Deuxième Landwirtschaftsdësch : avancées concrètes et perspectives ambitieuses

Deuxième Landwirtschaftsdësch : avancées concrètes et perspectives ambitieuses

Dans la continuité de son engagement pour un dialogue ouvert et constructif avec le secteur agricole, la ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Viticulture, Martine Hansen, a réuni, au château de Senningen, les représentants du secteur autour du deuxième « Landwirtschaftsdësch ».

En présence du ministre de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, Serge Wilmes, cette rencontre a permis de faire le point sur les avancées des initiatives engagées lors de la première édition et discuter les enjeux du dialogue stratégique pour l’avenir de l’agriculture luxembourgeoise.

Progrès réalisés depuis le premier « Landwirtschaftsdësch »

1. Guichet unique et constructions en zone vert

Le groupe de travail « Guichet unique » a sélectionné 8 projets pilotes portant sur des autorisations variées (par exemple, des constructions en bordure de zones protégées ou de zones d’inondation) pour identifier les obstacles administratifs et proposer des améliorations concrètes. Une enquête destinée à recueillir les retours des exploitants a été finalisée, et les résultats sont attendus fin janvier 2025.

En parallèle, un Leitfaden (« Guide pratique »), accompagné d’un diagramme de flux détaillant les procédures à suivre, est en cours de rédaction pour accompagner les agriculteurs dès les premières étapes de leurs projets. Ce guide offrira des conseils pratiques sur le choix du site, les contraintes réglementaires et les documents nécessaires pour les demandes d’autorisation. Il vise également à identifier des opportunités de simplification administrative en vue de la création d’un guichet unique. Sa publication est prévue pour janvier 2025.

Le groupe de travail « Constructions en zone verte », sous la tutelle du ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, en collaboration étroite avec les représentants des secteurs viticole et agricole ainsi qu’avec le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Viticulture, a eu un échange très intensif et productif. Cet échange a abouti à deux lignes directrices pour les secteurs viticoles et agricole, actuellement en voie de finalisation. Une analyse des besoins des secteurs pour garantir une exploitation agricole durable et innovative sera faite et, si nécessaire, des adaptations législatives seront élaborées.


Le « Landwirtschaftsdësch » est un espace unique où nous pouvons travailler ensemble pour trouver des solutions qui garantissent un avenir viable à nos agriculteurs. Ce secteur doit avant tout être économiquement compétitif, car sans rentabilité, aucune durabilité n’est possible. Nous devons également réduire la bureaucratie pour leur permettre de se concentrer sur l’essentiel : produire des denrées alimentaires de qualité.

Martine Hansen, ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Viticulture

Les lignes directrices comprennent des ouvertures substantielles clarifiant les constructions nécessaires à l’exploitation autorisables en zone verte, notamment en ce qui concerne la vente de produits et l’accueil d’activités pédagogiques, ainsi que les locaux mis à disposition des salariés pour garantir la salubrité.

De plus, des flexibilisations au niveau de l’architecture sont prévues pour optimiser les flux de travail, notamment au niveau des portes, des ouvertures lumineuses et des systèmes pare-vent.

Ces lignes directrices mettent ainsi à disposition des exploitants un outil puissant qui offre une sécurité dans la planification et garantit un traitement rapide des demandes d’autorisation dans le cadre de la loi modifiée du 18 juillet 2018 concernant la protection de la nature et des ressources naturelles.

2. Réduction des émissions d’ammoniac

La task force Ammoniac, mise en place après le premier « Landwirtschaftsdësch », s’est réunie régulièrement et a organisé une visite d’étude aux Pays-Bas et en Allemagne. Désormais, le ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité contribuera également aux travaux de la task force, qui se concentre sur diverses mesures pour réduire les émissions d’ammoniac. Parmi celles-ci figurent l’adaptation des engrais à base d’urée, l’ajout d’additifs lors de l’épandage et du stockage du lisier, ainsi que l’optimisation de l’alimentation en azote des bovins et de la gestion des troupeaux. Les mesures de management sont priorisées, tandis que les solutions techniques complètent cette approche.

Les résultats sont encourageants : une réduction provisoire de 11 % des émissions a été atteinte en 2023 par rapport à 2005, surtout grâce à l’utilisation accrue de technologies à faibles émissions et à une diminution des engrais azotés. Ces efforts devront être intensifiés pour atteindre l’objectif national de -22 % d’ici 2030. Un système de monitoring sera disponible d’ici fin 2024 pour analyser la situation des différentes exploitations.

