Conflit armé en Éthiopie : ils ont besoin de vous !
Le drame ukrainien éclipse d’autres conflits armés, notamment en Afrique. En Éthiopie, le travail des partenaires locaux de SOS Faim est plus que jamais crucial.
Avec l’actualité dominée par la tragédie ukrainienne, les autres conflits armés, notamment en Afrique, sont passés au second plan.
En Éthiopie, le travail de nos partenaires locaux est plus que jamais crucial pour permettre aux plus vulnérables de vivre dignement.
La microfinance au service du monde rural
Depuis 25 ans, SOS Faim soutient l’agriculture familiale en Éthiopie afin de lutter contre la pauvreté et la faim. Nous encourageons le rapprochement des institutions de microfinance (IMF) et des paysans afin de répondre au mieux aux besoins de financement des agricultures familiales.
En Éthiopie, presque 80% de la population vivent en zone rurale et l’accès aux services financiers adaptés reste difficile.
Nous souhaitons montrer l’importance du travail des institutions de microfinance dans les zones rurales éthiopiennes les plus reculées, déstabilisées par le conflit armé.
Un conflit armé aux conséquences dramatiques
L’Éthiopie, la deuxième nation la plus peuplée d’Afrique avec près de 120 millions d’habitants, fait face à un conflit armé aux conséquences humanitaires dramatiques. Depuis le 4 novembre 2020, l’armée fédérale du premier ministre Abiy Ahmed s’oppose aux forces spéciales du gouvernement régional du Tigré. Ce conflit très sanglant affecte également les deux grandes régions où nos partenaires sont présents : l’Amhara et l’Oromia.
Désormais, la paix et la stabilité constituent un grand défi pour l’Éthiopie. Le conflit a déjà couté beaucoup de vies humaines. Selon le rapport des agences de l’ONU, des millions de civils ont été déplacés et des centaines de milliers sont exposés à la famine. D’énormes dommages sont infligés aux infrastructures de base et aux activités économiques.
Pour assurer la sécurité alimentaire de la population et ramener l’économie à son potentiel de croissance, le pays a besoin de soutien et d’efforts pour assurer la paix et la stabilité et créer un environnement propice au développement.
Pour ne rien arranger, la pluie n’est quasiment plus tombée dans cette région de la Corne de l’Afrique depuis un an et demi. L’Éthiopie fait désormais face à une sécheresse qui affecte déjà plus de 11 millions de personnes.
Trois institutions de microfinance partenaires de SOS Faim
SOS Faim soutient trois institutions de microfinance (IMF) éthiopiennes : Buusaa Gonofaa, Harbu et Wasasa. Ces trois institutions fournissent aussi bien des services financiers (octroi de micro-crédits, produits d’épargne, micro-assurances) que non financiers (assistance technique aux paysans, éducation financière des clients, achats groupés d’intrants agricoles). En favorisant l’accès des plus pauvres au monde de la finance, nos partenaires œuvrent pour un développement économique plus équitable.
Deux des trois IMF (Buusaa Gonofaa et Wasasa) sont pionnières dans l’établissement du modèle RSF (Rural Service Facility), spécialement conçu pour desservir les populations les plus reculées en zones rurales. Il s’agit de caisses rurales d’épargne et de crédits qui fonctionnent grâce à une approche participative et communautaire. Deux à trois salariés sont engagés par caisse (agent de crédit, gardien). Le comité de crédit est constitué de quatre à six membres de la communauté et les aide à sélectionner les clients, à promouvoir les produits, à faire respecter le remboursement des prêts et à mobiliser l’épargne.
Le saviez-vous ?
Le conflit civil a des conséquences directes sur le travail des IMF éthiopiennes partenaires de SOS Faim : dans certaines régions, les bureaux des RSF de Buusaa Gonofaa et de Wasasa ont été attaqués, les visites de terrain auprès des clients paysans interrompues, et les activités d’octroi et de remboursement des crédits des caisses rurales fortement perturbées.
« Les bureaux de deux RSFs ont été incendiés. Des documents, des meubles et des équipements ont été brûlés ou endommagés, ce qui nous a empêché de continuer les opérations », explique Wasasa, décrivant la situation en zone Wollega de l’Est
Le travail des IMF reste indispensable et encourageant !
De leur côté, les communautés rurales pauvres soutenues par les IMF ont souvent des capacités très limitées pour résister aux conséquences d’une guerre : la perte de leur matériel agricole, de leur bétail et en conséquence de leurs récoltes empêchent les agriculteurs de subvenir à leurs besoins de base et de rembourser leurs crédits. Ces problèmes de remboursement ont une incidence directe sur la capacité de l’IMF à couvrir les frais de fonctionnement (location de bureaux, salaires, frais de transport).
Toutefois, les IMF s’efforcent à poursuivre leur mission et à accompagner leur clientèle pour se reconstruire et ne pas perdre espoir.
Malgré ce contexte extrêmement difficile, les trois IMF partenaires ont touché près de 400.000 clients en 2021. Un chiffre en hausse de 15% par rapport à 2020 !
Le soutien de ces IMF est donc primordial pour qu’elles puissent assurer leur présence en milieu rural et continuer à desservir un nombre croissant de personnes ; surtout dans les communautés qui ont été affectées par le conflit armé.
« Sans crédits de campagne, les agriculteurs ne sont pas en mesure de produire et d’espérer un revenu pour sortir du cercle vicieux de la pauvreté. »
Les RSF (Rural Service Facility), au plus proche des paysans, connaissent les réalités du terrain et comprennent les besoins des communautés auprès desquelles elles agissent. Les membres du personnel RSF maitrisent l’étendue des dommages subis par les clients et peuvent ainsi proposer des solutions financières appropriées à la situation des personnes touchées par le conflit.
SOS Faim et les IMF
Le financement agricole représente plus que jamais un outil important de résilience face au conflit armé. Les agriculteurs ont besoin de semences et d’engrais pour préparer la prochaine campagne agricole. Il est essentiel de relancer les activités économiques locales dès maintenant. La stabilité économique et sociale se nourrit de l’espoir des gens, et l’espoir constitue une base fondamentale pour la promotion de la paix et d’une cohésion sociale durable.
En 2022, SOS Faim doit mobiliser 36.500€ de dons pour aider Buusaa Gonofaa, Harbu et Wasasa à participer au processus de reconstruction de l’Éthiopie de demain. Ce montant est ensuite multiplié par quatre par le cofinancement du ministère des Affaires étrangères et européennes (direction de la Coopération au Développement et de l’Action humanitaire).
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