"Quelqu’un s’assoit à l’ombre aujourd’hui parce que quelqu’un d’autre a planté un arbre il y a longtemps." (Warren Buffet)
Warren Buffet ne peut être suspecté de ne pas s’y connaître en « bons plans » financiers. En plus, ce véritable gourou de l’investissement a toujours eu le sens de la formule. « Quelqu’un s’assoit à l’ombre aujourd’hui parce que quelqu’un d’autre a planté un arbre il y a longtemps » : cela pourrait résumer la notion de transmission de patrimoine et, tout autant, celle de finance verte, responsable ou durable.
Si Vespasien et ses toilettes publiques ont popularisé l’idée que « l’argent n’a pas d’odeur », l’empire de la finance, plusieurs fois secoué et plus trop en odeur de sainteté, s’est réinventé. L’argent, nerf de la guerre, s’est paré de couleurs naturelles. Car pour imaginer un monde meilleur, plus durable et socialement mieux équilibré, il faut le bâtir. Et il faut mobiliser des fonds.
Les besoins sont énormes. Y pourvoir, c’est le métier des collecteurs de fonds, états ou institutions, ONG, entreprises porteuses de projets, gestionnaires professionnels. L’investisseur, privé ou public, a un rôle indéniable à jouer. En conscience, en cohérence et en connaissance de cause.
Cela donne des tendances financières et sociétales de plus en plus marquées. La finance responsable, l’investissement d’impact, la finance éthique, l’investissement durable… autant de concepts qui, encore marginaux avant les grandes crises aux yeux des faiseurs d’or et de rendement, poussent désormais, de plus en plus facilement, dans l’environnement économico-financier.
Les investissements ne sont pas uniquement durables dans le temps, mais aussi dans les objectifs qu’ils poursuivent, les projets qu’ils contribuent à développer, les idées qu’ils promeuvent ou les politiques qu’ils rejettent. C’est une autre façon de voir le monde, au travers de critères environnementaux, sociétaux, de bonne gouvernance.
C’est une approche qui voit les investisseurs s’investir. Et cela leur donne une lisibilité, un risque mesuré sur le long terme, jusqu’au retour sur investissement. Alors, l’arbre de Buffet ne cache plus la forêt : il devient le symbole d’un patrimoine qui croît, d’une croissance réelle et durable dans laquelle on peut croire.
Dans le concert international, et alors que l’Europe encourage au développement d’investissements à la fois régulés et utiles, la Place de Luxembourg s’est intelligemment positionnée. La mouvance est ici devenue tendance de fond et porteuse de fonds. Green is the new Gold ! La place financière internationale fait pousser les initiatives vertueuses, placées dans l’intérêt général : Bourse spécialisée en obligations vertes, transmission et gestion d’actifs, assurances, fonds d’investissement, placements bancaires dédiés, labellisation de produits financiers, conseil aux investisseurs et/ou aux actionnaires… Tous tissent la toile de l’investissement qui rend au patrimoine son humanité.
S’il n’est pas toujours facile de s’y retrouver pour le commun des épargnants, la transparence est une norme et les professionnels méritent d’être écoutés. Le bon placement se fait d’abord entre de bonnes mains. Warren Buffet aurait pu ajouter une autre de ses petites phrases : « Si vous ne connaissez pas les bijoux, connaissez le bijoutier ».
Alain Ducat