3. Protection de l’eau

Des récentes analyses et études sur la qualité de l’eau, en l’occurrence le rapport « Nitrates » et des analyses relatives aux PFAS/TFA, ont montré qu’il importe de rester vigilant en ce qui concerne la pression agricole sur les ressources en eau. L’agriculture est un partenaire indispensable pour garantir la sécurité alimentaire y compris la qualité de l’eau potable.

Les collaborations réalisées avec les agriculteurs dans les zones de protection ont montré des résultats encourageants. L’Administration de la gestion de l’eau (AGE) et l’Administration des Services techniques de l’Agriculture (ASTA) ont établi un guide des meilleures pratiques en zones agricoles avec les instituts du conseil agricole. Celui-ci sera distribué prochainement aux agriculteurs.

L’AGE a travaillé ces derniers mois sur la simplification des procédures concernant les dérogations dans les différents domaines de l’eau (zone de protection eaux potables, nitrates). Il est prévu d’étendre les dérogations sur plusieurs années, sous condition que les exploitants aient recours à des mesures volontaires respectivement, qu’ils mettent à disposition des informations détaillées concernant les pratiques agricoles. Les travaux de modification des règlements grand-ducaux zones de protection eaux potables et nitrates sont en cours.

Débat sur le rapport du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture européenne

Le ministère de l’Agriculture soutient les grandes lignes du rapport sur le dialogue stratégique, notamment la demande pour une plus grande cohérence dans les politiques européennes et la reconnaissance du rôle stratégique du secteur agricole et alimentaire.

Martine Hansen a souligné l’importance d’une simplification administrative tangible et a regretté que le rapport ne réponde pas pleinement à cette exigence. Elle a également affirmé sa volonté de contribuer activement aux discussions européennes afin de promouvoir une approche pragmatique et efficace des politiques agricoles.

Pour assurer l’avenir du secteur agricole, le renouvellement générationnel constitue une priorité absolue. Martine Hansen a insisté sur la nécessité d’encourager davantage d’agriculteurs à reprendre les exploitations, face à un défi croissant lié au manque de repreneurs. À cette fin, elle a annoncé la création d’un plan d’action national pour le renouvellement générationnel. Ce plan sera lancé dès le printemps 2025 avec un atelier de lancement (kickoff workshop) réunissant les organisations agricoles concernées.


Nous aspirons à une agriculture solide, en harmonie avec la nature et nos ressources naturelles. Ceci est essentiel pour chaque individu et pour notre société dans son ensemble. Le « Landwirtschaftsdësch » est une plateforme qui permet de développer à l’unisson des solutions pragmatiques et orientées vers l’avenir.

Serge Wilmes, ministre de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité

Dans ce contexte, préserver les terres de haute valeur agricole pour garantir la production alimentaire est également essentiel. Cette question a été discutée avec les représentants du secteur, tout comme le renforcement des structures de transformation au Luxembourg. Développer ces infrastructures permettra de soutenir la production régionale, de promouvoir les circuits courts et d’assurer une chaîne alimentaire locale résiliente.

Autre priorité majeure, la politique alimentaire devient un axe central de l’action du ministère. Nouvelle compétence du ministère de l’Agriculture, elle vise à définir une stratégie cohérente et adaptée pour le Luxembourg. La première étape sera un débat de consultation à la Chambre des députés, suivi de consultations avec les autres parties prenantes.

Les représentants du secteur agricole, de leur côté, ont salué l’initiative du dialogue stratégique, mais ont exprimé des attentes plus élevées quant à ses résultats. Ils ont insisté sur la nécessité de meilleures perspectives pour les exploitations, avec une rémunération équitable et des politiques qui soutiennent une agriculture durable tout en renforçant la compétitivité des produits européens. Il est primordial que le développement durable s’appuie de manière équilibrée sur ses trois piliers fondamentaux : économique, écologique et social. Une reconnaissance officielle de l’agriculture comme une entité critique stratégique est jugée indispensable, tout comme un équilibre entre durabilité et rentabilité pour garantir un avenir viable au secteur.

Communiqué par le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Viticulture / ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité

Communiqué
Publié le mardi 17 décembre 2024
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