Changer de vie pour changer des vies
Directrice d’AEIN – Aide à l’Enfance de l’Inde et du Népal, Françoise Binsfeld a le privilège de réaliser un travail qui change des vies. Une récente collaboration avec une entreprise de la place financière vient encore renforcer ce sentiment d’œuvrer pour le bien commun.
Elle-même issue du secteur financier, Françoise Binsfeld a d’abord fourni son aide à AEIN en tant que bénévole durant une dizaine d’années. Les séismes de 2015 au Népal l’ont convaincue de se consacrer pleinement à l’aide des communautés précarisées dans diverses régions d’Inde et du Népal. Elle est devenue directrice de l’ASBL en 2016 et ne regrette certainement pas son choix. Depuis lors, elle mène avec son équipe des campagnes de fundraising et des interventions sur le terrain, voyageant entre le Luxembourg et les régions concernées.
Il y a quelques mois, le Groupe Foyer l’a contactée avec la volonté d’enclencher un travail de co-création de projet dans le cadre de sa démarche RSE (lire aussi ci-après dans ce dossier). En résultent la mise en place du système de micro-don avec Payroll Giving et un mécénat de compétences : « de nombreux profils nous intéressent pour soutenir notre travail d’ONG, c’était donc une très agréable surprise de recevoir cette proposition », se réjouit la directrice. Des compétences juridiques, IT, de communication, organisationnelles et bien d’autres viendront ainsi épauler l’équipe d’AEIN, actuellement composée de 3 employés et d’une vingtaine de bénévoles.
Un nouveau bâtiment pour 120 élèves
Foyer et AEIN se sont accordés sur un projet au Népal venant en aide à deux municipalités rurales dans le district de Kavre touchées par les tremblements de terre de 2015. Depuis bientôt 6 ans, ces communautés vivent dans la précarité, les élèves sont rassemblés dans un bâtiment non adapté et qui pourrait s’effondrer à tout instant. Les collaborateurs impliqués vont aider à la reconstruction d’une école pouvant accueillir 120 élèves et rééquiper 32 salles de classe de 10 autres établissements scolaires. Le projet commun démarre cette année pour une durée de 3 ans, et constitue la 2e phase d’un projet mené avec le partenaire ARD, qui a entre autres déjà fait renaître 3 écoles et créé divers accès à des points d’eau.
Ce projet pour l’éducation s’accompagne d’autres actions essentielles, concernant les parents et l’économie locale : promouvoir l’entrepreneuriat et le leadership par des formations, créer un centre de collecte de légumes, accompagner une coopérative de 400 paysannes, notamment en mettant un véhicule à leur disposition pour faciliter l’accès aux marchés régionaux, etc.
Soutiens publics et privés
« Il est assez rare de recevoir ce type d’aide de la part d’une entreprise comme le Groupe Foyer. Nous espérons que d’autres prendront la balle au bond pour ainsi déclencher ou faciliter la mise en place d’autres projets et contribuer aux objectifs de développement durable ! », précise Françoise Binsfeld.
Les missions menées par AEIN sont rendues possible par des accords-cadres conclus avec le Ministère des Affaires Étrangères et Européennes (Direction de la coopération au développement et de l’action humanitaire) qui finance les interventions de l’ASBL au Népal à hauteur de 80 %, et par les levées de fonds privées qui viennent compléter ces budgets. Tout coup de pouce est donc le bienvenu !
Une précarité renforcée par l’épidémie
Le Covid-19 n’a évidemment pas épargné AEIN et les bénéficiaires de ses projets. Hasard du calendrier, une mission au Népal prévue en mars 2020 a dû être annulée en tout dernier recours. « La pandémie chamboule le déroulement des projets », précise la directrice. « Tous les échanges avec les partenaires locaux se font depuis lors en virtuel ».
Les bénéficiaires au Népal ont également été énormément touchés par l’épidémie. « Une aide d’urgence a été débloquée afin d’envoyer des kits de nourriture et d’hygiène dès le mois d’avril qui ont vraiment fait la différence sur place ». Les écoles ont été fermées en mars et n’ont pu rouvrir que fin 2020. On imagine aisément qu’il n’est pas aussi facile pour les enfants népalais d’avoir accès à un enseignement à distance que dans nos régions développées.
Marie-Astrid Heyde, avec AEIN, partenaire Infogreen
Photos projets : AEIN
Photo Françoise Binsfeld : Fanny Krackenberger
Article tiré du dossier du mois « Bien-être : au travail ! »