Économie circu-quoi ?

Économie circu-quoi ?

Quitte à dédier tout un dossier à une thématique, autant s’assurer, dès le départ, qu’on s’intéresse tous au même sujet. Alors l’économie circulaire, de quoi s’agit-il ?

Certains diront peut-être que l’économie circulaire, c’est une économie qui refuse d’aller de l’avant. Pour d’autres (ceux qu’on va soutenir ici), c’est plutôt la seule qui nous permettra d’avancer. Mais avancer, quand on tourne en rond, cela semble compliqué…

En effet, l’économie circulaire s’oppose par définition à l’économie linéaire, principal modèle présent dans nos sociétés développées. Une ligne implique un début, un tracé et une fin, qu’on peut assimiler à la production d’un bien, son utilisation et sa mise au rebut. Mais finalement, une fois mis à la poubelle, il ne reste rien (à part des déchets), et on n’est pas plus avancé. Dans un modèle économique circulaire, on refuse de donner une fin de vie à un produit. Dès sa conception, on lui attribue des propriétés qui le rendront éternel (dans les cas idéaux) ou en tout cas aussi durable que possible. On épargne ainsi des ressources (matérielles, énergétiques, économiques, etc.) qui se raréfient et on diminue considérablement notre production de déchets. Et la planète, elle est plutôt d’accord avec tout ça.

Puisqu’il faut toutefois se débrouiller avec ce qu’on a produit ces dernières décennies - tout en apprenant à faire mieux -, des solutions sont développées pour réduire autant que possible la quantité de déchets qui résulte d’un produit en fin de vie. Pour cela, on va envisager de le réparer, de lui attribuer une nouvelle fonction, de lui donner un nouveau propriétaire, ou, en dernier lieu, de l’envoyer dans les filières de recyclage qui permettront à certaines matières de reprendre leur fonction première et, ainsi, donner vie à de nouveaux produits.

Ci-dessous, une vidéo explicative réalisée par le Parlement européen (disponible avec les sous-titres en français en cliquant ici), qui a l’ambition d’augmenter l’efficacité des ressources de 30% d’ici 2030.

Stratégie pour une économie circulaire Luxembourg

L’Europe s’y intéresse donc de près, mais également le Luxembourg, qui a établi sa propre stratégie en 2021. On y trouve de nombreuses explications sur l’économie circulaire vue par le pays.

L’économie circulaire constitue une approche holistique qui traite les impacts à chaque étape du cycle de vie d’un produit (conception, production, utilisation,...). Elle cherche à préserver, voire à accroître la valeur des produits ou matériaux, et à favoriser leur réintégration au sein de cycles continus, supprimant ainsi la notion de déchet.

Trois principes sous-tendent cette approche holistique :

Faire beaucoup de bien au lieu de faire moins de dégâts

« L’économie circulaire cherche à créer des impacts positifs et à développer un modèle économique et social régénérateur, à améliorer l’environnement par l’action humaine. »

Créer de la valeur et la conserver au plus haut niveau

« Les produits et les modèles commerciaux sont conçus pour avoir des phases d’utilisation beaucoup plus longues et efficaces, et impliquent souvent des schémas de partage, par exemple. Après le cycle de première utilisation, leur valeur est restaurée par le réemploi, la réparation, le reconditionnement, la remise à neuf et le recyclage. La destruction de valeur est ainsi ralentie et la valeur, idéalement, n’atteint jamais zéro. »

Fermer les cycles des nutriments

« Pour entrer dans le cycle biologique, les matériaux doivent être non toxiques et biodégradables. Ils peuvent ainsi devenir des nutriments pour les organismes biologiques par lesquels ils seront consommés, générant des produits naturels qui peuvent être réutilisés comme matériaux renouvelables dans les cycles économiques.

Le cycle technologique consiste à renvoyer les matériaux et composants aux fabricants, afin qu’ils puissent être utilisés pour l’élaboration de nouveaux produits. »

Le site web interministériel Letsgocircular permet de prendre connaissance du contexte dans lequel a été établie cette stratégie, de la télécharger pour la lire à son aise, de s’abonner à une newsletter mensuelle regroupant les principales actualités circulaires du Luxembourg, mais également les bonnes pratiques internationales.

Depuis 2022, en partenariat avec Infogreen.lu, Letsgocircular est également très présente sur Linkedin, avec un compte qui sera probablement un très bon point de départ pour qui souhaite rester informé sur l’économie circulaire. On y trouvera, par exemple, certains projets clés en la matière, tels que la création du Product Circularity Data Sheet, la Journée nationale de l’économie circulaire, des projets pilotes de construction, mais aussi de nombreuses initiatives privées qui s’imposent sur le territoire luxembourgeois.

Les 5 R

Bien qu’ils soient plutôt liés à la démarche zéro déchet, les 5 R sont souvent utilisés pour expliquer l’économie circulaire. Les deux modèles rejetant la notion de déchet, ils ont après tout la même finalité. Même si ces 5 solutions sont envisageables, le recyclage est celle à laquelle il faut idéalement faire le moins recours, car elle requiert un usage énergétique parfois intense et génère une certaine quantité de déchets. Priorité donc aux démarches qui ne produisent tout simplement aucun déchet : refuser ce dont on n’a pas besoin, réduire la demande à ce qui est nécessaire, réutiliser au lieu de choisir du neuf et rendre à la terre, c’est-à-dire composter les matières organiques.

Petit glossaire

Pour vous équiper au mieux avant de découvrir ce dossier, voici quelques notions et leur définition. D’autres termes alambiqués pourraient surgir dans les articles, mais ils seront alors définis dans leur contexte.

  • Tri sélectif : action de séparer les déchets selon leur nature, pour les collecter et leur donner une seconde vie, soit via le réemploi, soit via le recyclage.
  • Recyclage : action de récupérer des déchets et de les réintroduire, après traitement, dans le cycle de production (Le Robert).
  • Upcycling : signifie littéralement « recycler par le haut », donc réaliser des produits de meilleure qualité sur base de déchets.
  • Valorisation : valoriser un déchet signifie qu’on le transforme en matière première. Elle est opposée à l’élimination.

Marie-Astrid Heyde
Extrait du dossier du mois Circul’ère

Article
Article
Publié le vendredi 31 mars 2023
Partager sur
Nos partenaires