De la gestion locative à la promotion immobilière sociale

D’abord active dans la gestion locative sociale via l’Agence Immobilière Sociale, elle est aussi promoteur social depuis quelques années avec son département Abitatio. Mais les évolutions qu’a subies le marché ces dernières années ne sont pas sans soulever quelques défis.

Depuis 2009, l’Agence Immobilière Sociale (AIS) de la Fondation pour l’Accès au Logement (FAL) met à disposition de ses bénéficiaires des logements en location doublés d’un accompagnement sur le plan social pour une période de 3 à 5 ans. L’objectif est de permettre à ces personnes en situation de précarité de remettre le pied à l’étrier et de se fixer pour pouvoir ensuite louer, voire acquérir, un logement sur le marché immobilier « classique ». Mais, depuis le lancement de ce dispositif, la donne a changé : «  Nos chances de réussite étaient encore bonnes il y a quelques années. Mais, avec la hausse des prix et les salaires qui n’ont pas augmenté dans les mêmes proportions, un bénéficiaire a aujourd’hui peu de chances de réussir à payer un loyer sur le 1^er marché immobilier », indique Tom Nilles, directeur adjoint de la FAL.

Pour répondre à ce défi, la FAL a décidé, en 2019, de construire ses propres logements ou de les acquérir auprès de promoteurs. Et, pour ce faire, elle a créé le département Abitatio, placé sous la houlette de Tom Nilles. « Depuis 2019, nous sommes promoteur social. L’idée est d’octroyer les appartements dont nous sommes propriétaires à nos bénéficiaires qui sont en fin de parcours et ce, à long terme », explique-t-il.

Construction traditionelle de 6 appt à Hosingen.jpg

L’objectif est de proposer 50 nouveaux logements chaque année, mais les différentes crises qui ont secoué la vie économique depuis ont quelque peu ralenti le processus. Depuis 2020, date à laquelle les travaux des 1^res résidences ont été lancés, 30 logements sont sortis de terre et offert un toit à environ 120 personnes. 20 logements supplémentaires seront mis à disposition d’ici la fin de l’année. Le reste, une trentaine de logements, a été mis en standby en attendant l’amendement du projet de loi sur le logement abordable déposé par le ministère du Logement dont tous les détails ne sont pas encore connus et qui constitue actuellement le principal frein pour les promoteurs sociaux. « Si cette loi est votée, cela aurait comme résultat que les asbl et fondations ne pourront plus construire puisqu’elles n’auront plus assez de rentrées locatives pour couvrir leurs frais. C’est le majeur problème que nous rencontrons et il nous ralentit beaucoup plus que les autres défis, à savoir l’augmentation des coûts de construction et des intérêts bancaires ».

Mélanie Trélat
Légende photo : Ossature bois à Merscheid, 5 appartments