Plus que la moyenne des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), soulignent les observateurs de données officielles. Le Statec (organe statistique du Luxembourg), notait d’ailleurs il y a quelques années que près de la moitié des habitants s’impliquent dans une action bénévole, notamment pour des associations caritatives.
C’est aussi ce qui fait la richesse d’un groupe humain. C’est une responsabilité individuelle, collective, sociale, sociétale. La cordée s’entraide pour tirer chacun vers le haut. Maillon par maillon, la chaîne de solidarité se renforce. À la coalition d’égoïsmes, on préfère imaginer un dépassement de l’ego au profit de la construction d’un Lego. Chacun apporte sa pièce et, comme le disait Éluard, « chacun est l’ombre de tous ».
On peut alors participer et, déjà, voir ce qui se fait, avec de petits moyens parfois, avec de bonnes intentions toujours : initiatives, actions, projets, soutiens, impulsions, pratiques éthiques… Un florilège d’exemples à mettre en valeur pour en saluer les valeurs.
Alain Ducat
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